Le scandale du Mediator sur arte
MEDIATOR, HISTOIRE D'UNE DERIVE
La colère des victimes
Qui doit payer ?
Maladies à vendre
Les laboratoires pharmaceutiques inventent des maladies
A l'occasion de l'affaire du Mediator, le ministre de la Santé a annoncé une réforme du médicament en France.
En aout 2011, le ministre de la Santé a présenté un projet de loi reprenant une partie des recommandations faites dans les différents rapports officiels publiés suite à cette affaire.
Lors de la discussion à l'Assemblée Nationale, les députés ont amélioré le projet de loi par de nombreux amendements mais le résultat n'est toujours pas à la hauteur des enjeux de santé publique.
Aussi, le SNJMG invite les sénateurs à introduire dans le texte de loi les recommandations issues de leur propre rapport sur la question. notamment en ce qui concerne :
- l'indépendance de l'expertise
- la comparaison des nouveaux médicaments aux traitements de référence,
- le financement public d'essais cliniques,
- l'efficience de la pharmacovigilence,
- l'indépendance de la formation des médecins
A ce dernier sujet, le SNJMG a alerté le mois dernier les ministres de la santé et de l'enseignement supérieur à propos d'une formation pour internes de médecine générale "sous traitée " par la faculté de Bordeaux au laboratoire Sanofi. Il est remarquable de constater qu'aucun des 3 ministres n'a pris position sur le sujet et que l'actuel texte de loi sur le médicament consacre la poursuite de telles formations dans les facultés de médecine francaises...
Dans le cadre d'une procédure d'urgence, le projet de loi sur le médicament va etre définitivement adopté le 04 octobre 2011 par l'Assemblée nationale.
Si la discussion en commission avait singulièrement limité la portée de ce projet de loi, la débat en séance publique a permis d'apporter plusieurs corrections positives.
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a notamment apprécié la démarche d'ouverture du ministre de la Santé pour parvenir au plus large consensus.
Mais cet esprit d'ouverture a montré ses limites sur quelques points sensible (ex : abandon de l'obligation, pour les laboratoires, de mener des essais comparatifs pour prouver le bénéfice apporté par un nouveau médicament mis sur le marché par rapport à un médicament existant). Il a même totalement disparu quand il s'est agi de l'intrusion de l'industrie pharmaceutique dans la formation médicale initiale.
Mme Lemorton et Mr G.Bapt (députés PS de la Haute Garonne) ont évoqué en séance publique le cas dénoncé par le SNJMG d'une formation pour internes de médecine générale "sous traitée" par la faculté de Médecine de Bordeaux au laboratoire Sanofi.
Au nom de l'autonomie des universités et des partenariats publlics-privé, le rapporteur du projet de loi et le ministre de la Santé ont donné un avis défavorable au projet d'amendement visant à interdire de telles pratiques.
Le SNJMG, seule organisation médicale "junior" indépendante, qui s'est exprimé depuis toujours contre la présence commerciale de l'industrie pharmaceutique tant à l'Université qu'à l'hôpital public, ne peut pas se satisfaire de la réponse du ministre de la Santé.
D'une part, l'investissement de l'industrie pharmaceutique dans la formation initiale est son investissement sur les médecins le plus rentable à long terme.
D'autre part, dans le cas de la faculté de Bordeaux (mais le cas s'est aussi présenté dans d'autres facultés), le blanc seing du gouvernement crée une rupture d'égalité entre les internes qui acceptent une formation organisée par l'industrie pharmaceutique et les internes qui refusent un telle formation sponsorisée (puisqu'elles sont validantes pour le diplôme de fin d'études)...
Pour le SNJMG, la persistance, pire l'officialisation, de telles pratiques ne peut être que dommageable pour la santé publique.
Jeudi dernier, à l'occasion de son passage à Grenoble, Mme Martine Aubry candidate aux primaires du parti socialiste et des radicaux de gauche, a présenté ses propositions pour la Santé.
Parmi celles ci, la maire de Lille veut "demander aux jeunes médecins de s'installer, pendant 5 ans après la fin de leur formation, dans des zones de pénurie". Elle a ajouté : "les médecins ont la chance que les citoyens financent 11 ou 12 ans de leur études", tout en faisant la comparaison avec les énarques ou les normaliens.
Il est manifestement plus facile pour Mme Aubry de stigmatiser gratuitement les jeunes médecins, que de présenter aux Français un projet répondant aux réelles difficultés de la médecine ambulatoire et de l’accès aux soins.
Les jeunes médecins sont des citoyens comme les autres. Ils n’accepteront pas la remise en question du financement de leurs études par l’Etat (en partie). Il va sans dire qu’au décours du troisième cycle des études médicales, les jeunes médecins “remboursent” largement l’Etat en travaillant dans les hôpitaux publics pendant 2 à 5 ans, sur une base horaire inférieure au SMIC pour 11 demi journées hebdomadaires de temps de travail hors gardes, elles mêmes rémunérées moins de 8.5 euro brut de l’heure (1).
De plus, à la sortie de leurs études, les médecins ne bénéficient pas d'un statut de fonctionnaire ni d'aide à la mobilité accordée au conjoint qui abandonne son activité pour suivre un agent déplacé comme les énarques ou les normaliens,...
Les élections présidentielles représentent un temps fort de notre démocratie et, à l'heure de l'accroissement des difficultés financières à l'accès aux soins, le SNJMG (qui regroupe internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale) milite pour que la santé soit l'un des thèmes principaux du débat national. Ce n'est pas une raison de verser dans la démagogie avec des formules à l'emporte pièce, en décalage avec la réalité de terrain.
Références :
La semaine derniere, le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) avait alerté sur les problèmes techniques rencontrés lors des choix de spécialités et de villes d'affectation pour les futurs internes de médecine de la promotion 2011.
Rappelons que pour la première fois, cette procédure n'avait plus lieu à l'occasion d'un rassemblement national d'étudiants organisé en banlieue parisienne ("amphithéatre de garnison") mais via internet, sur un serveur sécurisé.
Le 18 mars 2011, le Centre National de Gestion (CNG) en charge des choix avait assuré aux étudiants que la procédure serait finalisée et testée pour juin.
Bien sûr, il était inconcevable d'attendre un fonctionnement parfait pour cette première mais les problèmes rencontrés dés le démarrage de la procédure étaient tels qu'ils imposaient des aménagements au scenario initialement prévu par le CNG.
Comme le proposaient l'ANEMF et le SNJMG, le CNG a révisé à la baisse le rythme de passage des étudiants tout en élargissant les horaires de choix (début et fin de journée) et en rallongeant la procédure de 3 journées supplémentaires.
L'objectif révisé de valider les choix de 700 étudiants par jour (initialement le CNG prévoyait 600 par demi journée, ndlr) a pu etre tenu en dépassant 20h00 (nouvelle heure officielle de cloture) tous les soirs : jeudi 15 septembre, cette procédure a même dû se poursuivre jusqu'à 22h30 !
Malgré ses vicissitudes, le CNG s'est donné lundi matin, l'objectif de faire passer 710 étudiants dans la journée. Le pari a été une fois de plus tenu mais la dernière validation de choix a eu lieu... ce mardi matin 20 septembre à 01h15 !!!
Comment accepter que des étudiants en médecine se retrouvent dans la situation de faire leur choix de carrière professionnelle après des dizaines de minutes (voire plus) d'attente stressante en plein milieu de la nuit ?!
Le SNJMG souhaite que tous les enseignements soient tirés des problèmes rencontrés lors de cette première mais invite dans l'immédiat les ministères concernés à faire un geste en direction d'étudiants déjà pénalisés par la double annulation d'une épreuve en Juin.
Le Point.fr - Anne Jeanblanc - 02.09.11
(3) : Rencontre Régionales Jeunes Médecins le 17.09.11 à Bordeaux
Sanofi
Bonjour
Alors que nous n'avons pas encore répondu à tous les messages reçus après notre lettre d'information de la semaine dernière, l'actualité nous pousse à vous adresser un post scriptum.
En premier lieu, pour préciser que l'arrété du 06 septembre 2011 sur le clonazepam (rivotril et autres) administré par voie orale n'impose que la prescription sur ordonnance sécurisée. La primo prescription réservée aux neurologues et pédiatres (à la quelle s'est déclarée favorable la Commission d'AMM de l'AFSSAPS du jeudi 09.06.11) n'est pas (encore ?) actée par un texte réglementaire. Merci aux lecteurs attentifs qui nous en ont fait la remarque !
NB : L'AFSSAPS rappelle que l'AMM du clonazepam est réduite à diverses fomes d'épilepsie...
Ensuite, le SNJMG n'est pas resté indifférent au dernier rapport de la Cour des Comptes sur les lois de financement de la Sécurité Sociale. Comment ne pas se désoler de voir de bons diagnostics conduire à des propositions pour le moins inadéquates voire navrantes pour les médecins généralistes ? Un avenir d'officier de santé sans disposer du statut de salarié ne va pas motiver grand monde...
Et comment ne pas revenir sur la très mauvaise farce des ECN 2011 ! Après l'épreuve de LCA passée 3 fois en juin, les futurs internes font depuis lundi l'expérience des ratés de l'amphithéatre de garnison "virtuel".
Pour avoir sous estimé le nombre de connexions sur le site officiel des choix de spécialités, l' administration les soumet à une précédure "à bas débit" avec pour la première journée le recours à des appels téléphoniques pour confirmer les choix qui n'arrivaient pas à s'enregistrer sur Internet !
Bien sûr, cette affaire n'a pas l'ampleur des ratés des autorités sanitaires concernant la grippe A et le Mediator mais il est légitime de se poser des questions sur l'accumulation des déboires...
A bientôt
NB : En exergue des petites annonces de notre site Internet (où sont inscrits gratuitement plus de 40% des remplaçants de Médecine Générale), nous tenons à vous informer de cette demande venue d'un de nos proches :
Un médecin généraliste installé dans un groupe de 3 médecins généralistes à Albi (81) est en arret depuis juin 2011 pour raison de santé. Pour le moment, il est remplacé 2 jours 1/2 par semaine par un ami qui doit repartir en Nouvelle Calédonie. Il cherche donc un remplaçant / un collaborateur / un associé (éventuellement à temps partiel). La structure est bien organisée avec 2 secrétaires et présente un bon niveau d'activité.
Pour le contacter, merci de passer par notre site de petites annonces ou de nous avertir à l'adresse : snjmg-info@wanadoo.fr
Après avoir été victimes de 2 annulations pour la même matière lors de l'Examen Classant National (ECN) pour l'entrée en Troisieme Cycle des Etudes Médicales, les étudiants expérimentent depuis ce matin la nouvelle procédure informatisée de choix des spécialité et des villes d'affectation : l'amphithéatre de garnison virtuel.
Malgré les mises en garde faites à l'occasion des déboires de juin, les étudiants doivent faire face à des problèmes de connexion et de bas débit suite à la "surchauffe" du site Internet officiel.
A 17h, moins de 400 étudiants avaient pu exprimer leurs choix alors qu'était prévu la validation de 600 choix par demi journée...
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) qui rassemble des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, renouvelle son soutien aux étudiants encore pénalisés par des déficiences dans l'organisation des ECN et de l'amphithéatre de garnison.
Le Président du SNJMG demande au Centre National de Gestion (CNG) de mettre un terme au cauchemar que vivent 7000 futurs soignants : ils doivent pouvoir effectuer leur choix dans des conditions dignes de l'importance qu'ils représentent à la fois pour eux mêmes et pour la population.
Ceci peut aller de la suspension de la procédure actuelle (le temps de résoudre les problèmes rencontrés) ou de l'étalement des horaires et des journées de choix (avec, au besoin, utilisation du week end) à la tenue d'un amphithéâtre de garnison "physique" avec présence des candidats qui le souhaitent (les autres gardant leur préchoix).
NB : le SNJMG tient un fil d'information consacré à l'amphithéatre de garnison sur sa page "Le Post"
Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) a étudié avec interêt le dernier rapport annuel de la Cour des Comptes publié hier.
Le SNJMG a apprécié qu'en marge de l'affaire du Mediator, la Cour des comptes critique les incohérences des décisions ministérielles sur les modalités de remboursement des médicaments ainsi que le "flou" entourant la fixation de leur prix. Le cas de la dronedarone (Multaq) en est un exemple éloquant (1).
En revanche, le SNJMG se désole de voir la Cour des comptes proposer le controle des prescriptions médicales pour réguler la surconsommation médicamenteuse en France.
Le choix d'une formation médicale (initiale et continue) indépendante de l'industrie pharmaceutique et la création d'alternatives thérapeutiques non médicamenteuses constituent pour le SNJMG un choix politique bien plus pertinent tant sur le fond que sur la forme...
Notre déception est encore plus grande quant au chapitre de la démographie médicale.
Certes, nous sommes satisfaits de voir la Cour des Comptes reprendre les constatations faites par le SNJMG depuis bien longtemps :
- risque d'effet "yoyo" avec les variations trop importantes du numerus clausus
- bonne couverture globale du territoire mais avec des inégalités de répartition essentiellement à l'intérieur des régions et non entre les régions
- primat de la qualité de pratique et de vie familiale pour le choix d'exercice des médecins
- malaise spécifique à la Médecine Générale tant pour le choix de spécialité par les étudiants que pour l'installation
- mesures incitatives à l'installation multiples mais sans cohérence, mal calibrées, peu lisibles et peu connues des principaux concernés
Mais, devant un tel constat, la Cour des comptes évoque :
- l'abandon des mesures d'incitatives
- la création de mesures contraignantes à l'installation
- la limitation des exercices particuliers
- la fermeture de l'accès aux DESC (Diplome d'Etudes Spécialisées Complémentaires) pour les titulaires du DES de Médecine Générale
En somme, l'augmentation des charges financières et la diminution des libertés...
Pour le SNJMG qui regroupe des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou salariés en Médecine Génrale, un tel programme ne pourrait qu'aggraver le malaise qui détourne les jeunes du choix de la Médecine Générale et de l'installation, et poussede plus en plus de médecins installés à arrêter prématurément...
(1) : http://www.prescrire.org/fr/3/31/46710/0/NewsDetails.aspx