Certificats d'aptitude sportive : la loi complique le tâche des médecins généralistes et l'accès des français à la pratique sportive

 

Une réforme des certificats médicaux d'aptitude sportive se met en place depuis septembre 2016. Si pour bon nombre de sports, elle se traduit concrètement par un allègement des formalités médico administratives, le dernier texte réglementaire vient à contre courant en imposant au médecin traitant des contrôles renforcés pour les pratiques sportives à risques ("disciplines à contraintes particulières" - article L231-2-3).
 
Ainsi, à titre d'exemple, il est exigé des angio-IRM tous les 3 ans pour les tous boxeurs professionnels et les boxeurs amateurs de plus de 40 ans ainsi qu'une IRM cervicale tous les 1 à 2 ans pour les joueurs(ses) de rugby (à 15 ou à 7) à partir de 40 ans. A propos du rugby (à 15 ou à 7), il faut aussi signaler qu'un ECG est désormais obligatoire dès l'âge de 12 ans puis tous les 3 à 5 ans !
 
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) est bien conscient des impératifs de sécurité sanitaire entourant la pratique de sports à risques. Toutefois, il s'interroge sur ce qui peut apparaître comme des incohérences médicales. Pour reprendre l'exemple du rugby, aucune des contraintes concernant le jeu à 15 ou à 7 ne s'applique au jeu à 13, le CNGE ne recommande pas l'ECG entre 12 et 35 ans et le SNJMG n’a pas trouvé de référence justifiant des différences de risques entre le rugby (premières lignes exclues) et les autres sports collectifs chez les moins de 18 ans.
 
Par ailleurs, le SNJMG rappelle que les actes en relation avec l'établissement des certificats d'aptitude sportive ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale. Ce qui voudrait dire que tous les frais engagés par les examens imposés par la réforme seront à la charge de personnes concernées. Autant dire que ces mesures vont sérieusement entraver l'accès des français, notamment des plus démunis, à ces disciplines mais elles vont aussi mettre en péril l'existence de nombreux clubs sportifs : au final, une énorme incohérence avec la politique de santé publique visant à développer la pratique sportive de tous les français (et notamment des plus de 40 ans, particulièrement concernés par la réforme sur les sports à risques). 
 
Enfin, le SNJMG constate que ces nouvelles dispositions ont été publiées au Journal Officiel le 15 aout 2017, à deux semaines de la rentrée, sans la moindre annonce officielle. Il incombe donc dés à présent aux médecins généralistes, installés et remplaçants en exercice, la tâche d'annoncer aux personnes concernées (et à leurs familles pour les enfants) les nouvelles mesures réglementaires avec toutes les conséquences que nous venons d'évoquer, sans parler des problèmes pratiques liés au temps d'attente pour réaliser les examens complémentaires demandés, ni même de « l'embolisation » des équipements correspondants au détriment de patients pouvant présenter des pathologies graves (AVC, cancers...).
 
Au total, le SNJMG demande aux ministères concernés de revoir l'arrêté du 15 août 2017, au besoin en recourant à une discussion avec les fédérations sportives et les spécialités médicales concernées (à commencer par les médecins généralistes).
 
 
Contact presse :
Emilie FRELAT - Présidente - 06 19 90 26 57- presidente@snjmg.org
 

Internat de médecine : des engagements officiels suite au fiasco des épreuves (ECN)

 
Ce mardi 27 juin 2017, alors que plusiers centaines d'étudiants se mobilisaient dans les différentes villes de CHU en France, Mmes Agnes Buzyn et Frederique Vidal, ministres respectivement en charge de la Santé et de l’Enseignement Supérieur ont reçu les représentants de l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (anemf), suite au fiasco des Epreuves Nationales Classantes (ECN) la semaine dernière.
 
En tant que syndicat indépendant d’internes de Médecine Générale, le Syndicat National des jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait apporté son soutien aux étudiants en médecine victimes de ce fiasco, et à leurs représentants.
 
Le SNJMG, partie prenante dans la création des ECN, avait également exprimé des demandes suite à ce fiasco et rappelé ses revendications de suivi et d’évaluation de ces épreuves.
C’est pourquoi, il tient à exprimer sa satisfaction devant les engagements pris par les ministres auprès de l’ANEMF.
 
Le SNJMG se réjouit ainsi de la création d’une mission d’enquete IGAS/IGAENR dont les conclusions seront rendus avant le 15 septembre, de la mise à disposition de tou(te)s les étudiant(e)s des annales des ECN blanches et officielles et de la définition d’une mission inter ministérielle sur le deuxième cycle des études médicales et les ECN.
 
Si tous ces éléments vont dans le sens des demandes du SNJMG, il faut reconnaître que, concernant le fiasco, le principe de sanction n'est pas arrété, aucune remise en cause d'organisation(s) administrative(s) n'est évoqué et que, pour l'avenir, rien ne dit que les corrections seront jointes aux annales des ECN. Quoi qu'il en soit, le SNJMG restera vigilant quant à la traduction pratique de ces annonces.
 
Enfin, si tout ceci aboutit à des résultats probants pour les futurs candidats à l’internat de médecine, le SNJMG n’oublie pas les étudiants qui ont fait les frais du fiasco de 2017 : le syndicat leur exprime tout son soutien et ses félicitations pour la mobilisation réussie du 27 juin 2017.
 
 
Contact presse :
Emilie FRELAT - Présidente - 06 19 90 26 57- presidente@snjmg.org

Internat de médecine : des épreuves (ECN) effectuées dans des conditions intolérables !

Aujourd'hui, près de 9000 étudiants de médecine sont convoqués pour une journée supplémentaire de composition dans le cadre des Epreuves Nationales Classantes (ECN), qui, comme leur nom l'indique, classent les étudiants avant de choisir leur spécialité (Médecine Générale incluse) et leur subdivision géographique d'internat.
Ceci est la conséquence de la reconduite lundi d'un dossier d'annale 2016, repris cette année dans une préparation privée, et de la présentation hier d'un sujet déjà proposé dans un conférence de préparation de l'une des 37 UFR de Médecine.
Ce n'est pas la première fois que les ECN connaissent des problèmes d'organisation, le paroxysme ayant été atteint lors de la session 2011 (avec des épreuves annulées et repassées puis des bugs techniques lors des choix). Et la mise en place l'année dernière d'une composition des ECN sur tablette numérque avait motivé l'organisation de tests lors d’ECN blanches qui se sont révélées bien nécessaires pour permettre une session sans accroc majeur, du moins technique.
Il est donc difficile de comprendre et encore plus d'excuser les problèmes que les étudiants rencontrent depuis lundi (cf : fil d’info continu sur Internet).
Au-delà des multiples coquilles et bugs techniques dans la présentation des sujets des ECN 2017, comment ne pas être scandalisé par ces grossières erreurs de sélection des dossiers proposés aux étudiants ? Et sans parler de la correction de dossier non conforme aux recommandations (traitement de l’helicobater pylori) ni de la canicule éprouvant les étudiants dont certain(e)s n'ont pas eu la chance de composer dans des salles climatisées (un autre type de rupture d'égalité)...
En tant que syndicat indépendant d'interne de Médecine Générale, le Syndicat des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) demande une intervention des ministères concernés, dans la gestion des ECN actuelles et dans la réflexion générale sur l’organisation des ECN.
En ce qui concerne les actuelles ECN, le SNJMG demande des excuses officielles des organisateurs des ECN auprès des étudiants en médecine, la mise en place rapide d'une enquete administrative avec diffusion publique de ses résultats.
En ce qui concerne l’organisation des ECN, le SNJMG rappelle sa revendication déjà ancienne d’une réévaluation périodique du principe et des modalités pratiques des épreuves.
Dans l’immédiat, le SNJMG tient à manifester son soutien plein et entier aux étudiants en médecine (aisni qu'à leurs représentants) qui, en sus des difficultés qu’ils affrontent, doivent endurer la communication maladroite et trop peu compassionnelle des organisateurs des ECN.

Les propositions du syndicat des jeunes médecins généralistes à la nouvelle ministre de la Santé

 
Dans le cadre de la prise de fonctions de Mme Agnes Buzyn, le Syndicat National des Jeunes Médecins généralistes (SNJMG) a été reçu hier au ministère de la Santé et des Solidarités.
Le SNJMG a rappelé l'originalité de son organisation : structure nationale, indépendante, transversale rassemblant les jeunes médecins généralistes quelque soient leur statut : internes/FFi, remplaçants, collaborateurs, jeunes installés ou salariés  en Médecine Générale (en ambulatoire ou en hospitalier).
 
Concernant les études médicales, le SNJMG milite contre le parasitisme de structures privées, et l'influence de l'industrie du médicament et des produits de santé. Il demande le respect les étudiants et internes, tant en terme de statut que de conditions de travail, et la diversité syndicale de leurs représentants. Il plaide pour une formation universitaire de Médecine Générale (FUMG) disposant des moyens adéquats pour répondre à l'encadrement de près d'un interne sur 2 et au développement d'une véritable mission de recherche. 
Il demande également une résolution rapide et honorable du gachis que constitue la situation des médecins "privés de thèse".
 
Concernant l'exercice médical, le SNJMG agit pour un exercice plus équilibré entre soins et prévention, une diversification des modes de rémunération - qui ne se passe pas prioritairement par une mesure médico économique comme le paiement "à la performance" type ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique) dont on connait les limites - et la poursuite de la revalorisation de la Médecine Générale.
A l'occasion de la réforme social envisagée par le Président de la République,, le SNJMG demande, une refonte de la protection sociale des médecins conventionnés.
Pour les médecins remplaçants, il propose la création d'une rémunération forfaitaire pérenne accessible à tous, liée à des critères de démographie médicale et, pour ceux qui le souhaitent, l'accès à la ROSP (sous une forme adapté à leur particularité d'exercice).
 
De la même façon qu'il a oeuvré à l'amélioration des conditions de formation et d'exercice des médecins généralistes, le SNJMG rappelle son attachement à des soins accessibles à tous. Il rappelle ainsi la proposition qu'il a faite à Mme Agnes Buzyn dés l'annonce de sa nomination comme ministre de la Santé : la suppression rapide de toutes pénalités financières pour les patients en soins primaires.

Enfin, le SNJMG a encouragé la ministre de la Santé à aller plus loin dans la voie (plus ou moins difficilement empruntée par ces prédecesseurs, suite à l'affaire du Mediator) de la remise en cause de l'influence des industries du médicaments et des produits de santé sur le systéme de santé français.
 
Comme à son habitude, c'est uniquement en fonction des actes de la ministre que le SNJMG jugera la politique suivie par Mme Agnes Buzyn.
 
 
Contact presse :
Emilie FRELAT - Présidente - 06 19 90 26 57- presidente@snjmg.org