Information sur les cotisations retraite/prevoyance pour les remplacements avant la thèse

Depuis 2018, les internes et médecins non thésés effectuant des remplacements sont théoriquement soumis à une obligation de cotisation à la CARMF.

Mais suite à la mobilisation des syndicats de futurs et jeunes médecins, le gouvernement a demandé à la CARMF de surseoir à l'appel de cotisation pour les années 2018 et 2019.

Cette question a été l'objet d'une revendication du SNJMG dans le cadre du mouvement des internes et c'est dans le cadre de ses discussions avec le ministere que le SNJMG peut faire le point d'information suivant :

En cohérence avec son projet de réforme des retraites, l’objectif du gouvernement est de rapprocher le régime de retraite des médecins du régime général avec, à terme, la disparition de la CARMF telle quelle existe actuellement. Ceci s'appliquera aux internes et médecins non thésés qui seront donc soumis à l'obligation de cotisation via le RSPM. Pour 2020, comme en 2018 et en 2019, il n'y aura pas d’appel à cotisation pour les remplaçants non thésés mais ce sera la dernière année : pour leurs revenus tirés de remplacements, les internes et remplaçants non thésés devront cotiser au RSPM à compter de 2021.

Grève des internes : Discussion entre le ministère et le SNJMG

Ce jour, discussion entre Benoit Blaes (SNJMG) et Mickael Benzaqui (Ministère de la Santé) à propos de la grève des internes :

Le SNJMG a rappelé qu'il intégrait la grève des internes et des jeunes généralistes hospitaliers dans la mobilisation pour l’hôpital et le système de santé.

Revendications défendues par le SNJMG :

- Pour le respect du temps de travail et du repos de sécurité :
Samedi matin compté comme garde
Vérification mensuelle du temps de travail effectué permettant d’organiser le planning à venir de façon à respecter la limitation du temps de travail en fin de chaque trimestre
Interdiction d’accoler une (demi) garde à une garde de nuit + respect absolu du repos de sécurité après 24heures d’affilée de travail
Dispense d’astreintes à partir du 3e mois de grossesse pour les internes/FFI enceintes
Mise en place d’un tableau de sanctions pour le service/hôpital ne respectant pas le droit du travail
Réévaluation nationale indépendante des agréments des stages hospitaliers et ambulatoires, incluant le respect du temps de travail comme critère incontournable
Annulation du projet de rémunération des heures effectuées au-delà de la limite légale (revenant à une acceptation officielle du non respect du cadre légal)

- Pour l’amélioration des statuts et des rémunérations
Rémunération des FFI alignée sur la rémunération des internes 1ere année pour les FFI non thésé-e-s et sur celle des internes 3e année pour les FFI thésé-e-s
Revalorisation des rémunérations de base et des gardes des internes/FFI avec perspectives de revalorisation régulière et amélioration des indemnisations en stages ambulatoires
Révision des grilles salariales des médecins hospitaliers sans pénalisation de spécialités (pas de différentiel de rémunération entre spécialités)

- Lutte contre les discriminations et pour un cadre d'exercice sécurisant aussi bien pour les internes que pour les patients
Mise en place d’un dispositif de collecte des incidents et d’accompagnement des patients ou des internes/médecins victimes de ces incidents (avec notamment la création de stages de réserve pour les internes qui devraient être retirés de leur terrain de stage générateur de problème)
Respect du droit du travail aussi bien pour les activités en stage que pour les activités universitaires (ex : un arrêt de travail s'applique aussi bien à l'hôpital que pour les cours)
Inclusion de ce parametre dans les critères d’agrément de stage d’interne (comme pour le respect du droit du travail)
Amélioration des procédures de choix de stages par la mise en place dans chaque subdivision d'un système informatisé couplant préchoix et choix de stages sur la base d’un logiciel libre géré par ARS, facultés et DMG, CHU et hôpitaux + tous les syndicats d’internes présents sur place
Refus de la procédure de matching pour la phase de consolidation de l’internat
Participation des internes aux congrès de toute organisation d’internes ou d’enseignants comptant pour les demi journées de formation, à condition qu’il n’y ait pas de participation de l’industrie pharmaceutique à ce congrès
Respect de la liberté syndicale des internes (pas d'obligation à adhérer à un syndicat pour bénéficier d'avantages que lui auraient délégués l'ARS ou les hôpitaux : calendrier des choix et liste des postes, chambre d'internat, badge d'interne, accès au parking médecins...) et non discrimination entre organisations syndicales (toutes les organisations syndicales d’internes traitées de la même façon par les autorités de tutelle (ARS, facs et hôpitaux de rattachement)


- Lutte contre les entraves à la pratique des remplacements des internes non thésés
Confirmation du principe permettant aux internes ayant validé la moitié de leur stages d'internat (dont certains spécifiques à la pratique de la spécialité) d’avoir accès à la licence de remplacement
Pas de modification de la liste de stages indispensables pour l'obtention de la licence sans négociation préalable entre ministeres, ordre, organisations nationales d'enseignants et organisations nationales d'internes + Pas d'application de cette modification pour les internes déjà engagés dans l'internat
Droit garanti aux internes - remplaçants non thésés de choisir entre 3 possibilités : affiliation à la CARMF (caisse de retraite/prévoyance des médecins libéraux), affiliation au RSPM (régime simplifié des professions médicales, créé par la LFSS2019), aucune affiliation (comme c’était le cas avant 2018)

 

Réponses du ministère de la Santé :

- Mesures pour faire respecter le temps de travail des internes : la ministre prévoit des sanctions financières en cas de non respect de la législation (comme elle l'avait annoncé le 15 décembre 2019). Les tableaux de service et le temps de travail des internes sera présenté en CME ainsi que dans les facultés de subdivision des internes. C’est la DGOS qui va négocier les détails avec les différents acteurs. Le projet devrait aboutir pour le semestre de Novembre 2020.

- Retraite/prévoyance des non thésés : En cohérence avec le projet de réforme des retraites, l’objectif du gouvernement est de rapprocher le régime de retraite des médecins du régime général avec, à terme, la disparition de la CARMF telle quelle existe actuellement. Ceci s'appliquera aux internes et médecins non thésés qui seront donc soumis à l'obligation de cotisation via le RSPM. Pour 2020, comme en 2018 et en 2019, il n'y aura pas d’appel à cotisation pour les remplaçants non thésés mais ce sera la dernière année : pour leurs revenus tirés de remplacements, les internes et remplaçants non thésés devront cotiser au RSPM à compter de 2021.

- Revalorisation des rémunérations des internes : Indemnité d’hébergement pour les stages ambulatoires en zones sous denses de l’ordre de 250-300€, sans critère kilométrique. Discussion autour de la prime vie chère si la grève s’arrête après ce lundi 20 janvier 2020. La DGOS négociera les détails pour 2020 (mai ou novembre ?).

- Choix de stages des IMG : Le ministère est intéressé pour y travailler (avec le SNJMG) mais ne juge pas ce dossier prioritaire...

- Sexisme et discriminations dont les internes seraient témoins ou victimes : Le ministère rappelle que tous ces faits relèvent de la Loi et remarque qu'il n’y a pas tant de rapports d’incident que cela. Le ministère incite les syndicats d'internes à faire remonter les comportements inadaptés qui peuvent survenir localement, et mieux que les internes signalent ces problèmes en « évènements indésirables » comme sur OSIRIS. Le ministère ne prévoit pas de ressources humaines ou de plateforme dédiée pour recueillir spécifiquement ces données.

- Autres revendications portées par le SNJMG : Pas de réponse du ministère...

 

CoViD-19 : infos générales sur le virus et la pandémie

Mis à jour le 15 décembre 2020.

 

A l'annonce d'une épidémie provoquée par un nouveau variant de coronavirus, le SNJMG a ouvert le 15 janvier 2020 sur cette page Internet un billet de veille informative et de recommandations pratiques en cas de consultation d'un patient infecté de retour de Chine.

Le 28 février 2020, devant le développement de la maladie, le SNJMG a décidé de ne garder sur cette page que les informations générales sur le virus SARS-CoV-2 et le développement planétaire de la maladie CoViD-19 jusqu'au printemps 2020 ; toutes les informations pratiques pour (jeunes) médecins généralistes bénéficiant à partir de cette époque de publications spécifiques. Ainsi, avec l'évolution pandémique, différentes pages d'infos pratiques ont été publiées dont les CAT pour médecins généralistes en stade 1 et 2 (28 février 2020), en stade 3 - confinement (21 mars 202), en stade 3 - post confinement - phase 1 (10 mai 2020) et en stade 3 - post confinement - phase 2 et reconfinement (1er septembre 2020).

De plus, le SNJMG a publié le 30 mars 2020 un Dossier CoViD-19, sous forme de mini site, rassemblant tous les billets d'informations en rapport avec le SARS CoV 2 (NB : ce dossier a été revu et complété avec la participation de la Revue Prescrire le 15 décembre 2020).

 

Sommaire de ce billet d'informations générales :

Epidémies/Pandémies à nouveaux coronavirus

Présentation clinique et diagnostic

Chronologie de la pandémie

Documentation internationale sur la maladie CoViD-19

Reportages video sur l'impact de la pandémie à travers le monde pendant le premier semestre 2020

 

Epidémies/Pandémies à nouveaux coronavirus :

 

Après le SARS en 2002/2003 et le MERS en 2012/2015, voici une autre épidémie dûe à un nouveau coronavirus (dénommée CoViD-19 le 11 février 2020) !

Rappel : Les coronavirus sont des  virus à ARN enveloppé appartenant à la famille des Coronaviridae, genre betacoronavirus. Chez l'homme, 4 espèces de coronavirus étaient habituellement connues (229E, NL63, OC43, et HKU1) : elles circulent habituellement chez l'homme de façon saisonnière, mais elles sont essentiellement responsables de rhumes (10 à 15% des cas dans le monde) et de pathologies respiratoires bénignes.

Etudes virologiques et recherche des origines du SARS CoV 2 :

Etudes virologiques, pistes thérapeutiques et évolution du SARS CoV 2 :

NB : Une superbe infographie dynamique (site Nextstrain) permet de suivre quasiment en temps réel les évolutions du genome du SARS-CoV-2 au cours de sa propagation planétaire.

 

Le taux de mortalité du nouveau virus fluctue en moyenne autour de 1%, supérieur à celui d'une grippe saisonnière (entre 0,1% et 0,3%) mais loin des 9,6 % du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-1), qui a tué 774 personnes en 2002-2003, et très loin des plus de 30% du coronavirus du Mers (selon le Journal of Medical Virology).

Ce nouveau virus (SARS-CoV-2) est en revanche plus contagieux que ce que les premières données indiquaient début janvier. La contagiosité du virus (ou taux de reproduction de base - R0) est estimée en moyenne entre 2,2 et 2,68 (NB : ce taux est variable en fonction de facteurs spatio temporels), ce qui signifie qu’en moyenne, chaque personne malade va infecter entre 2.2 et 2.68 nouvelles personnes. Pour comparaison, le SARS-CoV-1 avait une contagiosité estimée entre 2 et 5 (NB : la grippe est à 1,3, la varicelle est à 8,5 et la rougeole à 9). Mais surtout, ce qui fait la différence entre les deux SARS-CoV, c'est que le 1 ne donnait que des formes cliniques sévères (et donc repérables) et que les patients infectés n'étaient contagieux que 3 jours après l'apparition des signes cliniques (laissant donc le temps de mettre en place des mesures d'isolement), ce qui n'est pas du tout le cas pour le 2 (voir ci après).

La période d’incubation pour le SARS-CoV-2, c’est-à-dire le délai entre l’infection et l’apparition des symptômes, n’est pas précisément connue mais varierait de 2 à 14 jours avec une durée moyenne de 5.2 jours et un 95e percentile à 12.5 jours (NB : Selon une étude chinoise sur les mille premiers malades hospitalisés à Wuhan, la durée d’incubation se situerait entre 0 et 24 jours avec une médiane de 3 jours et selon une étude réalisée sur 181 cas d'infection confirmée par le SRAS-CoV-2 détectés à l'extérieur de la province du Hubei avant le 24 février 2020, elle serait de 4 à 4,9 jours, semblable à celle du SRAS : 5 jours). Le  temps de doublement de l'épidémie serait de 6,4 à 7,5 jours (Sources : ProMED-Mail, ECDC, CDC, OMS).

La période de contagiosité n'est pas encore bien définie et il est possible qu'une personne puisse être contagieuse au moins 24h avant l'apparition des symptômes.

 

Présentation clinique et diagnostic

 

Présentation clinique :

La symptomatologie clinique est variable, avec la survenue de formes non graves (comme la présence de conjonctivites, d'infections des voies aériennes supérieures ou de syndrome pseudo-grippal avec céphalées, myalgies, asthénie et parfois diarrhées) ou d'infections respiratoires basses pauci symptomatiques (fièvre, toux, absence de dyspnée mais présence d'images compatibles avec une pneumonie radiologique) voire des formes pulmonaires graves : pneumonie hypoxémiante, SDRA.

Selon l'étude publiée dans le JAMA du 24 février 2020, 81% des formes cliniques modérées, 14% sévères (dyspnée, fréquence respiratoire ≥30/mn, SaO2≤ 93%, PiO2 <300, et/ou infiltrat pulmonaire > 50% en 24-48h), et 5% critiques (SDRA, choc septique, et/ou défaillance MV)

Les observations décrivent ainsi deux grands types de formes cliniques de l’infection à SARS-CoV-2 :

• des formes asymptomatiques, pauci-symptomatiques et des pneumonies sans signe de gravité.

• des formes graves, d’emblée ou secondairement : les aggravations observées à la fin de la première ou pendant la deuxième semaine sont décrites comme d’évolution très rapide vers des syndromes de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et des tableaux nécessitant une prise en charge en réanimation.

NB : D’après une autre étude publiée dans le JAMA Internal Medicine, le risque de développer un SDRA chez les malades infectés par le SARS-CoV-2 dépendrait de leur capacité à développer une activation adaptée du système immunitaire. Or, un âge avancé est associé à la fois au développement du SDRA et au décès, probablement en raison de réponses immunitaires incapable d’éliminer le virus. Cette insuffisance immunitaire adaptative conduirait à un relargage massif de protéines de recrutement des cellules immunitaires, les « cytokines ». C’est cet « orage cytokinique » qui conduirait au SDRA, à la défaillance des organes cibles et à une coagulation intravasculaire disséminée, puis au décès.

 

Diagnostic :

* Test RT PCR

Technique de prélèvement en théorie :

Technique de prélèvement en pratique :

Méthode d'analyse :

NB sur la valeur des tests virologiques (PCR et antigénique) et serologiques :

* Tests serologiques :

Immunologie :

Indications :

* Scanner thoracique

Résultat typique : images en verre dépoli, bilatérales, périphériques

 

 

Documentation et références internationales sur la maladie CoViD-19 (en accès libre et gratuit)

 

Dossier de l'OMS (ONU)

Dossier de ECDC (Union Européenne)

Documentation du BMJ (UK)

Documentation de la revue Stat News (USA)

 

Chronologie de la pandémie

 

Pour revivre la chronologie de la pandémie, vous pouvez :

- consulter notre frise chronologique

- suivre notre fil d'infos twitter (ça prend beaucoup plus de temps !)

 

Vidéos sur l'impact mondial de la pandémie pendant le premier semestre 2020

 

Nouveau suicide d’interne en médecine

 

C’est avec une profonde tristesse que le SNJMG a appris le suicide dans la nuit de lundi à mardi d’une interne en stage au CHU de Lille. 

Nous pensons à sa famille et à ses proches et nous leur apportons notre soutien dans cette épreuve.

Nous rappelons l’urgence d’engager des actions concrètes afin de mettre en place des conditions de travail décentes pour les internes qui ne mettront pas en danger ni leur santé ni celle des patient.e.s.

Le SNJMG est disponible pour travailler en ce sens avec les tutelles responsables.

 

Contact Presse : Benoit Blaes - webmaster@snjmg.org – 06.26.25.54.57

 

Epidémie de grippe 2019-2020 : infos et CAT

 

Epidemie actuelle :

Notions de base :

 

1 - Conduites à tenir en ambulatoire

 

 

 

NB : Les CAT ci dessous ont été constituées à partir des textes proposés par les autorités sanitaires françaises (ministères et agences sanitaires) et la revue Prescrire

 

Comment reconnaître et prendre en charge un cas possible de grippe chez un adulte ou un enfant de plus de 1 an ?

 

Pendant la période épidémique, tout syndrome respiratoire aigu à début brutal associant :

- signes généraux : fièvre > 38° ou courbature ou asthénie ;

- et signes respiratoires : toux ou dyspnée.

doit être considérée comme un cas possible de grippe.

 

NB : En ambulatoire, hors collectivités de personnes agées, le TROD Grippe (Test rapide d'orientation diagnostique - Grippe) ne présente pas d'intérêt car, du fait de sa faible sensibilité, un Trod négatif ne signifie pas absence de grippe. 

 

Si l’examen médical ne révèle pas de signe de gravité, ni de facteur de risque (FDR) de complications (FDRcomplications1708.doc), ni de forme clinique jugée sévère par le médecin (toutes ces situations faisant discuter une hospitalisation), le patient se voit prescrire :

- un traitement symptomatique d'infection respiratoire aigue : réhydratation + prise d’antipyrétiques (de préférence : paracetamol) en cas de fièvre

NB 1 : les principales régles de prise en charge des nourrissons de moins de 30 mois se trouvent sur cette fiche dédiée : IRA nourrisson.docPour les enfants et adultes sans antécédent particulier, la revue Prescrire rappelle dans ses numeros 312 et 325 que les médicaments destinés à soulager la toux et/ou le rhume ont une efficacité purement symptomatique peu ou pas supérieure à celle du placebo mais qu'ils peuvent exposer, notamment les enfants, à des effets indésirables disproportionnés. En revanche, chez l’enfant et l’adulte, des boissons chaudes ou sucrées, le miel, des confiseries ou du citron aident parfois à soulager la toux, avec peu ou pas d’effets indésirables,

NB 2 : La revue Prescrire relaie le message de l'ANSM en Avril 2019 :  pas d'AINS en cas d'infection, quelqu'elle soit ! En effet, les AINS exposent à des aggravations d'infections, parfois mortelles, y compris avec des durées de traitement courtes.

- et un repos à domicile (+/- arrêt de travail) pendant 3 à 7 jours (durée indicative) après l'apparition des premiers signes cliniques.

Une personne de l'entourage du patient va chercher le traitement dans une pharmacie d’officine ou, à défaut, le patient s’y présente lui-même, avec de préférence un masque anti-projections (de type chirurgical) que pourra lui avoir remis le médecin.

 

NB 1 : Le médecin ne doit pas perdre de vue le risque de surinfection et se doit de réévaluer si besoin la situation après quelques jours pour discuter la mise en place d'un traitement ATB.

 

NB 2 : Depuis l'épidemie de l'hiver 2017-2018, la DGS propose la prescription rapide (dans les 48 premières heures) d'antiviraux, notamment pour les personnes fragiles : "L’utilisation précoce des traitements antiviraux pour les personnes fragiles symptomatiques a mis en évidence chez ces patients une réduction de la durée d’hospitalisation, de la durée de la maladie ainsi que des formes sévères. La décision de mettre en place un traitement curatif pour un patient à risque élevé ne doit pas attendre la confirmation virologique du diagnostic". Or, 

- Depuis 2017, l'Assurance Maladie précise que : "Le recours à un médicament antiviral (Oseltamivir ou Zanamivir) est le plus souvent inutile".

- En 2013, une synthèse méthodique, produite par la revue Minerva, d’études publiées et non publiées montre que si "l’oséltamivir réduit la durée des symptômes de la grippe de moins d’un jour (...) dans la population en intention de traiter (chez laquelle une grippe est suspectée), il n’y avait pas d’effet favorable sur l’incidence des pneumonies, des hospitalisations, des bronchites, des sinusites et des otites". 

- En 2018, la revue Prescrire (Ref :38 (411) : 21-2) juge la balance bénéfices-risques de l’oséltamivir défavorable chez les personnes sans facteur de risque de complications graves de la grippe et que son utilisation est donc à décider « au cas par cas », chez les personnes les plus à risque.

Enfin, l’oséltamivir, aux effets secondaires non négligeables (rappelés par la revue Prescrire), est au centre d'un scandale mondial de retention d'informations scientifiques :

et les autres anti viraux ne valent guère mieux :

 

NB 3 : L'homéopathie n'a aucune efficacité scientifiquement démontrée contre la grippe (ni contre une quelconque pathologie)

 

Il est important de rappeler aux patients et/ou à leurs entourages les règles d'hygiènes pour limiter les risques de contagion :

  • Lavez-vous les mains, si possible avec du savon liquide, en les frottant pendant 30 secondes. Rincez-les ensuite sous l’eau courante et séchez-les avec une serviette propre ou à l’air libre. Le lavage des mains doit devenir un réflexe : au minimum, avant de préparer le repas ou de manger, après s’être mouché, avoir éternué ou toussé en mettant sa main devant la bouche, être passé aux toilettes, s’être occupé d’un animal et après chaque sortie.
  • Servez-vous d’un mouchoir jetable pour vous moucher, tousser, éternuer ou cracher, et jetez-le aussitôt.
  • Portez un masque si vous êtes grippé, surtout pour rendre visite à une personne fragile.
  • Évitez d’emmener un nourrisson dans les lieux publics où il pourrait entrer en contact avec des personnes infectées (transports en commun, centres commerciaux, hôpitaux…) en période d’épidémie.
  • Ouvrez les fenêtres régulièrement pour aérer et diminuer la concentration en microbes.
  • Évitez de serrer les mains ou d’embrasser pour dire bonjour.
  • Ne touchez pas directement vos yeux, votre bouche ou votre nez, sans vous être lavé les mains au préalable.

 

Comment reconnaître et prendre en charge un cas possible de grippe chez un nourrisson de moins d’un an ?

 

Chez les nourrissons de moins de 1 an, les formes cliniques sont souvent atypiques et, en période d'épidémie, il faut suspecter un syndrome grippal en cas d’apparition d’une fièvre supérieure ou égale à 38,5°C associée ou non à des :

- symptômes respiratoires signant une atteinte des voies aériennes supérieures ou inférieures ;

- troubles digestifs ;

- convulsions.

 

Les médecins généralistes peuvent assurer la prise en charge selon les modalités ci dessous :

- Le diagnostic différentiel des autres causes de fièvre aigue chez le nourrisson doit être systématiquement considéré, en particulier avant trois mois pour ce qui concerne les infections bactériennes sévères

- il est recommandé aux parents de garder l'enfant au repos à domicile, accompagné des recommandations d'isolement jusqu'à 48 heures d'apyrexie sous traitement. En outre, il est expliqué aux personnes responsables qu'il importe de rappeler le médecin ou le centre 15 en cas d'aggravation de son état.

 

La présence de FDR de complications ou d’un seul des signes de gravité suivants doit faire envisager l’hospitalisation :

Difficultés alimentaires chez un nourrisson de moins de six mois (moins de la moitié des biberons sur 12 h) ;

Tolérance clinique médiocre de la fièvre, malgré les mesures adaptées ;

Signes de déshydratation aiguë ;

Existence de troubles de la vigilance ;

Signes de détresse respiratoire, apnées ;

Contexte particulier : très jeune âge (inférieur à 3 mois), ou facteurs de risque de grippe grave ou considérations liées à l’administration du traitement.

 

2 - Conduites à tenir dans les collectivités de personnes âgées et en milieu hospitalier

 

Ici, il est important de diagnostiquer rapidement la grippe avec le recours au TROD afin de :
- mettre en œuvre les mesures de contrôle spécifiques,
- limiter l’usage inadapté d’antibiotiques. 

 

Références officielles :

Prévention et gestion des infections respiratoires aiguës dans une collectivité des personnes agées (PDF - 1.6 Mo)

 

Rapport du HCSP du 03/07/2012

 

 

 

Deux pastilles pour conclure cette fiche d'infos pratiques sur une note plus légère :

Le divan des médecins et "l'humour carabin"

 

- Exemples de messages diffusés sur le groupe Facebook "Le divan des médecins"

 

- Fils Twitter sur la publication des articles de presse et les réactions engendrées :

CAT devant une gastroenterite

(Source : Ministères de la Santé d'Australie et du Quebec, Hôpitaux Universitaire de Geneve, La revue Prescrire, Site ameli.fr)

 

Les infections aiguës intestinales peuvent être à l'origine de diarrhées, de nausées et de vomissements. Le plus souvent d'origine virale (en premier lieu : norovirus), elles sont particulièrement contagieuses sans mise place de mesures d'hygiène de base (voir notre fiche pratique sur les pathologies - automno - hivernales). Dans la plupart des cas, une "gastroentérite" est bénigne et ne nécessite aucun médicament (en dehors du paracetamol en cas de fièvre).

Rappel : Une diarrhée peut être définie comme la survenue d'au moins 3 selles molles ou liquides par jour ou par la modification du transit avec au moins 2 selles par jour en plus du transit habituel.

La deshydratation est le risque principal en cas de "gastroenterite" (du fait de la diarrhée et/ou des vomissements). Ses conséquences sont parfois graves, voire mortelles, surtout quand elle concerne les jeunes enfants (moins de 2 ans), les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes et les personnes atteintes d’une maladie chronique comme le diabète.

Une  hydratation orale, répétée, par petits volumes (1,5 ml toutes les 2 minutes environ chez les enfants jusqu'à 2 ans, et environ 3 ml chez les autres), avec des pauses de 10 mn si vomissements, est habituellement bien tolérée et suffisante la plupart du temps.

Chez le jeune enfant, quand la diarrhée s'accompagne de déshydratation et que la perte de poids est comprise entre 5 et 10 % du poids initial, la réhydratation par voie orale avec des solutions de réhydratation orale est le traitement de premier choix.

La revue Prescrire cite en alternative du jus de pomme dilué de moitié avec de l'eau, alors que le ministère de la Santé du Quebec propose une "solution de dépannage" avec :
360 ml de jus d’orange pur, non sucré
600 ml d’eau bouillie refroidie
2,5 ml de sel

En matière d'alimentation, il est recommandé, en l'absence de deshydratation, de manger suffisamment en faisant plusieurs petits repas et en suivant les recommandations suivantes données par le ministère de la Santé du Quebec :
Aliments à privilégier : les pâtes alimentaires; le riz; les viandes maigres préparées avec peu de matières grasses; le poisson cuit avec peu de matières grasses; les œufs; les fruits frais ou en conserve dans leur jus; les légumes cuits; les céréales non sucrées; le pain (A la rigueur : yogourt maigre et fromage à teneur réduite en gras).
Aliments et boissons à éviter : les jus de fruits qui contiennent beaucoup de sucre et les boissons aux fruits; les boissons pour sportifs de type Gatorade; les boissons gazeuses, même dégazéifiées; les boissons contenant de la caféine; les bouillons et soupes en sachet ou en conserve; les aliments frits ou très gras (croustilles, pommes de terre frites, charcuteries, pâtisseries); la crème glacée, les sorbets, les sucettes glacées et les gelées (comme le Jell-O); les fruits séchés, les fruits en conserve dans un sirop; les céréales sucrées; les bonbons et le chocolat; les aliments très épicés.

NB : en cas de déshydratation, il est recommandé de cesser temporairement l'alimentation (pendant environ 3 à 4 heures) puis, lorsque les vomissements et/ou la diarrhée diminuent, de recommencer graduellement à s'alimenter.

Signes imposant l'hospitalisation pour une "gastroenterite" de l'enfant : 

- signes de choc,

- déshydratation grave (perte de poids qui atteint 10 %),

- refus de solution de réhydratation orale par un enfant léthargique,

- aggravation clinique de la déshydratation,

- apparition de signes neuropsychiques,

- vomissements incoercibles ou bilieux,

- suspicion d'une infection sous-jacente,

- impossibilité d'un traitement et d'un suivi adapté à domicile.

Exclusion de collectivité :

En dehors de l'impact physique de la pathologie sur le patient, le retour au travail, à l’école ou à la crèche est déterminé par la disparition du risque de contamination. Du fait de l'épidémiologie, la durée d'exclusion se base sur les gastro-entérites virales les plus communes (même si l’origine réelle de la maladie n’est que très rarement connue en pratique quotidienne). Ainsi, pour le norovirus, le taux le plus élevé d’excrétion dans les selles survient 24 à 48 heures après que tous les symptômes aient disparu. 

NB : Le ministère de la santé australien recommande de rester à la maison au minimum 24 heures après les derniers vomissements ou la dernière diarrhée alors qu'en France, l’assurance maladie recommande pour les gastro-entérites virales un arrêt de travail de trois jours, à adapter selon la sévérité des symptômes. 

Médicaments traditionnellement utilisés dans les cas de gastro enterite :

- Notion Préliminaire :

Aucun médicament utilisé dans les diarrhées aiguës n'a d'effet démontré dans la prévention de la déshydratation.

- Médicaments neuroleptiques

Les médicaments neuroleptiques, tels la dompéridone (Motilium° ou autre), le métoclopramide (Primpéran° ou autre), la métopimazine (Vogalène°, Vogalib° ou autre), sont peu ou pas efficaces au-delà d'un effet placebo sur les nausées et vomissements passagers des gastroentérites (Référence : revue Prescrire).

- Diosmectite

Précision de la revue Prescrire : "Les argiles telles que l’attapulgite (Actapulgite°) ou la diosmectite (Smecta° ou autre) ne changent pas le risque de complications liées à une diarrhée aiguë. En modifiant la consistance des selles, sans agir sur les pertes d’eau et d’électrolytes, l’utilisation d’argiles rassure à tort..."

- Probiotiques

- Nifuroxazide

Derniere remarque : "diarrhée aigue" ne signifie pas automatiquement "gastroenterite" et/ou peut relever d'un diagnostic nécessitant un traitement spécifique (Par exemple : les toxi-infections alimentaires collective, correspondent à deux cas au moins présentant les mêmes symptômes suite à un même repas et sont à déclaration obligatoire en France). Pour tous ces diagnostics, nous vous conseillons la fiche pratique sur la diarrhée aigue (même si elle n'est pas exempte de critiques, comme le recours aux probiotiques) publiée en 2017 par les hôpitaux universitaires de Geneve.

 

Deux infos pour terminer :

Nouvelles mentions "Non substituable"

 

Comme nous vous l'avions annoncé le 19 Novembre 2019, la réglementation sur l'utilisation par le médecin prescripteur de la mention "Non Substituable" a changé à compter du 1er janvier 2020.

Désormais, elle ne doit plus être obligatoirement manuscrite mais elle se limite à trois situations parfaitement précisées par l'arrété de novembre 2019 (présenté dans notre billet).

Afin d'informer au mieux médecins généralistes et patientes, le SNJMG propose en téléchargement l'affiche ci dessous :