Le virus du racisme est bien plus répandu que le virus 2019-nCoV

 

En adhérant au Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), les internes, remplaçants et jeunes installé.es ou salarié.es en Médecine Générale, s’engagent dans une organisation qui soutient une médecine par les preuves (Evidence Based Medicine - EBM) et combat toutes formes de discrimination en médecine.

C’est donc en toute logique que le SNJMG condamne fermement tous les actes et propos scientifiquement infondés et éthiquement inacceptables qui se répandent ces derniers jours, à l’occasion d’une menace épidémique originaire de Chine.

En 1347, la grande peste débarque en Europe et décime, en 5 ans, un tiers de la population. Dans l’ignorance des bases biologiques du phénomène (1), ce que nous appelons aujourd’hui des « théories du complot » prospèrent, en précédant le plus souvent l’arrivée de l’épidémie. Elles sont génératrices de biens des drames comme différents pogroms dans certains territoires situés actuellement en Savoie, Suisse, Alsace et Allemagne (2).

Fin 2019, une maladie apparait dans la ville chinoise de Wuhan. En quelques jours, il a été possible d’établir le séquençage de l’agent infectieux responsable, un nouveau variant de la famille des coronavirus, dénommé 2019-nCoV. En cette fin janvier 2020, il est encore trop tôt pour évaluer la dangerosité exacte de cette maladie qui ne concernerait pour l’instant que moins de 10 000 personnes sur une population de 1,386 milliard et qui, à quatre exceptions près, ne présente, en dehors de la Chine, que des cas importés de Chine. Autant dire que le risque de contamination des populations en France (hors personnel soignant) est quasiment nul à ce jour…

Pourtant, depuis la médiatisation de la maladie, des discours et des comportements de défiance voire stigmatisants à l’égard des personnes d’origine asiatique ou perçues comme telles se répandent dangereusement (3). Et souvent, ils accompagnent des discours pseudo scientifiques… qui n’ont rien de scientifique !

Au-delà d’une condamnation ferme de ces faits, le SNJMG agit concrètement en actualisant régulièrement depuis le 15 janvier 2020 une fiche d’information (4) à l’attention des (jeunes) médecins généralistes : le SNJMG souhaite leur fournir tous les éléments utiles disponibles pour savoir réagir face à un éventuel cas suspect, répondre aux légitimes interrogations des patients et réfuter les fausses allégations, des plus farfelues aux plus horribles.

 

Contact Presse : Benoit Blaes - webmaster@snjmg.org – 06.26.25.54.57

 

  1.  : La peste était due à un bacille (identifié au XIX siecle par Alexandre Yersin) véhiculé par la puce du rat.
  2.  : Comme, par exemple, le Progrom de Strasbourg (Wikipedia)
  3.  :  « Garde ton virus, sale Chinoise ! » (Le Monde, 29.01.20)
  4.  : Infection à nouveau Coronavirus (Blog SNJMG)

Organisation des prochains choix de stages hospitaliers à Paris

L'ARS IdF a prévenu ce jour les syndicats d'internes (dont le SNJMG) de son calendrier provisoire des prochains choix de stage hospitaliers.

Ce qu'il faut retenir pour les IMG :

Phase socle [P1] : choix le 1er et 2 avril EN DEMATERIALISÉ (en ligne)
Phase d'approfondissement [P2] et Ancien Régime [AR] : choix le 3, 6 et 7 avril EN PRESENTIEL (à l'ARS, comme d'habitude)

Rappel :

Depuis des années l'ARS souhaite passer à une procédure entièrement dématérialisée pour les choix de stages.
En réponse, le SNJMG formule des propositions, qui ont été reprises dans nos revendications pour le mouvement national des internes de médecine et de pharmacie.

Nous vous tiendrons informés en cas de changement de calendrier.

Soirée exercice collectif en Médecine Generale (Université Paris 13)

Le Département Universitaire de Médecine Générale de Paris 13 organise, à destination des internes en fin de cursus de DES Médecine Generale d'Ile de France, et tous les jeunes médecins généralistes thésés récemment une réunion avec les structures d'exercice collectif (Maisons de Santé Pluriprofessionnelles, Centres Médicaux de Santé...)

Cette réunion aura lieu le 5 février 2020 de 19 heures à 21 heures à la faculté de médecine du campus Bobigny (UFR SMBH, 74 rue Marcel Cachin 93017 Bobigny Cedex)

 

Journée de mobilisation des internes : les jeunes médecins généralistes rappellent leurs revendications

 

Depuis le 10 décembre 2019, les internes de médecine et de pharmacie ont entamé, à l’appel de trois organisations nationales (FNSIP, ISNI et SNJMG), un mouvement de mobilisation et de grèves concernant leur statut et leurs conditions d’exercice.

Comme les autres organisations, le Syndicat National des jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) demande en premier lieu le respect par tous les lieux de stage du droit du travail (temps de travail, repos de sécurité, astreintes, etc…) et l'utilisation effective de sanctions par les tutelles pour ceux ne respectant pas ce cadre légal. En revanche, Le SNJMG ne souhaite pas la rémunération d'heures effectuées au-delà de la limite du temps de travail réglementaire puisque cela consisterait à acheter une dérogation à la limite légale au détriment de la santé des internes et de la qualité des soins.

Le SNJMG demande pour les FFI les mêmes droits que ceux garantis aux internes et une rémunération à la hauteur des responsabilités réelles des uns et des autres avec un cadre de réévaluation programmée dans le temps.

Le SNJMG souhaite une action concrète contre les comportements sexistes, racistes, abusifs, etc. dont sont victimes ou témoins les internes en créant un dispositif de collecte et d'accompagnement des internes exposés, avec l’assurance de la mise en œuvre d'actions correctrices (médiations, avertissements, formations, retraits d'agréments) par les responsables pédagogiques ou hiérarchiques.

De façon plus large, et en lien avec les mobilisations des personnels hospitaliers, nous souhaitons un cadre de soin sécurisant pour les internes et les patient-e-s (effectifs, personnels d'encadrement, formation pédagogique, etc...) et une formation des internes de qualité, indemne de toute influence de l’industrie pharmaceutique.

Si le SNJMG accueille favorablement les précisions que le ministère lui a confirmé (*) la semaine dernière (ex : pas d'appel de cotisation retraite/prevoyance en 2020 pour les internes et remplaçants non thésés, extension et amélioration des indemnisations des internes en stages ambulatoires, travail de la DGOS pour l’application de la limitation du temps de travail des internes), il attend de savoir comment le ministère organisera les suites pratiques à donner à ces annonces et comment l’ensemble des organisations d’internes pourront y participer. Enfin, le SNJMG se désole que les autres revendications du syndicat n’aient absolument pas été prises en compte par le gouvernement.

 

Contact Presse : Benoit Blaes - webmaster@snjmg.org – 06.26.25.54.57

 

(*) : Discussion entre le SNJMG et le ministère de la Santé (Janvier 2020)

 

Information sur les cotisations retraite/prevoyance pour les remplacements avant la thèse

Depuis 2018, les internes et médecins non thésés effectuant des remplacements sont théoriquement soumis à une obligation de cotisation à la CARMF.

Mais suite à la mobilisation des syndicats de futurs et jeunes médecins, le gouvernement a demandé à la CARMF de surseoir à l'appel de cotisation pour les années 2018 et 2019.

Cette question a été l'objet d'une revendication du SNJMG dans le cadre du mouvement des internes et c'est dans le cadre de ses discussions avec le ministere que le SNJMG peut faire le point d'information suivant :

En cohérence avec son projet de réforme des retraites, l’objectif du gouvernement est de rapprocher le régime de retraite des médecins du régime général avec, à terme, la disparition de la CARMF telle quelle existe actuellement. Ceci s'appliquera aux internes et médecins non thésés qui seront donc soumis à l'obligation de cotisation via le RSPM. Pour 2020, comme en 2018 et en 2019, il n'y aura pas d’appel à cotisation pour les remplaçants non thésés mais ce sera la dernière année : pour leurs revenus tirés de remplacements, les internes et remplaçants non thésés devront cotiser au RSPM à compter de 2021.

Grève des internes : Discussion entre le ministère et le SNJMG

Ce jour, discussion entre Benoit Blaes (SNJMG) et Mickael Benzaqui (Ministère de la Santé) à propos de la grève des internes :

Le SNJMG a rappelé qu'il intégrait la grève des internes et des jeunes généralistes hospitaliers dans la mobilisation pour l’hôpital et le système de santé.

Revendications défendues par le SNJMG :

- Pour le respect du temps de travail et du repos de sécurité :
Samedi matin compté comme garde
Vérification mensuelle du temps de travail effectué permettant d’organiser le planning à venir de façon à respecter la limitation du temps de travail en fin de chaque trimestre
Interdiction d’accoler une (demi) garde à une garde de nuit + respect absolu du repos de sécurité après 24heures d’affilée de travail
Dispense d’astreintes à partir du 3e mois de grossesse pour les internes/FFI enceintes
Mise en place d’un tableau de sanctions pour le service/hôpital ne respectant pas le droit du travail
Réévaluation nationale indépendante des agréments des stages hospitaliers et ambulatoires, incluant le respect du temps de travail comme critère incontournable
Annulation du projet de rémunération des heures effectuées au-delà de la limite légale (revenant à une acceptation officielle du non respect du cadre légal)

- Pour l’amélioration des statuts et des rémunérations
Rémunération des FFI alignée sur la rémunération des internes 1ere année pour les FFI non thésé-e-s et sur celle des internes 3e année pour les FFI thésé-e-s
Revalorisation des rémunérations de base et des gardes des internes/FFI avec perspectives de revalorisation régulière et amélioration des indemnisations en stages ambulatoires
Révision des grilles salariales des médecins hospitaliers sans pénalisation de spécialités (pas de différentiel de rémunération entre spécialités)

- Lutte contre les discriminations et pour un cadre d'exercice sécurisant aussi bien pour les internes que pour les patients
Mise en place d’un dispositif de collecte des incidents et d’accompagnement des patients ou des internes/médecins victimes de ces incidents (avec notamment la création de stages de réserve pour les internes qui devraient être retirés de leur terrain de stage générateur de problème)
Respect du droit du travail aussi bien pour les activités en stage que pour les activités universitaires (ex : un arrêt de travail s'applique aussi bien à l'hôpital que pour les cours)
Inclusion de ce parametre dans les critères d’agrément de stage d’interne (comme pour le respect du droit du travail)
Amélioration des procédures de choix de stages par la mise en place dans chaque subdivision d'un système informatisé couplant préchoix et choix de stages sur la base d’un logiciel libre géré par ARS, facultés et DMG, CHU et hôpitaux + tous les syndicats d’internes présents sur place
Refus de la procédure de matching pour la phase de consolidation de l’internat
Participation des internes aux congrès de toute organisation d’internes ou d’enseignants comptant pour les demi journées de formation, à condition qu’il n’y ait pas de participation de l’industrie pharmaceutique à ce congrès
Respect de la liberté syndicale des internes (pas d'obligation à adhérer à un syndicat pour bénéficier d'avantages que lui auraient délégués l'ARS ou les hôpitaux : calendrier des choix et liste des postes, chambre d'internat, badge d'interne, accès au parking médecins...) et non discrimination entre organisations syndicales (toutes les organisations syndicales d’internes traitées de la même façon par les autorités de tutelle (ARS, facs et hôpitaux de rattachement)


- Lutte contre les entraves à la pratique des remplacements des internes non thésés
Confirmation du principe permettant aux internes ayant validé la moitié de leur stages d'internat (dont certains spécifiques à la pratique de la spécialité) d’avoir accès à la licence de remplacement
Pas de modification de la liste de stages indispensables pour l'obtention de la licence sans négociation préalable entre ministeres, ordre, organisations nationales d'enseignants et organisations nationales d'internes + Pas d'application de cette modification pour les internes déjà engagés dans l'internat
Droit garanti aux internes - remplaçants non thésés de choisir entre 3 possibilités : affiliation à la CARMF (caisse de retraite/prévoyance des médecins libéraux), affiliation au RSPM (régime simplifié des professions médicales, créé par la LFSS2019), aucune affiliation (comme c’était le cas avant 2018)

 

Réponses du ministère de la Santé :

- Mesures pour faire respecter le temps de travail des internes : la ministre prévoit des sanctions financières en cas de non respect de la législation (comme elle l'avait annoncé le 15 décembre 2019). Les tableaux de service et le temps de travail des internes sera présenté en CME ainsi que dans les facultés de subdivision des internes. C’est la DGOS qui va négocier les détails avec les différents acteurs. Le projet devrait aboutir pour le semestre de Novembre 2020.

- Retraite/prévoyance des non thésés : En cohérence avec le projet de réforme des retraites, l’objectif du gouvernement est de rapprocher le régime de retraite des médecins du régime général avec, à terme, la disparition de la CARMF telle quelle existe actuellement. Ceci s'appliquera aux internes et médecins non thésés qui seront donc soumis à l'obligation de cotisation via le RSPM. Pour 2020, comme en 2018 et en 2019, il n'y aura pas d’appel à cotisation pour les remplaçants non thésés mais ce sera la dernière année : pour leurs revenus tirés de remplacements, les internes et remplaçants non thésés devront cotiser au RSPM à compter de 2021.

- Revalorisation des rémunérations des internes : Indemnité d’hébergement pour les stages ambulatoires en zones sous denses de l’ordre de 250-300€, sans critère kilométrique. Discussion autour de la prime vie chère si la grève s’arrête après ce lundi 20 janvier 2020. La DGOS négociera les détails pour 2020 (mai ou novembre ?).

- Choix de stages des IMG : Le ministère est intéressé pour y travailler (avec le SNJMG) mais ne juge pas ce dossier prioritaire...

- Sexisme et discriminations dont les internes seraient témoins ou victimes : Le ministère rappelle que tous ces faits relèvent de la Loi et remarque qu'il n’y a pas tant de rapports d’incident que cela. Le ministère incite les syndicats d'internes à faire remonter les comportements inadaptés qui peuvent survenir localement, et mieux que les internes signalent ces problèmes en « évènements indésirables » comme sur OSIRIS. Le ministère ne prévoit pas de ressources humaines ou de plateforme dédiée pour recueillir spécifiquement ces données.

- Autres revendications portées par le SNJMG : Pas de réponse du ministère...

 

CoViD-19 : infos générales sur le virus et la pandémie

Mis à jour le 15 décembre 2020.

 

A l'annonce d'une épidémie provoquée par un nouveau variant de coronavirus, le SNJMG a ouvert le 15 janvier 2020 sur cette page Internet un billet de veille informative et de recommandations pratiques en cas de consultation d'un patient infecté de retour de Chine.

Le 28 février 2020, devant le développement de la maladie, le SNJMG a décidé de ne garder sur cette page que les informations générales sur le virus SARS-CoV-2 et le développement planétaire de la maladie CoViD-19 jusqu'au printemps 2020 ; toutes les informations pratiques pour (jeunes) médecins généralistes bénéficiant à partir de cette époque de publications spécifiques. Ainsi, avec l'évolution pandémique, différentes pages d'infos pratiques ont été publiées dont les CAT pour médecins généralistes en stade 1 et 2 (28 février 2020), en stade 3 - confinement (21 mars 202), en stade 3 - post confinement - phase 1 (10 mai 2020) et en stade 3 - post confinement - phase 2 et reconfinement (1er septembre 2020).

De plus, le SNJMG a publié le 30 mars 2020 un Dossier CoViD-19, sous forme de mini site, rassemblant tous les billets d'informations en rapport avec le SARS CoV 2 (NB : ce dossier a été revu et complété avec la participation de la Revue Prescrire le 15 décembre 2020).

 

Sommaire de ce billet d'informations générales :

Epidémies/Pandémies à nouveaux coronavirus

Présentation clinique et diagnostic

Chronologie de la pandémie

Documentation internationale sur la maladie CoViD-19

Reportages video sur l'impact de la pandémie à travers le monde pendant le premier semestre 2020

 

Epidémies/Pandémies à nouveaux coronavirus :

 

Après le SARS en 2002/2003 et le MERS en 2012/2015, voici une autre épidémie dûe à un nouveau coronavirus (dénommée CoViD-19 le 11 février 2020) !

Rappel : Les coronavirus sont des  virus à ARN enveloppé appartenant à la famille des Coronaviridae, genre betacoronavirus. Chez l'homme, 4 espèces de coronavirus étaient habituellement connues (229E, NL63, OC43, et HKU1) : elles circulent habituellement chez l'homme de façon saisonnière, mais elles sont essentiellement responsables de rhumes (10 à 15% des cas dans le monde) et de pathologies respiratoires bénignes.

Etudes virologiques et recherche des origines du SARS CoV 2 :

Etudes virologiques, pistes thérapeutiques et évolution du SARS CoV 2 :

NB : Une superbe infographie dynamique (site Nextstrain) permet de suivre quasiment en temps réel les évolutions du genome du SARS-CoV-2 au cours de sa propagation planétaire.

 

Le taux de mortalité du nouveau virus fluctue en moyenne autour de 1%, supérieur à celui d'une grippe saisonnière (entre 0,1% et 0,3%) mais loin des 9,6 % du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-1), qui a tué 774 personnes en 2002-2003, et très loin des plus de 30% du coronavirus du Mers (selon le Journal of Medical Virology).

Ce nouveau virus (SARS-CoV-2) est en revanche plus contagieux que ce que les premières données indiquaient début janvier. La contagiosité du virus (ou taux de reproduction de base - R0) est estimée en moyenne entre 2,2 et 2,68 (NB : ce taux est variable en fonction de facteurs spatio temporels), ce qui signifie qu’en moyenne, chaque personne malade va infecter entre 2.2 et 2.68 nouvelles personnes. Pour comparaison, le SARS-CoV-1 avait une contagiosité estimée entre 2 et 5 (NB : la grippe est à 1,3, la varicelle est à 8,5 et la rougeole à 9). Mais surtout, ce qui fait la différence entre les deux SARS-CoV, c'est que le 1 ne donnait que des formes cliniques sévères (et donc repérables) et que les patients infectés n'étaient contagieux que 3 jours après l'apparition des signes cliniques (laissant donc le temps de mettre en place des mesures d'isolement), ce qui n'est pas du tout le cas pour le 2 (voir ci après).

La période d’incubation pour le SARS-CoV-2, c’est-à-dire le délai entre l’infection et l’apparition des symptômes, n’est pas précisément connue mais varierait de 2 à 14 jours avec une durée moyenne de 5.2 jours et un 95e percentile à 12.5 jours (NB : Selon une étude chinoise sur les mille premiers malades hospitalisés à Wuhan, la durée d’incubation se situerait entre 0 et 24 jours avec une médiane de 3 jours et selon une étude réalisée sur 181 cas d'infection confirmée par le SRAS-CoV-2 détectés à l'extérieur de la province du Hubei avant le 24 février 2020, elle serait de 4 à 4,9 jours, semblable à celle du SRAS : 5 jours). Le  temps de doublement de l'épidémie serait de 6,4 à 7,5 jours (Sources : ProMED-Mail, ECDC, CDC, OMS).

La période de contagiosité n'est pas encore bien définie et il est possible qu'une personne puisse être contagieuse au moins 24h avant l'apparition des symptômes.

 

Présentation clinique et diagnostic

 

Présentation clinique :

La symptomatologie clinique est variable, avec la survenue de formes non graves (comme la présence de conjonctivites, d'infections des voies aériennes supérieures ou de syndrome pseudo-grippal avec céphalées, myalgies, asthénie et parfois diarrhées) ou d'infections respiratoires basses pauci symptomatiques (fièvre, toux, absence de dyspnée mais présence d'images compatibles avec une pneumonie radiologique) voire des formes pulmonaires graves : pneumonie hypoxémiante, SDRA.

Selon l'étude publiée dans le JAMA du 24 février 2020, 81% des formes cliniques modérées, 14% sévères (dyspnée, fréquence respiratoire ≥30/mn, SaO2≤ 93%, PiO2 <300, et/ou infiltrat pulmonaire > 50% en 24-48h), et 5% critiques (SDRA, choc septique, et/ou défaillance MV)

Les observations décrivent ainsi deux grands types de formes cliniques de l’infection à SARS-CoV-2 :

• des formes asymptomatiques, pauci-symptomatiques et des pneumonies sans signe de gravité.

• des formes graves, d’emblée ou secondairement : les aggravations observées à la fin de la première ou pendant la deuxième semaine sont décrites comme d’évolution très rapide vers des syndromes de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et des tableaux nécessitant une prise en charge en réanimation.

NB : D’après une autre étude publiée dans le JAMA Internal Medicine, le risque de développer un SDRA chez les malades infectés par le SARS-CoV-2 dépendrait de leur capacité à développer une activation adaptée du système immunitaire. Or, un âge avancé est associé à la fois au développement du SDRA et au décès, probablement en raison de réponses immunitaires incapable d’éliminer le virus. Cette insuffisance immunitaire adaptative conduirait à un relargage massif de protéines de recrutement des cellules immunitaires, les « cytokines ». C’est cet « orage cytokinique » qui conduirait au SDRA, à la défaillance des organes cibles et à une coagulation intravasculaire disséminée, puis au décès.

 

Diagnostic :

* Test RT PCR

Technique de prélèvement en théorie :

Technique de prélèvement en pratique :

Méthode d'analyse :

NB sur la valeur des tests virologiques (PCR et antigénique) et serologiques :

* Tests serologiques :

Immunologie :

Indications :

* Scanner thoracique

Résultat typique : images en verre dépoli, bilatérales, périphériques

 

 

Documentation et références internationales sur la maladie CoViD-19 (en accès libre et gratuit)

 

Dossier de l'OMS (ONU)

Dossier de ECDC (Union Européenne)

Documentation du BMJ (UK)

Documentation de la revue Stat News (USA)

 

Chronologie de la pandémie

 

Pour revivre la chronologie de la pandémie, vous pouvez :

- consulter notre frise chronologique

- suivre notre fil d'infos twitter (ça prend beaucoup plus de temps !)

 

Vidéos sur l'impact mondial de la pandémie pendant le premier semestre 2020

 

Nouveau suicide d’interne en médecine

 

C’est avec une profonde tristesse que le SNJMG a appris le suicide dans la nuit de lundi à mardi d’une interne en stage au CHU de Lille. 

Nous pensons à sa famille et à ses proches et nous leur apportons notre soutien dans cette épreuve.

Nous rappelons l’urgence d’engager des actions concrètes afin de mettre en place des conditions de travail décentes pour les internes qui ne mettront pas en danger ni leur santé ni celle des patient.e.s.

Le SNJMG est disponible pour travailler en ce sens avec les tutelles responsables.

 

Contact Presse : Benoit Blaes - webmaster@snjmg.org – 06.26.25.54.57

 

Epidémie de grippe 2019-2020 : infos et CAT

 

Epidemie actuelle :

Notions de base :

 

1 - Conduites à tenir en ambulatoire

 

 

 

NB : Les CAT ci dessous ont été constituées à partir des textes proposés par les autorités sanitaires françaises (ministères et agences sanitaires) et la revue Prescrire

 

Comment reconnaître et prendre en charge un cas possible de grippe chez un adulte ou un enfant de plus de 1 an ?

 

Pendant la période épidémique, tout syndrome respiratoire aigu à début brutal associant :

- signes généraux : fièvre > 38° ou courbature ou asthénie ;

- et signes respiratoires : toux ou dyspnée.

doit être considérée comme un cas possible de grippe.

 

NB : En ambulatoire, hors collectivités de personnes agées, le TROD Grippe (Test rapide d'orientation diagnostique - Grippe) ne présente pas d'intérêt car, du fait de sa faible sensibilité, un Trod négatif ne signifie pas absence de grippe. 

 

Si l’examen médical ne révèle pas de signe de gravité, ni de facteur de risque (FDR) de complications (FDRcomplications1708.doc), ni de forme clinique jugée sévère par le médecin (toutes ces situations faisant discuter une hospitalisation), le patient se voit prescrire :

- un traitement symptomatique d'infection respiratoire aigue : réhydratation + prise d’antipyrétiques (de préférence : paracetamol) en cas de fièvre

NB 1 : les principales régles de prise en charge des nourrissons de moins de 30 mois se trouvent sur cette fiche dédiée : IRA nourrisson.docPour les enfants et adultes sans antécédent particulier, la revue Prescrire rappelle dans ses numeros 312 et 325 que les médicaments destinés à soulager la toux et/ou le rhume ont une efficacité purement symptomatique peu ou pas supérieure à celle du placebo mais qu'ils peuvent exposer, notamment les enfants, à des effets indésirables disproportionnés. En revanche, chez l’enfant et l’adulte, des boissons chaudes ou sucrées, le miel, des confiseries ou du citron aident parfois à soulager la toux, avec peu ou pas d’effets indésirables,

NB 2 : La revue Prescrire relaie le message de l'ANSM en Avril 2019 :  pas d'AINS en cas d'infection, quelqu'elle soit ! En effet, les AINS exposent à des aggravations d'infections, parfois mortelles, y compris avec des durées de traitement courtes.

- et un repos à domicile (+/- arrêt de travail) pendant 3 à 7 jours (durée indicative) après l'apparition des premiers signes cliniques.

Une personne de l'entourage du patient va chercher le traitement dans une pharmacie d’officine ou, à défaut, le patient s’y présente lui-même, avec de préférence un masque anti-projections (de type chirurgical) que pourra lui avoir remis le médecin.

 

NB 1 : Le médecin ne doit pas perdre de vue le risque de surinfection et se doit de réévaluer si besoin la situation après quelques jours pour discuter la mise en place d'un traitement ATB.

 

NB 2 : Depuis l'épidemie de l'hiver 2017-2018, la DGS propose la prescription rapide (dans les 48 premières heures) d'antiviraux, notamment pour les personnes fragiles : "L’utilisation précoce des traitements antiviraux pour les personnes fragiles symptomatiques a mis en évidence chez ces patients une réduction de la durée d’hospitalisation, de la durée de la maladie ainsi que des formes sévères. La décision de mettre en place un traitement curatif pour un patient à risque élevé ne doit pas attendre la confirmation virologique du diagnostic". Or, 

- Depuis 2017, l'Assurance Maladie précise que : "Le recours à un médicament antiviral (Oseltamivir ou Zanamivir) est le plus souvent inutile".

- En 2013, une synthèse méthodique, produite par la revue Minerva, d’études publiées et non publiées montre que si "l’oséltamivir réduit la durée des symptômes de la grippe de moins d’un jour (...) dans la population en intention de traiter (chez laquelle une grippe est suspectée), il n’y avait pas d’effet favorable sur l’incidence des pneumonies, des hospitalisations, des bronchites, des sinusites et des otites". 

- En 2018, la revue Prescrire (Ref :38 (411) : 21-2) juge la balance bénéfices-risques de l’oséltamivir défavorable chez les personnes sans facteur de risque de complications graves de la grippe et que son utilisation est donc à décider « au cas par cas », chez les personnes les plus à risque.

Enfin, l’oséltamivir, aux effets secondaires non négligeables (rappelés par la revue Prescrire), est au centre d'un scandale mondial de retention d'informations scientifiques :

et les autres anti viraux ne valent guère mieux :

 

NB 3 : L'homéopathie n'a aucune efficacité scientifiquement démontrée contre la grippe (ni contre une quelconque pathologie)

 

Il est important de rappeler aux patients et/ou à leurs entourages les règles d'hygiènes pour limiter les risques de contagion :

  • Lavez-vous les mains, si possible avec du savon liquide, en les frottant pendant 30 secondes. Rincez-les ensuite sous l’eau courante et séchez-les avec une serviette propre ou à l’air libre. Le lavage des mains doit devenir un réflexe : au minimum, avant de préparer le repas ou de manger, après s’être mouché, avoir éternué ou toussé en mettant sa main devant la bouche, être passé aux toilettes, s’être occupé d’un animal et après chaque sortie.
  • Servez-vous d’un mouchoir jetable pour vous moucher, tousser, éternuer ou cracher, et jetez-le aussitôt.
  • Portez un masque si vous êtes grippé, surtout pour rendre visite à une personne fragile.
  • Évitez d’emmener un nourrisson dans les lieux publics où il pourrait entrer en contact avec des personnes infectées (transports en commun, centres commerciaux, hôpitaux…) en période d’épidémie.
  • Ouvrez les fenêtres régulièrement pour aérer et diminuer la concentration en microbes.
  • Évitez de serrer les mains ou d’embrasser pour dire bonjour.
  • Ne touchez pas directement vos yeux, votre bouche ou votre nez, sans vous être lavé les mains au préalable.

 

Comment reconnaître et prendre en charge un cas possible de grippe chez un nourrisson de moins d’un an ?

 

Chez les nourrissons de moins de 1 an, les formes cliniques sont souvent atypiques et, en période d'épidémie, il faut suspecter un syndrome grippal en cas d’apparition d’une fièvre supérieure ou égale à 38,5°C associée ou non à des :

- symptômes respiratoires signant une atteinte des voies aériennes supérieures ou inférieures ;

- troubles digestifs ;

- convulsions.

 

Les médecins généralistes peuvent assurer la prise en charge selon les modalités ci dessous :

- Le diagnostic différentiel des autres causes de fièvre aigue chez le nourrisson doit être systématiquement considéré, en particulier avant trois mois pour ce qui concerne les infections bactériennes sévères

- il est recommandé aux parents de garder l'enfant au repos à domicile, accompagné des recommandations d'isolement jusqu'à 48 heures d'apyrexie sous traitement. En outre, il est expliqué aux personnes responsables qu'il importe de rappeler le médecin ou le centre 15 en cas d'aggravation de son état.

 

La présence de FDR de complications ou d’un seul des signes de gravité suivants doit faire envisager l’hospitalisation :

Difficultés alimentaires chez un nourrisson de moins de six mois (moins de la moitié des biberons sur 12 h) ;

Tolérance clinique médiocre de la fièvre, malgré les mesures adaptées ;

Signes de déshydratation aiguë ;

Existence de troubles de la vigilance ;

Signes de détresse respiratoire, apnées ;

Contexte particulier : très jeune âge (inférieur à 3 mois), ou facteurs de risque de grippe grave ou considérations liées à l’administration du traitement.

 

2 - Conduites à tenir dans les collectivités de personnes âgées et en milieu hospitalier

 

Ici, il est important de diagnostiquer rapidement la grippe avec le recours au TROD afin de :
- mettre en œuvre les mesures de contrôle spécifiques,
- limiter l’usage inadapté d’antibiotiques. 

 

Références officielles :

Prévention et gestion des infections respiratoires aiguës dans une collectivité des personnes agées (PDF - 1.6 Mo)

 

Rapport du HCSP du 03/07/2012

 

 

 

Deux pastilles pour conclure cette fiche d'infos pratiques sur une note plus légère :