Des médecins en formation empêchés de finir leur cursus !

 

Alors qu'on déplore en France l'existence de déserts médicaux, des textes réglementaires passés par les gouvernements successifs depuis 2003 empêchent, pour des raisons purement administratives, des centaines de jeunes médecins de soutenir leur thèse de doctorat, pourtant indispensable à l'exercice de leur profession.

En effet, l'organisation des études médicales (1) impose un délai maximum de 6 années pour la validation du troisième cycle de Médecine Générale (stages, cours théoriques et thèse – thèse qu'il est souvent impossible de terminer pendant les stages d'internat, du fait d'horaires de services excessifs).

Au delà le médecin, qui fait alors fonction d'interne ou remplace en "médecine de ville", ne peut plus soutenir sa thèse (sauf dérogation) et est contraint de cesser d'exercer (suite à la perte de la licence de remplacement). Quant aux médecins liés aux réglementations d'avant les ECN (Epreuves Classantes Nationales), une date butoir de soutenance de thèse était fixée à fin 2012. Nombre d’entre eux n’ont pas pu la respecter.

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a été interpellé par plusieurs médecins dans cette situation dramatique : 9 ans d'études et de réelles compétences, mais sans diplôme, sans métier, et aucune possibilité de reconversion professionnelle!

Le SNJMG dénonce ce gâchis économique et (in)humain et exige du gouvernement en urgence une solution réglementaire afin de permettre à ces jeunes médecins de terminer et de valider leur formation.

Par ailleurs, nous invitons les Résidents, Internes et jeunes médecins victimes de cette ineptie administrative à se faire connaître auprès du SNJMG, qui se chargera de les représenter et de les défendre.

(1) : Décret n° 2004-67 du 16 janvier 2004

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

Contacts Presse :

- Dr Marine CREST, Porte-Parole - 01 77 70 73 40 - info@snjmg.org

- Dr Théo COMBES, Président - 05 63 58 34 71 - president@snjmg.org

Il faut débugger la ROSP version 2011

 

Depuis longtemps, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) oeuvre pour la diversification des modes de rémunération des médecins généralistes.

La convention médicale signée en 2011 organise enfin cette diversification avec 3 modes de rémunération possibles pour les médecins généralistes conventionnés : le paiement à l’acte, les forfaits pour les tâches administratives et d’accompagnement des pathologies chroniques (forfait Affection Longue Durée et forfait Médecin Traitant) et une Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP).

 

Malheureusement, cette nouveauté n'est pas à la hauteur des demandes des jeunes médecins et du SNJMG :

Les montants des forfaits pour les tâches administratives et d'accompagnement des pathologies chroniques sont encore trop insuffisants pour avoir un impact significatif sur la qualité des pratiques. Quant à la ROSP, sa construction reste très opaque et discutable. Les référentiels sur lesquels elle s'appuie ne font pas l'unanimité (1). Et son application est problématique dans la mesure où les décomptes de l'Assurance Maladie semblent trop souvent erronés. Enfin, ces deux modes de rémunération sont liés quantitativement - pour tout ou partie - à la patientèle, ce qui défavorise les jeunes installés et les médecins à activité volontairement réduite et ignore totalement les remplaçants.

 

A titre d'exemple, l'organisation initiale du ROSP est particulièrement pénalisante pour les jeunes installés en exigeant un seuil minimal de "patientèle stable, présente au 1er janvier ET au 31 décembre". Certes, MG-France a obtenu que que pour les médecins installés depuis moins de 2 ans, la patientèle prise en compte pour le calcul des indicateurs serait celle au 31 décembre. Malheureusement le SNJMG constate que cet aménagement est peu effectif par les CPAM et qu'en tout état de cause il ne résout pas toujours les désillusions des jeunes installés.

 

Le SNJMG renouvelle donc ses propositions de rémunérations forfaitaires contribuant (et non se substituant) à la revalorisation de l'acte clinique et favorisant (et non pénalisant) l'installation de jeunes médecins (2). En attendant, le SNJMG demande à la Sécurité Sociale de n'exiger des jeunes installés aucun seuil minimal de patients pour bénéficier pleinement de la ROSP.

 

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

Contacts Presse :

- Dr Marine CREST, Porte-Parole - 01 77 70 73 40 - info@snjmg.org

- Dr Théo COMBES, Président - 05 63 58 34 71 - president@snjmg.org

Annexes :

(1) : http://www.prescrire.org/Fr/175BA297330CE39C6998FF1C3D11AA4F/ViewClipping.aspx

(2) : http://blog-snjmg.over-blog.com/article-medecins-generalistes-le-snjmg-propose-des-modalites-d-exercice-attractives-pour-des-soins-de-qual-99325214.html

Avenant 11 : une petite avancée pour les jeunes installés

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a pris connaissance de l'avenant 11 de la convention médicale.

Cet avenant n'est pas principalement tourné vers l'urgente revalorisation de la Médecine Générale et aborde surtout des points propres à plusieurs autres spécialités.

Le SNJMG relève toutefois dans cet avenant une mesure concrète concernant les jeunes installés, venant corriger un des effets pervers de la convention de 2011.

En effet jusqu'à présent, pour le versement du forfait médecin traitant (FMT), étaient comptabilisés, de manière trimestrielle, uniquement les patients ayant signé leur déclaration "médecin traitant" un an auparavant et restés dans la patientèle d'une année sur l'autre. Ce qui aboutissait mathématiquement à zéro euros pour les nouveaux installés...

Désormais, "afin de ne pas pénaliser le médecin nouvellement installé, ce forfait médecin traitant (FMT) est versé, au titre de la première installation en libéral, pour chacun des patients l'ayant choisi comme médecin traitant."

Défenseur des jeunes généralistes, le SNJMG approuve bien sûr cette mesure qui corrige une erreur manifeste du texte conventionnel.

Cependant, étant donné le montant indigne de ce forfait (actuellement fixé à 5 €), la promesse d'un FMT calculé sur la base d'une patientèle en cours de constitution ne pèsera certainement pas bien lourd au moment de motiver un jeune médecin à s'installer.

Dommage de ne pas avoir saisi l'occasion de la révision de ce dispositif pour en faire une véritable mesure positive.

De nombreuses charges sont appliquées aux jeunes installés sur une base forfaitaire ; suivant le même principe, et pour une fois dans l'autre sens, il aurait été possible de leur calculer, sur une base forfaitaire qui correspondrait à une patientèle bien constituée, un FMT d'un montant réellement incitatif.

Il reste du chemin à parcourir avant que les dispositifs conventionnels répondent réellement aux besoins des jeunes médecins !

 

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

Contacts Presse :

- Dr Marine CREST, Porte-Parole - 01 77 70 73 40 - info@snjmg.org

- Dr Théo COMBES, Président - 05 63 58 34 71 - president@snjmg.org

Temps de travail des internes : la France mise en demeure par l'Europe

 

La France vient d'être mise en demeure par la Commission Européenne (courrier de Mr Làszlò Andor, commissaire chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’intégration) pour manquement aux obligations qui lui incombent en vertu de la directive 2003/88/CE sur les temps de travail des internes.

 

La commission constate que, "même dans le respect de la règlementation nationale, un médecin en formation peut très facilement accumuler des heures de travail très excessives avec une perte des repos minimaux" ; ce qui contrevient au principe et à la lettre de la directive européenne.

 
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) s'est toujours battu pour l'amélioration des conditions d'exercice des jeunes médecins (que se soit à l'hôpital ou en ambulatoire) car il en va de la qualité des soins prodigués (retards, erreurs, accidents...) et de la santé de ceux qui les prodiguent (perturbations physiologiques, burn out...). C'est ainsi qu'il a été le premier syndicat à revendiquer l'application du repos de sécurité pour les internes et la limite maximale de 48 heures pour le temps de travail hebdomadaire des internes (1). Pour appuyer ses revendications, le SNJMG s'est impliqué dans toutes les grèves d'internes de 1998 à 2012 (2).
 

A l'occasion des grèves de 2012 (3), le SNJMG avait accueilli favorablement les annonces faites par le ministère de la Santé aux organisations grévistes (4). Malheureusement, le SNJMG constate que, dans les faits, rien n'a changé concernant le statut de l'interne.

 

Le SNJMG va relancer la mobilisation des internes en demarrant ce jour une série de communiqués relatifs aux revendications statutaires et invite dans l'immédiat les internes de Médecine Générale d'Ile de France à répondre aux enquêtes toujours en cours dans les établissements de l'AP-HP sur l'application du repos de sécurité (5).

 

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

Contacts Presse :

- Dr Théo COMBES, Président - 05 63 58 34 71 - president@snjmg.org

- Dr Marine CREST-GUILLUY, Porte-Parole - info@snjmg.org

 

(1) : Revue de presse : http://www.snjmg.org/infos/article/art_029.html


(2) : Action du SNJMG sur le statut des internes ; http://blog-snjmg.over-blog.com/article-greve-des-internes-le-12-novembre-2012-les-revendications-propres-aux-internes-en-medecine-generale-111951467.html

 

(3) : Préavis de grève SNJMG 2012 : http://blog-snjmg.over-blog.com/article-preavis-de-greve-illimitee-pour-les-internes-de-medecine-generale-a-compter-du-12-novembre-2012-112156389.html

 

(4) : Bilan de la rencontre au ministère de la Santé : http://blog-snjmg.over-blog.com/article-le-snjmg-appelle-a-la-creation-d-un-front-uni-de-tous-les-medecins-de-secteur-1-112544075.html

 

(5) : Questionnaire de l'AP-HP : http://poll.aphp.fr/enquetes/index.php?sid=71723&newtest=Y&lang=fr

Réunion d'accueil des IMG de Paris-Ile de France (promotion 2013)

 

Le SNJMG, syndicat représentatif des internes de médecine générale (IMG) sur Paris-IdF, organise une réunion d'accueil des nouveaux IMG de la promotion 2013, le 09/10/2013 dans les locaux de La Médicale de France au 3 rue Saint Vincent de Paul 75010 PARIS.

Au menu :
- Accueil par le bureau de Paris du SNJMG,
- Présentation du SNJMG,
- Actualités concernant la Médecine Générale et l’indépendance de la formation médicale,
- Informations concernant l'internat de Médecine Générale,
- Présentation de l'internat à Paris : choix de stages, stage hors subdivision, grossesse...
- Pot amical de clôture.

 

NB : une maitre de stage universitaire (MSU), membre du Formindep, interviendra pour présenter l'enseignement de la Médecine Générale à Paris et l'importance d'une formation médicale indépendante.

Dès à présent, vous pouvez trouver sur la nouvelle plateforme Internet du SNJMG le bulletin d'adhésion au syndicat (24 euro par an) et le récapitulatif des avantages offerts aux membres du syndicat (dont une RCP gratuite pour les IMG). Notre secrétaire sera présente lors de la réunion pour enregistrer votre adhésion et vous remettre des cadeaux de bienvenue.

Bienvenue à Paris et en Médecine Générale !

Stratégie Nationale de Santé : un espoir et beaucoup d'interrogations

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) était présent le lundi 23 septembre 2013 au ministère de la Santé pour assister à la présentation de la Stratégie Nationale de Santé (SNS).

Quelques jours plus tôt, lors de la conférence de presse du Front Généraliste(1), le SNJMG avait tenu à rappeler ses revendications : un médecin généraliste clairement identifié comme coordonnateur du parcours de soins, facilement accessible, et bien sûr doté de l’autorité et des moyens nécessaires pour exercer cette mission.

Ces idées ont manifestement fait leur chemin, puisque le SNJMG a eu la satisfaction d'en retrouver les grands principes lundi dernier dans le discours de Madame TOURAINE, ministre de la Santé ! (2)

Nourri des expériences passées, le SNJMG reste toutefois d'une extrême vigilance pour que, dans la mise oeuvre concrète de ces grandes promesses, elles ne soient ni trahies ni dénaturées.

Malheureusement, l’examen approfondi de la feuille de route (3) soulève d’ores et déjà un certain nombre de critiques et d’interrogations, dont voici quelques exemples :

Du côté des patients, le SNJMG se réjouit de la création d'actions de groupe dans le domaine de la Santé. On peut quand même déplorer que cette décision ait été dissociée et retardée par rapport au texte de loi général de M. Benoît HAMON et remarquer que le gouvernement traîne encore les pieds en ce qui concerne l’environnement.

Le SNJMG, qui milite activement pour une simplification de l’accès aux soins de premier recours, voit dans l'annonce de la généralisation du tiers-payant (dispense d'avance de frais) une harmonisation avec les pays comparables à la France (4). Toutefois, le SNJMG s'étonne de la légèreté avec laquelle la feuille de route évoque les problèmes techniques inhérents à la mise en place de cette mesure… Le SNJMG qui milite pour une libération du temps médical n'acceptera aucune surcharge de travail lié à ce tiers-payant. De plus, le SNJMG est déçu de voir qu'à ce propos, le gouvernement esquive la question des pénalités financières actuellement imposées aux patients. Le SNJMG rappelle donc son opposition aux franchises médicales, ainsi qu'à la pénalisation financière des patients consultant un médecin généraliste, quel qu'il soit...

Concernant la "révolution du premier recours", le SNJMG craint que le gouvernement n’ait pas pris la mesure de la crise actuellement traversée par la Médecine Générale. Le texte de la feuille de route annonce en effet que "le principal enjeu consiste à augmenter le nombre de médecins généralistes en activité"... s’en tenant ainsi à une logique arithmétique qui additionne poussivement le nombre de Maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et de Praticien Territorial de médecine Générale (PTMG), dernier dispositif dont le SNJMG a déjà démontré l’indigence dans un précédent communiqué de presse et qui suscite les critiques de la blogosphère médicale (5). Qu'est-il proposé de concret pour améliorer les conditions d'exercice des médecins généralistes ? Les bons choix sont-ils en vue concernant le travail en équipe ? Va-t-on saisir les enjeux de la différence entre un transfert sauvage de compétences qui aboutit à "balkaniser" le premier recours et une délégation de tâches concertée avec les différents professionnels, coordonnée par le médecin généraliste ?

Toutes ces questions, qui restent posées après l’annonce de la SNS, seront examinées par l’Assemblée Générale du SNJMG, qui se tiendra samedi 14 décembre 2013 aux salons de la Gare de l’Est, ceci afin de proposer des pistes concrètes et originales au service de l’intérêt commun des patients et des soignants.

Fidèle à sa vocation, le SNJMG s’engage auprès des jeunes médecins généralistes à rester plus que jamais vigilant quant à la mise en oeuvre des promesses d’espoir qui nous sont faites.

(NB : le SNJMG a créé un fil d'info Internet dédié à ce sujet)

 

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

 

Contacts Presse :

- Dr Théo COMBES, Président - 05 63 58 34 71 - president@snjmg.org

- Dr Marine CREST-GUILLUY, Porte-Parole - info@snjmg.org

 

(1) http://www.snjmg.org/doc_pdf/conf_presse_front_generaliste_sept_2013.pdf

(2) http://www.social-sante.gouv.fr/actualite-presse,42/discours,2333/presentation-de-la-strategie,16253.html

(3) http://www.social-sante.gouv.fr/actualite-presse,42/breves,2325/lancement-de-la-strategie,16246.html

(4) Au sein des vingt-huit pays membres de l’UE, seuls quatre exigent des patients qu’ils avancent le paiement d’une consultation chez le médecin généraliste.

(5) http://drselmer.tumblr.com/post/61728897545/cest-la-premiere-fois-que-je-me-sers-de-cet

Le Front Généraliste a été entendu par le gouvernement

 

Lors de la présentation officielle de la Stratégie Nationale de Santé du gouvernement, Marisol TOURAINE a manifesté sa confiance envers la spécialité de Médecine Générale.

Le médecin généraliste traitant est en effet placé au coeur des politiques de santé et d’organisation des soins.

Le Front Généraliste se félicite que ses propositions aient été reprises par les Ministres, constituant en cela une évolution constructive grâce au développement en France des soins de santé primaires, à l’instar de ce que font tous les pays développés dans le monde.

Cette nouvelle impulsion et les mesures concrètes à prendre doivent maintenant être déclinées dans le champ de la formation initiale, de la formation continue, de l'organisation structurelle et financière du système.

Le Front des Généralistes qui ne se contentera pas des annonces, y veillera.

Pourquoi le SNJMG s’engage dans le “Front Généraliste” ?

 

Depuis plusieurs mois, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes signale au Gouvernement qu'il fait fausse route, autant sur la forme (carences de la démocratie sanitaire, conflits d'intérêts...) que sur le fond (les différentes mesurettes mises en oeuvre ne résolvent en rien la crise grave du système de Santé et de protection sociale).

Aujourd'hui, nous constatons avec plaisir qu'un diagnostic commun est en train d'émerger parmi ceux qui réfléchissent à cette crise : ce système désorganisé a besoin d’urgence d'un vrai coordonnateur.

Le médecin généraliste est par nature ce coordonnateur : consulté pour les multiples motifs transdisciplinaires du premier recours, il supervise les interventions des professionnels paramédicaux de proximité, et, si nécessaire, oriente utilement les patients vers les autres spécialités médicales et l’hôpital, en leur construisant ainsi un véritable parcours de soin personnalisé.

Encore faut-il que le Gouvernement ne s'en tienne pas aux belles paroles et que le spécialiste en Médecine Générale dispose enfin des moyens et de l'autorité nécessaires pour exercer cette mission.

Dans l’intérêt des patients et de la Santé publique, il est essentiel que cette porte d’entrée du système de Santé soit d’un accès le plus facile possible et soit clairement IDENTIFIEE.

 

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

 

Contact Presse : Docteur Théo COMBES

president@snjmg.org

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Praticiens territoriaux de Médecine Générale : Le gadget de l'été

 

Nous connaissons tous ces jouets bas de gamme, produits à coût dérisoire, qui visent à orienter la consommation des jeunes générations. Voici le dernier né de la série, LE gadget de l’étémade in Ministère de la Santé : les contrats de praticiens territoriaux en Médecine Générale...

En ce 15 août, la parution au JO des arrêtés précisant la mise en oeuvre de cette mesure, annoncée en décembre dernier par Mme Marisol Touraine, confirme toutes les appréhensions initiales du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG).

Le principe serait de faire venir 200 jeunes médecins dans certains territoires souffrant de désertification médicale en leur assurant “un revenu brut mensuel [...] de 6900 €”. Bien sûr, ce montant important frappe l’imagination du public... et en cas d’échec, on va s’empresser de nous dire qu’il faut passer à des mesures plus coercitives... Or s’il est bien conçu pour communiquer dans les médias et amadouer les élus locaux, le dispositif est en fait un miroir aux alouettes.

En effet, plusieurs mécanismes interviennent de telle sorte que l’engagement public reste objectivement a minima :

● Un quota de recettes à produire par le médecin (3795 € minimum par mois), ce qui correspond à une moyenne de 8 actes par jour. Notre expérience de remplaçants et des jeunes installés montre que ce seuil peut se révéler difficile à atteindre. Finalement ce dispositif exclura précisément ceux qui en auraient le plus besoin ! Ou alors inciterait on ces jeunes docteurs à faire du porte à porte ?

● Une rémunération complémentaire exprimée en honoraires bruts. Or on sait bien que les charges d’un médecin représentent en moyenne 50 % des recettes brutes. Nous pouvons donc ramener le revenu minimal garanti, net avant impôts, à environ 3450 € (le site du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé avance le chiffre de “3460 €”).

● Une durée maximale de 2 ans. Ce qui correspond précisément au décalage dans le paiement des charges ! Sur les recettes brutes, qu’elles soient produites par lui même ou complétées par l’ARS, le jeune médecin devra bien entendu payer des charges sociales (allocations familiales, CSGCRDS, cotisation retraite...). Or la plupart des organismes préleveurs (URSSAF, CARMF...) opèrent leurs régularisations, parfois massives, en année n+2. Avec la disparition du complément de recettes et l’envolée des charges, la houle risque d’être forte pour le jeune praticien et son cabinet...

Notons que si en décembre dernier Madame Tourraine affirmait que 55.000 € annuels nets lui semblaient la rémunération “normale” pour un jeune docteur en médecine, neuf mois plus tard le calcul n’aboutit plus qu’à 41.400 €, en supposant bien sûr que le praticien territorial travaille douze mois de l’année, sans prendre de vacances !

On nous objectera peut être que l’intérêt résiduel de ce contrat serait une protection sociale un peu moins mauvaise que celles des autres médecins non salariés...

Franchement, n’est ce pas un minimum ? Surtout quand on met ça en balance avec la prise de risque de ces jeunes au service de la collectivité. Quoi qu’il en soit, quelle catégorie de travailleurs trouverait mirifique une prise en charge des arrêts de travail à partir du 7ième jour seulement ? Peut être les médecins, habitués à leurs 90 jours de carence ! Quant à la couverture des accidents du travail, on attendra encore. Ce sont ces conditions de travail insécurisantes qui doivent être modifiées prioritairement si on ne veut plus voir les jeunes médecins fuir l'installation et les plus anciens cesser prématurément leur activité.

Le praticien territorial serat il l’arbre qui cache la forêt du démembrement de la médecine de proximité ? Ou bien le gouvernement va t il enfin opérer la révolution copernicienne indispensable pour remettre notre système de Santé sur ses pieds ? Le SNJMG souhaite de réelles mesures et fera entendre ses propositions à l’automne.

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

Contact Presse : Docteur Théo COMBES,

president@snjmg.org

Les aspirations des jeunes médecins généralistes au coeur de l'action du SNJMG

 

Suite à la publication de l'atlas de la démographie médicale du Conseil de l'Ordre (1) et d'une étude sur les jeunes médecins d'Ile de France (2) où les jeunes médecins généralistes étaient sous représentés, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) rappelle les aspirations de la jeune génération de sa discipline.

 

En 2011, la thèse de Valériane Komly et Antoine Le Tourneur effectuée auprès de 4050 internes de médecine générale a montré que près de la moitié d'entre eux étaient en situation ou sous la menace de burn-out. Cette thèse a aussi révélé que 16,5 % des internes en médecine générale pensaient souvent à une réorientation et que 37 % admettaient que si c'était à refaire, ils ne repasseraient pas leur première année de médecine. L'Internat de Médecine Générale constitue donc une épreuve dont le traumatisme explique, au moins pour partie, le manque d'empressement des jeunes médecins à s'installer ; d'autant plus que l'exercice "libéral" actuel agit trop souvent comme un repoussoir pour des personnes plus ou moins avancées dans une vie familiale (3)...

En 2012, la thèse d'Alexandre Husson, alors président du SNJMG, effectuée auprès de 1 610 médecins généralistes remplaçants de moins de 40 ans, a montré que près de 80% étaient en couple (et plus de 42% avaient au moins un enfant) et que près de la moitié de ces jeunes médecins envisageait pour les 5 ans à venir, l'installation en exercice "libéral" exclusif, un quart l’exercice mixte, et pour le dernier quart l’installation était alors exclue. C’est essentiellement la charge du travail contraint associée à l’exercice libéra qui était évoquée pour motiver la non installation. Interrogés sur le temps de travail acceptable, ils étaient globalement partagés entre 39 (37,7%) et 45 heures (48,9%) hebdomadaires en moyenne.

 

C'est pleinement conscient de ces réalités que le SNJMG construit depuis toujours ses propositions pour la formation initiale et l'exercice professionnel des médecins généralistes.

 

Si certaines de ses revendications ont trouvé une traduction concrète (retour de l'internat de médecine générale et création de stages ambulatoires, repos de sécurité hospitalier, modernisation de la permanence des soins ambulatoires, couverture maternité des installées et des remplaçantes, diversification des modes de rémunération des médecins conventionnés, soutien de l'exercice en groupe...), il reste encore beaucoup de réformes à faire, concernant notamment :

- les conditions d'exercice des internes (que ce soit en stages ou à l'université)

- la création de postes salariés de la fonction publique en médecine ambulatoire

- les modalités d'installation en "libéral" et notamment dans les zones en difficultés démographiques de santé

- la convention médicale (couverture sociale, rémunération…)

 

Le SNJMG a ainsi rappelé ses revendications lors de l'élection présidentielle de 2012 (4) et à l'occasion de la présentation du pacte santé territoires de Mme Marisol Touraine (5) et il continuera à agir pour les faire appliquer.

 

 

 

Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG

Contact Presse : Docteur Théo COMBES, Président du SNJMG

president@snjmg.org - 05 63 58 34 71

 

 

(1) : Atlas de la démographie médicale au 01.01.13 (CNOM)

(2) : Etude du SIHP réalisée par la Sofres sur Internet entre le 10 avril et le 5 mai, en partenariat avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, Générale de santé et l'Union régionale des professionnels de santé d'Ile-de-France

(3) : Billet "le marteau et l'enclume" du 22.06.13 sur le blog de Armance, jeune installée en Médecine Générale

(4) : Election présidentielle 2012 : Le syndicat des jeunes médecins généralistes interpelle les candidats du second tour

(5) : Démographie médicale : les 10 principales mesures défendues par le SNJMG