La ministre de la Santé a présenté ce lundi 10 février 2014 les premiers résultats du "Pacte territoire santé" dévoilé le 14 décembre 2012.
A l'époque, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait émis des réserves importantes. Certes, il appréciait de voir enfin un premier plan d'ensemble concernant la démographie médicale et reprenant, qui plus est, certaines des propositions du SNJMG. Cependant le syndicat avait déploré le manque d'ambition et d'envergure de ce plan, notamment l'absence de mesures fortes pour faciliter et rendre attractif le métier de médecin généraliste, conditions sine qua non pour débloquer les freins à l'installation.
Aujourd'hui, la ministre se félicite du développement des Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP). Toutefois au-delà de la publication du décret sur les Sociétés Interprofessionnelles de Soins Ambulatoire (SISA), le mérite en revient pour l'essentiel au dynamisme des médecins de terrain, parfois correctement soutenus par les collectivités territoriales, mais pas toujours.
La ministre met en avant le succès des Praticiens Territoriaux de Médecine Générale (PTMG). 180 postes pourvus sur 200 proposés, ceci malgré le prosélytisme particulièrement insistant des Agences Régionales de Santé mobilisées pour l'occasion, est ce si extraordinaire ? Notons au passage le profil des signataires : un nombre non-négligeable de médecins déjà installés ou en cours d'installation dans les zones concernées, ainsi que de futurs médecins signataires d'un Contrat d'Engagement de Service Public (qui s'étaient donc déjà engagés à s'installer dans une zone sous-dotée). Le SNJMG rappelle son avis sur ce dispositif (2) : le PTMG n'est qu'un gadget, insuffisant pour résoudre les défis de la démographie médicale. Pour obtenir de réels effets, il faudrait que les quelques avantages sociaux de ce contrat soient pérennisés et ouverts à tous les médecins, désirant s'installer ou déjà installés, et que, pour les quelques zones objectivement sinistrées, soient créés de véritables postes salariés de la fonction publique.
Enfin, comme l'étude Demomed vient de le montrer pour Paris (3) et comme l'Ordre National des Médecins l'avait démontré pour la région PACA (4), il n'existe plus aujourd'hui en Francede zones sur-dotées en médecins généralistes. Faut il rappeler que les politiques sont responsables de la situation démographique actuelle à travers leur gestion calamiteuse du numerus clausus (5) ? Il serait injuste d'essayer de faire porter le chapeau aux jeunes médecins qui ont eu à subir cette sélection particulièrement sévère, laquelle a laissé sur le carreau bien des vocations que l'on regrette actuellement...
Grâce à la transversalité de sa structure qui s'adresse aussi bien aux étudiants, aux internes en Médecine Générale, aux remplaçants, aux collaborateurs et aux jeunes installés (qu'ils soient libéraux ou salariés), le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes est particulièrement bien placé pour faire des propositions pertinentes concernant l'insertion professionnelle (6). Forts de cette expertise, nous réaffirmons à Madame la ministre que l'heure n'est plus aux catalogues de mesurettes, mais bien à la révolution des soins primaires qu'elle nous avait pourtant annoncée...
Auteurs : Conseil National du SNJMG / Bureau National du SNJMG
Contacts Presse :
Théo COMBES, Président - 05 63 58 34 71 - president@snjmg.org
Emilie FRELAT, Secrétaire Générale - 01 47 98 55 94 - emilie.frelat@wanadoo.fr
(1) : http://blog-snjmg.over-blog.com/article-demographie-medicale-de-bonnes-paroles-mais-pour-quel-resultat-113453055.html
(2) : http://blog-snjmg.over-blog.com/praticiens-territoriaux-le-gadget-de-l-%C3%A9t%C3%A9
(3) : http://www.demomed75.fr/Site/Accueil.html
(4) : http://www.conseil-national.medecin.fr/node/1373
(5) :http://fr.wikipedia.org/wiki/Numerus_clausus_dans_l'admission_aux_%C3%A9tudes_m%C3%A9dicales_fran%C3%A7aises
(6) : http://blog-snjmg.over-blog.com/article-demographie-medicale-les-10-principales-mesures-defendues-par-le-snjmg-113389584.html
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