Convention médicale : toujours pas de solution pour la crise de la Médecine Générale
Alors que le gouvernement par la voie de la loi HPST (Hopital, Patients, Santé et Territoires) dit faire de la Médecine Générale une priorité de santé publique, alors que les élus locaux s'inquiètent du renouvellement des médecins généralistes sur leurs territoires, alors que la population plébiscite les médecins généralistes comme acteurs principaux de l'accès aux soins, l' Assurance Maladie ne propose toujours pas de politique globale de revalorisation de la Médecine Générale ni d'incitation pour l'installation des jeunes généralistes.
Or il y a urgence : il n'y a eu en 2007 que 1429 installations en Médecine Générale ambulatoire (dont 1058 "primo" installations) avec une moyenne d'age élevée (41 ans toutes les installations confondues, 37 ans pour les "primo" installations). Notons au passage que contrairement aux idées reçues, il n'y a pas d'héliotropisme en matière d'installation...
Cette situation s'explique par la décision dramatique des années 90 de sévérement limiter le nombre de médecins formés, par le manque d'attrait persistant des étudiants pour la Médecine Générale (3439 postes d'Internes de Médecine Générale sur 12660 n'ont pas été pris par les étudiants - soit plus de 27% - alors que, hormis la médecine du travail et la santé publique, 100% des postes proposés dans les autres spécialités ont été pourvus) et enfin par le manque d'attrait des jeunes diplômés pour l'exercice ambulatoire de la Médecine Générale (2 médecins généralistes sur 3 sortant de formation optent pour un poste salarié, moins contraignant et mieux rémunérateur compte tenu du temps de travail effectué).
Malgré ce constat accablant, l'Assurance Maladie refuse :
- de reconnaître la Médecine Générale à l'égal des autres spécialités : aucun accord sur le C=CS
- de s'impliquer véritablement dans la suppression des actuels blocages à l'installation : près de 3 ans après sa création officielle, le moratoire protégeant les patients des médecins installés depuis moins de 5 ans n'est toujours appliqué correctement et ne bénéficie d'aucune campgne de publicité
- de proposer des modes diversifiés de rémunération, d'application simple, non bureaucratique et principalement motivés par la recherche d'une qualité d'exercice et non par une performance économique
Pire, l'Assurance Maladie étudie un développement à l'avenant 20 dont l'efficacité s'avère extrémement limitée et qui constitue un cheval de Troie pour toute mesure coercitive en matière de démographie médicale. Le développement de l'avenant ajouterait à ces menaces la mise à contribution des internes de médecine générale et des médecins généralistes remplaçants tout en épargnant les autres spécialités médicales de toute contrainte : Pour faire fuir les candidats à la Médecine Générale, il est difficile de faire pire !
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes transmet à l'Assurance Maladie tout un ensemble de propositions pour répondre à la crise de la Médecine Générale. En cette période de voeux, pouvons nous croire à un retour à la raison de l'Assurance Maladie ?