Le nouveau DES de Médecine Générale publié au Journal Officiel

Plus d'un mois et demi après la rentrée des internes de Médecine générale, l'arrêté "modifiant l'arrêté du 12 avril 2017 relatif à l'organisation du troisième cycle des études de médecine et l'arrêté du 21 avril 2017 relatif aux connaissances, aux compétences et aux maquettes de formation des diplômes d'études spécialisées et fixant la liste de ces diplômes et des options et formations spécialisées transversales du troisième cycle des études de médecine" a été publié au Journal Officiel ce jour !

 

Voici désormais le cadre réglementaire pour le DIPLÔME D'ÉTUDES SPÉCIALISÉES DE MÉDECINE GÉNÉRALE s'appliquant à compter de la promotion 2017 :


1. Organisation générale
1.1. Objectifs généraux de la formation :
Le DES vise à certifier l'ensemble des six compétences pour l'exercice de la médecine générale


- premier recours, urgence
- relation, communication, approche centrée patient
- approche globale, prise en compte de la complexité
- éducation, prévention, santé individuelle et communautaire
- continuité, suivi, coordination des soins autour du patient
- professionnalisme


1.2. Durée totale du D.E.S : 6 semestres
L'évaluation périodique prévue à l'article 1er du présent arrêté porte, en particulier, sur la durée de la formation en lien avec les objectifs pédagogiques de la spécialité et le développement des capacités de formation.
1.3. Intitulé des options proposées au sein du D.E.S : Néant
1.4. Intitulé des formations spécialisées transversales (FST) indicatives :
Dans le cadre de son projet professionnel, et en regard des besoins de santé et de l'offre de formation, l'étudiant peut candidater à une formation spécialisée transversale (FST), notamment :


- addictologie
- douleur
- expertise médicale - préjudice corporel
- médecine du sport
- médecine scolaire
- soins palliatifs


2. Phase socle
2.1. Durée : 2 semestres
2.2. Enseignements hors stages :
Volume horaire :
2 demi-journées par semaine : une demi-journée en supervision et une demi-journée en autonomie (article R. 6153-2 du code de la santé publique)
Nature des enseignements :
En application de l'article 5 du présent arrêté :


- travaux d'écriture clinique
- groupes d'échanges de pratique (GEP)
- méthodes dérivant des apprentissages par résolution de problèmes (ARP)
- groupes de formation à la relation thérapeutique
- groupes de tutorat centrés sur les familles de situations définies pour la spécialité
- ateliers de gestes pratiques y compris avec des techniques de simulation


Connaissances à acquérir : Elles sont listées dans l'article 2 du présent arrêté.
2.3. Compétences à acquérir :
Compétences génériques et transversales à acquérir :
Les compétences génériques sont listées dans l'article 2 du présent arrêté et sont notamment en rapport avec les notions suivantes : mettre en œuvre une démarche décisionnelle du premier recours ambulatoire (fondée sur la prévalence, la clinique et la notion d'incertitude)


- développer l'approche centrée patient
- développer l'approche globale dans le modèle bio psycho social


Compétences spécifiques à la spécialité à acquérir :
Il est attendu en fin de phase socle un niveau de base sur les 6 compétences spécifiques listées au point 1.1 de la présente maquette.
2.4. Stages
Stages à réaliser :


- 1 stage en médecine générale auprès d'un ou plusieurs praticien(s) maître(s) de stage des universités agréé(s) à titre principal en médecine générale (stage de niveau 1)
- 1 stage en médecine d'urgence dans un lieu hospitalier agréé à titre principal en médecine d'urgence et/ou à titre complémentaire en médecine générale


En cas de capacités de formation insuffisantes, l'un des deux stages de la phase socle peut être remplacé par le stage visé au a) du 3.4 de la présente maquette ou par un stage en médecine polyvalente dans un lieu hospitalier agréé à titre complémentaire en médecine générale. Le stage de phase socle non réalisé est accompli au cours de la phase d'approfondissement en remplacement du stage visé au a) du 3.4 de la présente maquette.
Pendant ces stages, l'étudiant est confronté notamment aux familles de situations suivantes :


- situations autour de patients souffrant de pathologies chroniques, polymorbidité à forte prévalence
- situations liées à des problèmes aigus/non programmées/fréquents/exemplaires
- situations liées à des problèmes aigus/non programmées/dans le cadre des urgences réelles ou ressenties
- situations autour des problèmes de santé concernant les spécificités de l'enfant et l'adolescent
- situations autour de la sexualité et de la génitalité
- situations autour de problèmes liés à l'histoire familiale et à la vie de couple
- situations de problèmes de santé et/ou de souffrance liés au travail
- situations dont les aspects légaux, déontologiques et/ou juridiques sont au premier plan
- situations avec des patients difficiles et/ou exigeants
- situations où les problèmes sociaux sont au premier plan
- situations avec des patients d'une autre culture


Critères d'agrément des stages de niveau I dans la spécialité :
En sus des dispositions de l'article 34 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine, la commission d'agrément prend en compte le fait que :


- les étudiants soient confrontés aux situations cliniques énumérées ci-dessus
- le stage permette des phases d'observation, de supervisions directe et indirecte des actes effectués en autonomie, des rétroactions régulières et des prescriptions pédagogiques en lien avec le cursus universitaire


2.5. Evaluation :
Modalités de l'évaluation des connaissances :
Conformément à l'article 59 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine :


- obligation de présence en stages et en cours
- validation de la production personnelle de l'étudiant en stage et hors stage.


Modalités de l'évaluation des compétences :
Conformément à l'article 59 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine :


- évaluation du portfolio
- argumentation orale des travaux personnels du portfolio


2.6. Modalités de validation de la phase et de mise en place du plan de formation :
Conformément aux articles 13 et 59 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine
Validation des enseignements, des stages et du portfolio
3. Phase d'approfondissement
3.1. Durée : 4 semestres
3.2. Enseignements hors stages
Volume horaire :
2 demi-journées par semaine : une demi-journée en supervision et une demi-journée en autonomie (article R. 6153-2 du code de la santé publique)
Nature des enseignements :
En application de l'article 5 du présent arrêté :


- travaux d'écriture clinique
- groupes d'échanges de pratique (GEP)
- méthodes dérivant des apprentissages par résolution de problèmes (ARP)
- groupes de formation à la relation thérapeutique
- groupes de tutorat centrés sur les familles de situations définies pour la spécialité
- des ateliers de gestes pratiques y compris avec des techniques de simulation


Connaissances à acquérir :
Elles sont listées dans l'article 3 du présent arrêté.
3.3. Compétences :
Compétences à acquérir :
Les compétences génériques sont listées dans l'article 3 du présent arrêté.
Il est attendu en fin de phase d'approfondissement un niveau avancé sur l'ensemble des 6 compétences spécifiques citées au point 1.1 de la présente maquette.
3.4. Stages :
Stages de niveau II à réaliser :
a) 1 stage en médecine polyvalente dans lieu hospitalier agréé à titre principal ou complémentaire en médecine générale. Ce stage est accompli au cours d'un des deux premiers semestres de la phase d'approfondissement.
b) 1 stage en santé de l'enfant : auprès d'un ou des praticien(s) maître(s) de stage des universités agréé(s) pour au moins l'un d'entre eux à titre principal en médecine générale ou à défaut à titre complémentaire en médecine générale ; et/ou dans un lieu hospitalier agréé à titre principal en pédiatrie et/ou à titre complémentaire en médecine générale ;
c) 1 stage en santé de la femme : auprès d'un ou des praticien(s) maître(s) de stage des universités agréé(s) pour au moins l'un d'entre eux à titre principal en médecine générale, et/ou à défaut à titre complémentaire en médecine générale ; et/ou dans un lieu hospitalier agréé à titre principal en gynécologie médicale et/ou à titre complémentaire en médecine générale.
d) 1 stage en soins premiers en autonomie supervisée (SASPAS ou niveau 2), accompli auprès d'un ou plusieurs praticiens maîtres de stage des universités agréés à titre principal en médecine générale. Ce stage est accompli au cours d'un des deux derniers semestres de la phase d'approfondissement.
En cas de capacités de formation insuffisantes, l'étudiant peut accomplir à la place des stages visés en b) et c) :
e) 1 stage couplé en santé de la femme et en santé de l'enfant :


- auprès de deux praticiens agréés dont l'un au moins à titre principal en médecine générale, ou à défaut à titre complémentaire en médecine générale
- ou auprès d'un praticien et dans un lieu hospitalier agréés pour le premier à titre principal en médecine générale, et pour le second à titre principal en gynécologie médicale ou gynécologie obstétrique et/ou en pédiatrie.
- ou dans deux lieux hospitaliers agréés respectivement à titre principal en gynécologie médicale ou gynécologie obstétrique et en pédiatrie et/ou à titre complémentaire en médecine générale


f) 1 stage libre accompli de préférence auprès d'un praticien maître de stage des universités ou dans un lieu agréé à titre principal en médecine générale
Critères d'agrément des stages de niveau II dans la spécialité :
En sus des dispositions de l'article 34 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine, la commission d'agrément prend en compte le fait que :


- les étudiants soient confrontés aux situations cliniques à gérer dans l'exercice des soins premiers
- le stage permette des phases d'observation, de supervisions directe et indirecte des actes effectués en autonomie, des rétroactions régulières et des prescriptions pédagogiques en lien avec le cursus universitaire


3.5. Evaluation :
Modalités de l'évaluation des connaissances :
Conformément à l'article 59 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine


- obligation de présence den stages et en cours
- validation de la production personnelle de l'étudiant en stage et hors stage


Modalités de l'évaluation des compétences :
Conformément à l'article 59 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine


- évaluation du portfolio
- argumentation orale des travaux personnels du portfolio


3.6. Modalités de validation de la phase :
Conformément aux articles 13 et 59 de l'arrêté du 12 avril 2017 portant organisation du troisième cycle des études de médecine


- validation des enseignements, des stages et du portfolio, recueil organisé des traces écrites d'apprentissage de l'étudiant
- validation du mémoire, qui est la version finale du portfolio

 

Syndicat des Jeunes MG : un nouveau bureau national pour 2018 !

 

L’Assemblée Générale annuelle du SNJMG s’est tenue samedi 16 décembre 2017 dans les locaux de la revue Prescrire.

A cette occasion, une nouvelle équipe a été élue au Bureau National du SNJMG.
Le nouveau bureau se compose comme suit :

Présidente : Sayaka OGUCHI (MG installée depuis le 6 novembre 2017)
Vice Présidente : Aurélie TOMEZZOLI (MG remplaçante)
Secrétaire Générale : Francesca STELLA (interne MG première année)
Trésorière : Aysun EKEN (MG remplaçante)

Il s’agit d’une double nouveauté pour le syndicat : c’est la première fois que deux femmes se succèdent à la présidence et c’est le premier bureau exclusivement féminin (alors que le premier bureau à la création du syndicat était exclusivement masculin).

Ce nouveau bureau tient à poursuivre l’action du syndicat en faveur des jeunes MG, de la Médecine Générale, de l’indépendance médicale et de l’accès à des soins de qualité pour tous les patients.

 

NB : Trombinoscope des élu(e)s du syndicat et des personnes nommées "chargées de mission" à l'occasion de l'AG du 16 décembre 2017.

 

 

Enquete ROSP 2017

Participation :

404 participants

Profil :

Statut professionnel actuel ?
installé 68%
remplaçant (+/- interne) 18%
collaborateur (+/- remplaçant) 13%
retraité 1%

OMR (Option Médecin Référent de la convention des médecins généralistes de 1997)
Non concerné(e) par OMR 72%
Participation OMR 15%
Non participation OMR 13%

CAPI (Contrat d’Amélioration des Pratiques Individuelles de la convention médicale de 2005)
Non concerné(e) par CAPI 72%
Non participation CAPI 17%
Participation CAPI 11%

ROSP v1 (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique de la convention médicale de 2011)
Acceptation de la ROSP 69%
Non concerné(e) par la ROSP 26%
Refus de la ROSP 4%

Pour ceux/celles qui ont refusé le ROSP :

Qu'elles étaient vos motivations ?
Refus d'un lien d'interet avec la sécurité sociale 62%
Refus d'un contrôle médico économique de l'activité professionnelle des médecins 46%
Critères de santé publique pas toujours pertinents scientifiquement 38%
Refus d'une dérive de l'obligation de moyens vers une obligation de résultats 38%
Rejet du principe de rémunération sur objectifs de santé publique 31%
Rejet de tout paiement forfaitaire 8%

Comment s'est passé votre déclaration de refus ?
Aucun probleme pour l'enregistrement de mon refus et la Sécurité Sociale m'a laissé tranquille ensuite 78%
Des difficultés pour faire enregistrer mon refus et la Sécurité Sociale m'a relancé pour revenir sur ma décision 11%
Des difficultés pour faire enregistrer mon refus mais la Sécurité Sociale m'a laissé tranquille 11%
Aucun probleme pour l'enregistrement de mon refus mais la Sécurité Sociale m'a relancé pour revenir sur ma décision 0%

Regrettez vous votre refus de la ROSP v1 ?
Pas du tout 89%
Beaucoup 11%
Pas vraiment 0%
Un peu 0%

Pour ceux/celles qui ont refusé le ROSP :

Qu'elles étaient vos motivations ?
C'était un moyen comme un autre de valoriser ma pratique médicale 46%
C'était une opportunité de rémunération, indépendamment de toute autre considération 43%
C'était un moyen de compenser le blocage tarifaire des lettres clés 39%
Je souscris à l'objectif de santé publique de la démarche (quelles qu'en soient les modalités) 24%
Autre(s) raison(s) 13%

Calcul du montant de la ROSP
Jamais de probleme 48%
Les problemes ont persisté d'année en année 25%
Les problemes se sont atténués d'année en année 19%
Les problemes se sont aggravés d'année en année 8%

Versement de la ROSP
Versement en totalité en avril tous les ans 78%
Problèmes (retard/fractionnement) qui se sont amendés d'année en année 14%
Problèmes (retard/fractionnement) qui ont persisté d'année en année 6%
Problèmes (retard/fractionnement) qui se sont aggravés d'année en année 3%

Regrettez vous votre acceptation de la ROSP v1 ?
Pas du tout 40%
Pas vraiment 37%
Un peu 20%
Beaucoup 4%

Pour tous/toutes :

Quelles sont les nouveautés concernant la ROSP v2 de la convention 2016 que vous jugez positives ?
Création d'une ROSP pour les enfants 47%
Sortie de la ROSP de la partie "organisation du cabinet" pour donner naissance à un "forfait structure" indépendant 45%
Inclusion du dépistage collectif du cancer colo rectal 36%
Disparition d'anciens objectifs globalement atteints ou en passe de l'être 21%
Augmentation du nombre total d'indicateurs de santé publique 20%
Taux important d'indicateurs déclaratifs parmi les nouveaux indicateurs 11%
Contrôles sur les dossiers patients informatisés 9% 
Refus de la ROSP définitif pour toute la durée de la convention 9%
Durcissement global des objectifs fixés 8%

Quels sont vos avis sur la ROSP et les remplaçants ?
Création d'une rémunération forfaitaire pour remplaçants distincte de la ROSP 33%
Ouverture de la ROSP aux remplaçants 25%
Aucun avis 25%
Pas de ROSP pour les remplaçants 20%
Création d'une ROSP pour équipes médicales (se substituant aux ROSP individuelles des différents médecins de l'équipe) à laquelle participeraient les remplaçants 11%

Journée syndicale du 16 décembre 2017

Programme de la journée syndicale du 16 décembre 2017 :

 

- Atelier de formation à l'installation en Médecine Générale de 10h 30 à 12 h 30 :

Fort des enseignements des "Hackhatons de l'installation" auquel participe Le Snjmg aux cotés de Ars Ile-De-France et de la mairie de Paris, nous organisons dans les locaux de notre partenaire, La revue Prescrire (au 68-70 Boulevard Richard Lenoir - 75011 PARIS), une formation sur les éléments fondamentaux à connaître dans la cadre d'un projet d'installation, notamment en équipe mono ou pluridisciplinaire.

Afin de préserver la qualité interactive de cette formation (et ne pas la transformer en cours magistral), nous avons décidé de limiter le nombre des participants.

Aussi, si vous êtes intéressé, merci de vous inscrire rapidement sur le formulaire en ligne !

 

- Assemblée Générale du SNJMG de 14 h à 17 h :

L’ Assemblée Générale Ordinaire du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes aura lieu le samedi 16 décembre 2017 dans les locaux de notre partenaire, la revue Prescrire, au 68-70 Boulevard Richard Lenoir - 75011 PARIS 

La participation y est gratuite (mais nécessite une inscription en ligne) et tout le monde peut y assister (externes, internes, remplaçant-e-s, installé-e-s). Néanmoins, il est indispensable d'être à jour de sa cotisation au SNJMG pour exercer son droit de vote.

En voici l'ordre du jour :
 

Rapport moral (sur la base du rapport d'activité) + Vote
Rapport financier + Vote
Vote du report de excedent/passif de cette année sur l'année prochaine
Vote des cotisations 2018
Présentation des candidats au BN + Vote
Vote de la plateforme syndicale


Pour tout renseignement, n'hésitez pas à vous rapprocher du secrétariat du syndicat :

info@snjmg.org
07.71.05.13.81

Système de santé : la Cour des Comptes toujours victime de ses reflexes bureaucratiques

 
La Cour des Comptes a publié ce mercredi 29 novembre 2017 un rapport thématique sur l'avenir de l'assurance maladie. 
Comme à son habitude le rapport de la cour des comptes excelle par la quantité et la qualité des informations recueillies mais il pêche, une fois de plus, par une analyse et surtout des propositions dénotant une vision très administrative déconnectée des réalités du terrain.
Si le rapport déplore les nombreuses rigidités du système de santé, les sages proposent de priver la convention médicale de ses principaux moyens d'action pour les confier à l'Etat (modalités d'installation des libéraux, modalités de rémunération et régulation comptable) et suggèrent d'accorder davantage de pouvoirs aux agences régionales de santé (ARS).
Si le rapport décrit le fonctionnement en silos de notre système de soins, les sages ne proposent pas grand chose pour favoriser l'approche pluri professionnelle, la proposition de rémunération collégiale à "l'épisode de soins" relevant bien plus d'un objectif économique (puisque le rémunération se ferait à enveloppe fermée, quel que soient les actes et les professionnels impliqués, éventuellement révisable à la baisse) que d'un objectif organisationnel.
Si le rapport pointe l'effet négatif des dépassements d'honoraires sur l'accès aux soins, les sages ne proposent pas de système conventionnel unique revalorisé (mesure d'équité entre médecins aboutissant à la suppression des dépassements) mais des systèmes de plafonnement pour les dépassements comme pour les rémunérations conventionnelles (via des enveloppes limitatives, révisables à la baisse, pour les rémunérations conventionnelles, en cas de non respect des objectifs de dépenses de santé).
Si le rapport rappelle la prééminence de la rémunération à l'acte chez les médecins, les sages n'évoquent pas les forfaits "structure" ou "métier" et préfèrent développer la rémunération à la perfomance (comme actuellement la ROSP), objet de critiques en France comme en Angleterre.
Si le rapport alerte sur la dégradation de la démographie médicale, notamment en Médecine Générale, les sages en restent à un discours assez simpliste relevant plus de la gestion de produits manufacturés que de ressources humaines. Ne tirant aucun enseignement du succès des postes salariés mis en place par diverses collectivités territoriales, ils brocardent une fois de plus les mesures incitatives existantes alors que le premier plan national ne date que de 2013 et qu'il n'est constitué, comme le suivant, que de mesures à moyen terme ou de modestes mesures à effet immédiat voire de simples mesures "gadget". Ne tenant pas compte des effets limités, quand ils ne sont pas négatifs, des mesures contraignantes en vigueur à l'étranger, les sages proposent un conventionnement sélectif, à durée déterminée (soumis à recertification), alors que le nombre de médecins généralistes a diminué de 9,1% entre 2007 et 2017 (et qu'il continuera de diminuer pour quelques années encore) et qu'il n'existe plus de zone sur dotée en médecins généralistes de secteur 1 (les agglomérations de Paris et Toulouse sont sous la menace de devenir des deserts médicaux).
Si le rapport souligne l'engorgement des urgences hospitalières, les sages proposent d'augmenter le temps de travail des médecins de ville le matin et le soir et d'expérimenter une régulation médicale indépendante de l'hôpital pour mieux orienter les patients alors que les médecins généralistes en France sont parmi les médecins qui travaillent le plus en Europe (plus de 50 heures par semaine) et dans des conditions de plus en plus difficiles (propices au burn out) et que les deux principales motivations pour les patients de passer aux urgences sont de bénéficier d'un bilan complet immédiat (consultations et examens) et de pouvoir obtenir une hospitalisation.
Au final, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) dénonce un empilement de mesures dirigistes pour le système de soins et brimant les médecins sans garantie d'efficacité ni en terme d'economies ni en terme d'accès aux soins :
Comment motiver avec un tel programme une profession, les médecins, qui présente avec les agriculteurs et les agents de police/gendarmerie le plus fort taux de suicide ? 
Comment résoudre avec de tels "remèdes" la crise d'attractivité de la Médecine Générale ? 
Comment à l'énoncé de ces propositions, ne pas se souvenir des décisions politiques désastreuses entre le fin des années 1980 et le début des années 1990 obtenues par de hauts fonctionnaires en vue de réguler la surabondance de médecins ? 
 
NB : La semaine dernière, le SNJMG a contribué à la consultation publique mise en place par le gouvernement en présentant ses propositions pour la nouvelle Stratégie Nationale de Santé.
 
Contact presse :
Emilie FRELAT - Présidente - 06 19 90 26 57- presidente@snjmg.org
 
 

Revue Jeune-MG #19

En cette fin de mois de Novembre, les abonnés à la revue Jeune-MG recoivent le numero de l'hiver 2017 dont le thème est : "Exercer la Médecine Générale autrement"

RAPPEL : La revue "Jeune-MG" est envoyée gratuitement à tous les inscrits sur le site internet du SNJMG qui ont manifesté leur volonté de s'y abonner. Pour le recevoir chez vous sans frais, il suffit donc de s'incrire à notre site en signalant que vous souhaitez recevoir la revue Jeune-MG...

La Stratégie Nationale de Santé vue par le syndicat des jeunes médecins généralistes

 
 
Suite à une analyse du Haut Conseil de la Santé Publique, la ministre de la Santé a fixé en septembre 2017 les axes principaux de la nouvelle Stratégie Nationale de Santé pour la période 2018-2022.
Après avoir participé à la réunion du 12 octobre 2017 entre le ministère et les principales organisations syndicales et professionnelles de santé, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a participé à la consultation publique (qui s'est achevée samedi 25 novembre 2017) en formulant les propositions suivantes :
Concernant "La prévention et la promotion de la santé, tout au long de la vie et dans tous les milieux" :
- la promotion d'une alimentation saine par une information spécifique dans les cours de SVT des colleges et lycées, la généralisation du logo NutriScore en tant que système d’information nutritionnelle officiel et son utilisation dans des consultations médicales spécifiques (nouvelles consultations CSO chez l'enfant et  consultations équivalentes à créer pour l'adulte) et le contrôle des marges des distributeurs sur les produits "bio"
- la promotion de l'activité physique via une démarche de prise en charge
- une politique ambitieuse contre l'antibio résistance (limitation du recours aux antibiotiques dans l'élevage et utilisation raisonnée des antibiotiques en médecine)
- une amélioration de la pertinence de la lutte contre les pratiques addictives : "re-tricotage" de la loi Evin après les remises en causes survenues lors du précédent quinquennat et politique anti tabac fondée sur les mesures les plus efficaces (non limitées à des actes symboliques),
- une médecine du travail dotée des moyens correspondant à ses missions et la réintégration de l’exposition à des agents chimiques dangereux, aux poussières et aux fumées dans le nouveau compte professionnel de prévention (C3P),
- une révision des politiques de dépistage (ex : cancer du sein) et de vaccination en fonction des données de la science et en accord avec les résultats des consultations citoyennes
- la prévention de la perte d'autonomie par la promotion de l'activité physique, le développement des "cafés alzheimer" ou "bistrot mémoire" et des initiatives du même ordre dans le cadre du maintien cognitif des personnes agées et la prise en charge efficace des pathologies nuisant à l'autonomie des patients.
Concernant "La lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé" :
- lutte contre les obstacles financiers aux soins : suppression des franchises médicales et des freins financiers en soins primaires (prise en charge à 100% par la sécurité sociale des actes de soins primaires et suppression des pénalités financières "parcours de soins" des patients consultant en soins primaires ; ces mesures permettant, de surcroit, l'application sans difficulté du tiers payant intégral en soins primaires) et reconnaissance du facteur social en soins primaires (avec la pérennisation des "coursiers sociaux")
- amélioration de l'offre médicale : rapide résolution, digne et dans de bonnes conditions de sécurité sanitaire, du gachis des médecins "privés de these", prise en charge de la crise du secteur de la santé mentale, revalorisation concrète du statut et des conditions d'exercice des médecins généralistes, installés et remplaçants (à commencer par une amélioration pérenne de leur protection sociale) et amplification des efforts en faveur de la filière universitaire et de la recherche en Médecine Générale (les mesures annoncées par Mme Buzyn en Octobre vont dans le bon sens mais ne sont pas suffisantes, ne serait ce que pour appliquer dans de bonnes conditions la réforme du troisième cycle des études médicales),
- mise en place d'une politique globale d'aménagement du territoire (beaucoup de déserts médicaux sont des déserts socio économiques).
Concernant "La nécessité d’accroître la pertinence et la qualité des soins" :
- négociation multilatérale sur l’évolution de la tarification tenant compte des parcours, de la qualité et de la pertinence des soins et des actes avec remise en cause des rémunération actuelles qui n'ont pas fait la preuve de leur pertinence (ex : item cancer du sein dans la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique - ROSP
- amélioration des coordination ville - hôpital et medecins - para médicaux
- amplification des procédures de transparence (au minimum) et d'indépendance (au mieux) sur l'information, la formation, la recherche et l'expertise en santé
- amélioration de la formation des professionnels (renforcement du DPC en accord avec les objectifs de transparence et d'independance)

Concernant "L'innovation" :

- arrêt du "tonneau des Danaïdes" que représente depuis 2004 le DMP
- appel d'offre public pour des outils d'enregistrement et/ou de partage d'informations de santé, souples, évolutifs, garants des libertés individuelles et évitant la concentration de données par des tiers
 
Contact presse :
Emilie FRELAT - Présidente - 06 19 90 26 57- presidente@snjmg.org