Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#2)

 

2e partie des témoignages d'internes réquisitionnés (ou d'ancien interne volontaire) :

Emilie (20 novembre 2009) :

Interne de médecine générale en SASPAS, en 6e semestre, je me permets de vous contacter au sujet de la  campagne de vaccinations grippe A.
J'ai hier été contactée par le secrétariat de la veille sanitaire de la DDASS d'Ile de France, qui m'a annoncé ma "réquisition autoritaire" pour aller vacciner dans un centre à 50km de chez moi demain A-M. 
Après quelques questions la secrétaire m'a gentillement expliqué que j'avais tout intérêt à me présenter sous peine de devoir rendre des comptes au procureur.
Certes, cela ne me contraint pas trop et c'est rémunéré. Mais sur le principe : la méthode me parait "étrange". Tout cela est-il bien légal?

Chris. (O2 décembre 2009) :

De mon côté, j'ai juste été appelée par la DDASS de Paris pour aller vacciner du jour au lendemain. Elle m'a rappelé au moins 3 fois pour confirmer mais je n'ai eu aucun papier officiel sur place ou par courrier.
Et sur place, j'ai eu une formation de 2 minutes par le médecin qui partait. Je me suis posée plein de questions pendant que je voyais les gens, avec quelques bourdes, et en plus les administratifs viennent te presser pour accélérer, et tu n'arrives plus à réfléchir. Les indications entre sans et avec adjuvants changent tout le temps, surtout pour les enfants, on n'a pas l'air bête ensuite face aux parents d'enfants qui ont eu le pandemrix et à qui maintenant on aurait fait le panenza, juste parce que la ministre a dit que finalement jusqu'à 9 ans on fait le panenza. Bref, c'est le bazar, et c'est nous qui nous faisons engueuler par les patients !!!


Lise ( 09 décembre 2009) :

Si ça peut vous contrarier un peu plus (en tout cas moi je suis contrariée!)
Voila ma situation : je viens de terminer l'internat de MG, je suis actuellement remplaçante en MG, et donc comme bcp non seulement je suis disponible avec pas mal de temps libre, et j'avoue j'ai besoin d'argent !!!
Donc voila un peu plus de dix jours que je me suis portée volontaire pour les vacations, il a fallu attendre une semaine pour que l'on me rappelle et que finalement après un peu de harcelement on me confie des vacations de 16 à 20 h ou 17-22 par exemple; étant disponible dès 8h le matin, je demande si je peux commencer plus tot ? faire 8h 20h "non pas besoin".... mais alors pourquoi requisitionne t on des internes (qui n'ont pas que ça a faire!), des orl, des chirurgiens cardiaques ou pédiatriques et autres (qui n'en savent surement plus grand chose sur les vaccins, tout comme je ne saurais pas faire ce qu ils font..) alors que moi et certainement bcp d'autres dans ma situation n'ont meme pas été sollicitée !!!!!???
Après je passerai sur les gags en ce qui concerne l'organisation, les plannings, le gaspillage de personnel parce que la on pourrai ecrire un roman !!! et le fait aussi qu en effet personne n'a verifié ni mon identité, ni si j'étais médecin ou hotesse de l'air...

NB ; Bien que syndicat d'internes de médecine générale, le SNJMG recoit également des témoignages d'internes de spécialités. Voici celui d'une interne de psychiatrie :

Clara (11 décembre 2009) :

Je suis interne en psychiatrie, nous rencontrons les même problèmes que vous au regard de la campagne de vaccination.
A titre d'exemple, à l'hôpital sainte anne on est réquisitionné deux fois par semaine dans les yvelines.
J'ai été réquisitionné dimanche soir pour lundi matin, à mantes la jolie : au total j'ai fait 3H30 de trajet (aller retour) pour une vacations de 4H à laquelle 6 patients se sont présentés (nous étions deux internes, deux étudiants en D4 et une infirmière réquisitionnés + 6 personnels administratifs). Cette fréquentation n'était pas surprenante : ils reçoivent entre 5 et 20 personnes maximum/4h. Ils persistent malgré tout à l'ouvrir de 8h à 22h.
C'est à peu près le même constat pour mes collègues.
Par ailleurs, on a reçu aucune formation concernant la vaccination, on ne disposait pas de Vidal sur place, ni de médecin sénior. En tant qu'interne en psy, J'avoue que j'étais parfois en difficultés avec certains patients (pas trop quand même puisqu'il y en a eu que 6! je le reconnais). J'ai donc contacté par téléphone à plusieurs reprises le médecin de la DDASS, qui me rassurait en m'affirmant que j'étais exonérée de ma responsabilité. Ca ouvre à quelques questions d'un point de vue déontologique.

 

Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#1)

Pour ce premier jour de témoignages, voici 3 récits entre le mois dernier et hier...

Dorothée (18 novembre 2009) :

Je me suis portée volontaire pour la campagne de vaccination pendant le mois d'octobre 2009, puisque j'étais en vacances... Mais la vaccination a pris du retard, donc, pas d'appel au mois d'octobre...
J'ai été réquisitionnée le samedi 14 novembre de 13h à 17h.
J'ai du y aller, sous peines de poursuites pénales, alors que j'avais joint la DDASS pour leur dire que je ne pouvais pas venir, car j'étais d'astreinte dans l'établissement hospitalier où je suis en stage.
Je suis interne en médecine générale, premier semestre.
J'ai aussi été réquisitionnée lundi 16/11 de 12h à 16h dans le 13ème arrondissement, et de 16h à 20h dans le 15ème arrondissement...
Mis à part que mon chef de service ne veut pas que je m'absente, je suis réquisitionnée en tant qu'étudiant en médecine de 6ème année... Donc moins payée !

Stéphane (04 décembre 2009) :

Comme pour les médecins généralistes, les directeurs des hôpitaux et les DDASS réquisitionnent en masse les internes des hôpitaux de l'APHP en se fichant éperdument du respect de l'individu et des droits du travail.
Vive la France.
A titre d'exemple, mon amie, interne de médecine de l'hôpital Henri Mondor s'est vu notifié ce jour une  réquisition pour la commune de Montereau fault yonne (seine et Marne) alors qu'elle vit à villepinte. La distance à parcourir est d'environ 100 km. 
Aucun recours ni négociation n'a été proposé aux internes. Aucune information sur le dédommagement des frais en particulier des frais de transport.
Par ailleurs nombre d'internes des hôpitaux de Paris ne sont pas véhiculés. Les centres de vaccination fermant à 22h30, j'imagine bien les jeunes internes faire du stop au bord de la foret.

S. (10 décembre 2009) :

Je suis interne à l'hopital intercommunal de villeneuve saint georges (94).
Dans notre hopital, l'administration nous aconvoqué et nous avons établi un planning sur les conseils de notre chef de service pour devancer les demandes de la DDASS.
A ce jour, le centre où nous sommes réquisitionnésest celui de montgeron dans le 91. L'affluence dans ce centre est faible, d'aprés mes collègues dejà réquisitionnés . Pas encore de papier recu.
Notre administration nous a fait part du fait que à chaque fois qu'elle appelle la ddass, les réponses sont  contradictoires. (c'est le bordel total)
Une fois un interne est rentré chez lui car arrivé au centre on lui a dit qu'on avait pas besoin de lui....
Chez nous, tous les internes (Médecine générale, spécialités, chirurgie) sont réquisitionnés.

Nota Bene :
Signalons aussi le témoignage concordant de Clément Lazarus, interne de santé publique, à l'adresse :
http://asclepieia.free.fr/blog/index.php?2009/12/07/45-requisitoire-pour-une-requisition-voyage-hallucine-dans-les-centres-de-vaccination-anti-h1n1

Vaccin grippe A : le SNJMG relate la galère des internes de médecine générale

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) qui rassemble notamment des internes de médecine générale et des médecins généralistes remplaçants et jeunes installés, s'est mobilisé depuis fin octobre dans le suivi de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1,N1)v.

Au vu des retours d'expérience, les internes de médecine générale s'exaspèrent des différents problémes d'organisation de cette campagne dont ils sont les victimes au même titre que les élèves infirmier(e)s et les étudiants en médecine. Et nombreux ne supportent plus le discours du ministère de la Santé sur les "quelques couacs malheureux" de cette campagne de vaccination.
 
Aussi, le SNJMG va mettre en ligne sur son blog une serie de témoignages d'internes sur la pagaille administrative dont ils font les frais. Dés ce jour, et voire quotidiennement, le SNJMG publiera, jusqu'à résolution des problèmes, des récits éloquents sur la galère des internes de médecine générale. 

Vaccin grippe A : les internes victimes de la pagaille administrative

Depuis plusieurs semaines, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) alerte les pouvoirs publics sur la mauvaise organisation de la campagne de vaccination contre le grippe A(H1,N1)v.

Cette mauvaise organisation concerne plusieurs personnels hospitaliers. Depuis un mois, les eleves infirmier(e)s ont mis en ligne une pétition de protestation ; ils/elles ont même organisé une manifestation devant le ministère de la Santé vendredi 4 décembre. Et hier, lundi 7 décembre, ce sont les médecins urgentistes qui se sont plaints de la désorganisation des hôpitaux...

Malgré les efforts de communication du ministère de la Santé pour minimiser les problemes existants, l'intervention du Président de la République la semaine dernière et le brutal départ (du jour au lendemain) de Philippe Coste, directeur départemental des affaires sanitaires et sociales de Paris, sont de probants révélateurs du malaise...

Sur le terrain, les internes sont désormais excédés d'etre réquisitionnés la plupart du temps en dehors de tout cadre légal, souvent du matin pour le jour même, et parfois pour un centre de vaccination très éloigné de leur lieu d'habitation (jusqu'à 1OO km !)...

Constatant le dialogue de sourds avec les pouvoirs publics, le SNJMG va consulter les internes de médecine générale pour la mise en place rapide d'actions de contestation : il n'est pas question d'accepter n'importe quoi au nom de la Santé Publique ! 

Lettre d'information du SNJMG #114

Bonjour

Grâce à un investissement médiatique sans équivalent en matière de Santé Publique (SIDA, Cancer, Alzheimer...), la campagne de vaccination contre la grippe A(H1,N1)v a fini par attirer les foules au point de provoquer des scenes d'embouteillages : « Je n'avais pas vu un tel spectacle désolant de femmes (y compris des femmes enceintes) et d'enfants en bas âge, faisant la queue pendant des heures depuis mon enfance durant la guerre de 39/45 ! ».
http://www.lefigaro.fr/sante/2009/11/30/01004-20091130ARTFIG00655-h1n1-le-recit-de-votre-vaccination-.php

Le week end dernier, ce sentiment général de pagaille contraignait la ministre de la Santé à chercher une parade pour esquiver les critiques. Ainsi, Roselyne Bachelot expliquait que la désorganisation était « parfois due à certains professionnels de santé volontaires ou requis qui ne se présentent pas dans les centres ».
http://www.lesechos.fr/info/sante/020244901665-grippe-a-des-renforts-pour-les-centres-de-vaccination.htm

Mais l'effet était si desastreux qu'il poussait le Président de la République à sortir de sa reserve pour siffler la fin de ces enfantillages. Agacé par la situation, il réprimandait vertement son gouvernement des errerements de la campagne de vaccination.
http://www.europe1.fr/Info/Actualite-France/Politique/Le-president-s-enerve-sur-le-dossier-grippe-A/(gid)/257865

Doublement sermoné par le Président de la République, le gouvernement décidait promptement de faire appel au Service de Santé des Armées et aux médecins du travail pour élargir les horaires d'ouverture des centres de vaccinations et rendre opérationnel un plus grand nombre de ces centres.
http://blog-snjmg.over-blog.com/article-vaccin-grippe-a-quelle-rationalisation--40395414.html

Au delà des errements de la campagne de vaccination (du bide à la pagaille), il est toujours licite de s'interroger sur :
- la pertinence (si ce n'est la validité) d'une vaccination de masse pour une virose qui présente par rapport à la grippe saisonnière un taux de mortalité voisin et faible
http://www.prescrire.org/aLaUne/dossierGrippeA.php
- le choix d'une dramatisation disproportionnée de la menace pandémique
http://www.pratiques.fr/La-grippe-et-le-loup.html

De plus, malgré l'intervention présidentielle, nous ne sommes toujours pas sortis d'une gestion bien trop souvent catastophique des réquisitions des étudiants en santé et des internes de médecine. Sans oublier les médecins généralistes qui continuent à faire l'objet de pressions de la part de certaines préfectures/DDASS...
http://blog-snjmg.over-blog.com/article-vaccin-grippe-a-recours-massif-et-desordonne-aux-requisitions-40332380.html

Aussi, le SNJMG a t il ouvert 2 forums Internet sur les réquisitions : l'un consacré aux Internes de Médecine Générale et aux jeunes généralistes à hôpital, l'autre consacré aux médecins généralistes remplaçants et aux jeunes installés.
Si vous etes interessé(e) pour y participer, merci de vous signaler à l'adresse : snjmg-info@wanadoo.fr

En plus de notre action d'information sur la Grippe A(H1,N1)v, régulièrement tenue depuis Juin 2009, le SNJMG prépare d'autres services à destination des jeunes médecins généralistes. Mais pour mettre en place ces services, nous avons besoin de moyens financiers et humains.

Or, le SNJMG est un syndicat indépendant ; son financement provient essentiellement des jeunes médecins généralistes. Aussi, nous les incitons à adhérer/réadhérer au SNJMG en utilisant le bulletin en téléchargement sur la page d'accueil de notre site Internet.
http://www.snjmg.org

Par ailleurs, le SNJMG tiendra son Assemblée Générale annuelle à Paris en Janvier 2010, nous lançons donc un appel à volontaires pour participer au fonctionnement du syndicat. Toute proposition de participation est la bienvenue : de la plus limitée ("petite main", participation à un groupe de discussion...) aux plus importantes (participation à l'équipe de communication, candidture à un poste au Bureau National...) !
Si vous etes interessé(e), merci de vous manifester à l'adresse : snjmg-info@wanadoo.fr

Bonne lecture

Courrier d'Alexandre Husson (SNJMG) à Mme Roselyne Bachelot-Narquin (Ministre de la Santé)

Madame,
 
Après bientôt un mois campagne de vaccination grand public contre le grippe A, je suis le témoin, en tant que président du SNJMG, de l'exaspération des internes de médecine générale devant l'organisation de la campagne.
 
Les internes n'acceptent plus d'etre soumis à une "pluie" de réquisitions à la validité douteuse touchant n'importe qui, y compris des internes à l'approche de leur congés maternité.
 
Ils/Elles n'acceptent plus d'être réquisitionné(e)s jusqu' à 3 jours d'affilée, ils/elles n'acceptent plus que l'administration finasse pour éviter de rénumérer leurs vacations.
 
Ils/Elles ne comprennent pas pourquoi l'administration ne tient jamais compte des propositions de services de volontaires.
 
Aussi, je vous demande instamment de vous rencontrer pour trouver au plus vite une solution à tous ces problemes.
 
En vous remerciant par avance de votre réponse,
Veuillez agréer, Madame, l'expression de mes saluations respectueuses
 
Alexandre Hussson
Président du SNJMG

Vaccin Grippe A : quelle rationalisation ?

Ce matin, une réunion inter ministerielle sur la vaccination contre la grippe A(H1,N1)v  s'est tenue à Matignon.
 
A la fin de celle ci, le Premier Ministre François Fillon a annoncé plusieurs mesures pour augmenter le nombre de centres de vaccination opérationnels et pour étendre leurs horaires d'ouverture.
 
A cette occasion, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), qui regroupe des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou hospitaliers, renouvelle sa demande d'une concertation entre tous les acteurs de santé au sujet de cette vaccination.
 
Le SNJMG souhaite notamment :
- une amélioration de la gestion des personnels de santé volontaires pour participer à la vaccination,
- une normalisation des procédures de réquisitions des étudiants en santé et des internes
 
Par ailleurs, le Premier Ministre a rappelé : "Les médecins libéraux ont à faire face à une considérable épidémie de grippe qui doit les mobiliser complètement."
Aussi, le SNJMG demande l'arrêt des réquisitions de médecins généralistes, installés ou remplaçants.

Vaccin grippe A : recours massif et désordonné aux réquisitions

 

Avec la montée en charge de la vaccination contre la grippe A, les phénomènes d'embouteillage se multiplient dans les centres dédiés.

Depuis plusieurs semaines, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), qui regroupe des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou hospitaliers, alerte sur les écueils de cette campagne de vaccination.

Ainsi, malgré l'engagement du ministère de la Santé à faire reposer l'organisation de la campagne sur des personnels volontaires, le SNJMG a déjà signalé que cette vaccination avait nécessité, dès Octobre, le recours à la réquisition des élèves infirmier(e)s puis des étudiants en médecine et des internes.

Au vu des retours qui lui parviennent, le SNJMG constate la généralisation et l'amplification du phénomène et déplore les conditions dans lesquelles il se produit.

Bien souvent, en lieu et place de réquisitions en bonne et dûe forme, les pouvoirs publics usent de l'intimidation dans une ambiance générale de précipitation voire d'improvisation. Ainsi, il arrive que des internes répondent à une semonce téléphonique (du jour même pour le lendemain) et se rendent dans des centres de vaccination où leur venue n'était absolument pas prévue...

Par ailleurs, les réquisitions et/ou les menaces de réquisitions se multiplient chez les médecins généralistes, parfois dans des conditions humiliantes. La revue "Le généraliste" rapporte ainsi l'exemple d'un médecin généraliste de Montpellier qui, réquisitionné deux jours de suite, d’abord pour la vaccination contre la grippe puis pour la PDS, a refusé la seconde et est passé, menotté, au tribunal en comparution immédiate...
Or, il est totalement incohérent, de demander à ces médecins d'abandonner leurs patients alors que nous assistons à la flambée de l'épidémie de grippe A et à la montée en puissance des épidémies hivernales habituelles (à commencer par les bronchiolites).

Inversement, certains volontaires ne se voient rien proposer et parmi ces volontaires certains sont même refusés comme les médecins remplaçants dont la licence est venue à expiration.
 
Aussi, le SNJMG renouvelle son appel à une meilleure gestion des volontaires et à la non réquisition des médecins généralistes, installés ou remplaçants.
De plus, afin d'augmenter le nombre de médecins disponibles pour faire face aux besoins de santé de la population, le SNJMG demande la prorogation d'un an de toutes les licences de remplacement venues à expiration en 2009.

Vaccin grippe A : non au gachis !

 
Une semaine après le début de la vaccination grand public contre la grippe A(H1,N1)v et un mois après son lancement dans les établissements hospitaliers, le Bureau National du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) dresse un premier bilan d'étape.
 
Malgré l'ampleur de sa médiatisation, il existe, au démarrage de cette vaccination, une trés faible mobilisation, tant des professionnels de santé que des patients : plus de 200.000 vaccinations sur plus de 7 millions de personnes concernées...

La faible mobilisation des professionnels de santé s'est déjà traduite par une carence de volontaires pour vacciner. Ainsi, en dépit des déclarations officielles affirmant que cette campagne de vaccination reposerait essentiellement sur le volontariat, de nombreux(ses) éléves infirmier(e) ont été rapidement réquisitionnés (dès la phase initiale de vaccination, en établissement hospitalier) et il en fut assez vite de même pour les externes et internes de médecine. En parallele, l'obligation pour les participants à la vaccination de se faire eux mêmes vacciner a vite été abandonnée.

Tout ceci n'a pas suffit et, dès le début novembre, les préfets et les DDASS ont fait pression sur des infirmieres et des médecins généralistes (soit en usant d'arguments d'autorité, soit en établissant directement des réquisitions). L'administration leur impose ainsi d'abandonner les patients, actuellement de plus en plus nombreux à les consulter, pour participer au fonctionnement de centres de vaccinations aux affluences minimes.

Or, ce faible nombre de candidats à la vaccination induit des refoulements de personnes quand le flux dans les centres ne leur permet pas de disposer de groupes de 10 candidats pour assurer l'utilisation d'un flacon de 10 doses. Pour des raisons de sécurité, les centres sont en effet contraints de jeter les flacons entamés qui ne sont pas utilisés sur un laps de temps de 24 heures (Cité dans "Le Monde", Jacques Coiplet, directeur départemental des affaires sanitaires et sociales à Marseille, chiffre à "10 % en moyenne" le nombre de vaccins non ainsi utilisés)

De plus, les centres refoulent aussi de nombreux candidats à la vaccination soit parce que ces candidats n'ont pas reçu le bon de la sécurité sociale (des médecins ont même été rembarrés !) soit parce qu'ils ne correspondent pas à des groupes prioritaires.

Enfin, malgré le manque de professionnels de santé, les centres de vaccinations rejettent les candidatures de médecins remplaçants volontaires au motif qu'ils ont dépassé le delai de validité de leur licence de remplacement...

Au vu de ce bilan, le Bureau du SNJMG demande une nouvelle fois l'ouverture d'une concertation avec le ministere de la Santé pour faire rapidement évoluer le plan de vaccination. Il devient de plus en plus nécessaire de mettre en place un plan B pour éviter le péril d'un gachis sanitaire.