Rémunération conventionnelle des MSP

Comme rappelé lors de la dernière Commission Paritaire Nationale entre signataires de la convention médicale de 2016, l'Assurance Maladie a versé leur rémunération conventionnelle aux 538 maisons de santé pluri-professionnelles (MSP) adhérentes à l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) signé le 20 avril 2017 par 16 organisations syndicales représentatives des professionnels de santé concernés par l’exercice pluri-professionnel (médecins, sages-femmes, infirmiers, orthoptistes, biologistes, pharmaciens, prestataires de dispositifs médicaux), les représentants des centres de santé et l’Uncam.

L'ACI permet de valoriser financièrement :
- l’accès aux soins proposé aux patients : amplitude des horaires d’ouverture, accès à des soins non programmés ;
- la diversité de l’offre de soins au sein de la structure ;
- la prise en charge cordonnée des patients : coordination, concertation et protocoles pluriprofessionnels de prise en charge et de suivi des patients ;
- le suivi de la relation patientèle ;
- les efforts faits pour répondre aux besoins des patients de la structure ;
- l’acquisition d’un système d’information partagé.
Cet accord entérine également la mise en place d’un dispositif spécifique qui garantit une rémunération annuelle minimale de 20 000 € pour les MSP nouvellement créées.

Le montant moyen versé aux 538 maisons de santé est de 66 000 euros par MSP, soit une hausse de près de 59 % par rapport au montant moyen versé aux 434 structures en 2016. 

Facteurs explicatifs :
- une hausse du nombre de structures adhérentes et rémunérées (538 en 2107 vs 434 en 2016, soit une augmentation de 24 %) ;
- une hausse de la patientèle de 27,2 % qui a un impact sur les rémunérations ;
- une augmentation du nombre de professionnels de santé exerçant en MSP de 31 % (9372 en 2017 vs 7157 en 2016) ;
- une progression du nombre de médecins généralistes installés en maisons de santé (2 100 à 2 600, soit une hausse de 23,5 %) ;
- la prise en compte de l’indicateur « système d’information », qui est désormais calculé en fonction du nombre de professionnels de santé au sein de la structure (et non plus de l’importance de la patientèle).

 

Pour en savoir plus : Communiqué de l'Assurance Maladie

 

Déremboursement des médicaments anti Alzheimer : une décision bienvenue (même si tardive et incomplète) !

Le ministère de la Santé a publié au JO ce vendredi 1er Juin 2018 un arrêté de dé remboursement des médicaments anti-Alzheimer. Jugés insuffisamment efficaces et potentiellement risqués, ils ne seront plus remboursés à compter du 1er août 2018. Cet arrêté concerne quatre médicaments : Aricept, Ebixa, Exelon, Reminxyl ainsi que leurs génériques. Jusque-là, ils étaient remboursés à hauteur de 15% par l'Assurance maladie.
 
En tant que syndicat médical indépendant, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) s'était pleinement investi dans l'affaire du Médiator et la réforme du médicament qui s'en était suivi (1). Dans le prolongement de cette action, le SNJMG avait informé, début 2011, les (jeunes) médecins généralistes des preuves scientifiques sur le manque d'efficacité et les dangers potentiels des médicaments Anti Alzheimer. Il avait ensuite relayé les actions du Formindep contre les recommandations officielles émises alors par la Haute Autorité de Santé (2).
 
Aussi, après avoir apprécié le revirement de la Haute Autorité de Santé sur le sujet en octobre 2016 (3), le SNJMG apporte aujourd'hui son soutien à la décision de la ministre de la Santé, Mme Agnes Buzyn.
Si cette décision n'arrive pas aussi tardivement que dans le cas du Mediator, le SNJMG regrette qu'elle n'ait pas pu être prise plus tôt. De même, le SNJMG regrette que le processus ne soit pas mené au bout de sa logique avec un retrait du marché pur et simple des médicaments concernés.
 
Naturellement attentif (4) à la prise en charge humaine des pathologies démentielles liées à l'age, le SNJMG souhaite que l'engagement de la ministre de la santé de consacrer les économies générées par ce dé remboursement au déploiement de thérapeutiques non médicamenteuses et au soutien des aidants soit effectivement tenu ceci devrait constituer la première étape de la mise en application du Plan Maladie neuro-dégénératives (PMND) piloté par le Pr Michel Clanet.
 
Contact presse : Sayaka Oguchi
president@snjmg.org - 07 61 99 39 22
 
(1) : Ce qui lui avait notamment valu d'être auditionné par la commission d'enquête parlementaire sur le Mediator
(3) : En octobre 2016, la commission de transparence de la HAS, qui évalue les traitements en vue de leur remboursement, avait jugé que tous ces médicaments avaient "un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge". Elle pointait aussi "l'existence d'effets indésirables potentiellement graves".  
(4) : Nous sommes un syndicat de Médecine Générale...
 
 

Avenant 3 de la convention médicale 2016 : le Conseil d'Etat confirme l'exclusion des remplaçant(e)s

Le Conseil d'Etat rejette ce jour la requête de Mme B... A... en vue d'annuler l'approbation ministérielle de l'avenant n° 3 à la convention médicale, signé le 8 février 2017, sur l'Avantage Supplémentaire Maternité (ASM) en tant qu'il restreint le bénéfice de la prestation qu'il prévoit à certaines catégories de médecins, excluant notamment les médecins remplaçants.

Cette décision est notamment motivée par le fait que "L'avenant en litige (...) vise à encourager l'installation de jeunes médecins" (Pour en savoir plus : décision CE N° 411785)

Le Conseil d'Etat vient ainsi conforté l'analyse qu'avait faite le SNJMG à l'occasion de cet avenant sur l'ASM : "Madame Touraine avait limité cette avancée aux seules médecins installées, laissant à penser que la ministre ne voyait dans cette mesure qu'un moyen de pousser à l'installation des jeunes médecins au détriment des remplaçant(e)s" (Pour en savoir plus : Communiqué de presse du SNJMG du 31.10.17)

 

Accès aux soins : l'inquiétant rapport du Dr Mesnier

Mr Thomas Mesnier a remis, mardi 22 mai 2018, à la Ministre des Solidarités et de la Santé, Mme Agnès Buzyn, un rapport intitulé « Assurer le Premier accès aux soins ».
 
A peine dévoilé, ce rapport a provoqué un vaste mouvement de rejet auprès des médecins sur les réseaux sociaux, à commencer par les médecins généralistes (1).
 
Ces médecins ont réagi à un empilement de propositions démagogiques (ex : développement du consumérisme médical), retrogrades (ex : encouragement des visites à domicile, demi journées réservées aux soins non programmés...) et contradictoires (ex : proposition d'education des patients sur l'accès au soins venant après les propositions de développement du consumérisme médical) ainsi qu'à la non reconnaissance de l'exercice (2) de la médecine générale (ex : rôle de médecin traitant confié aux médecins des organisations de soins non programmés ou aux médecins coordonnateurs d'EHPAD, régulation téléphonique consacrée maillon clé du parcours de soins...). Il faut aussi signaler que la virulence de ces réactions a été dopée par la langue technocratique utilisée pour rédiger ce rapport (3).
 
Mais ce qui interpelle en premier lieu le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), c'est que ces propositions, à la différence des propositions de la Cour des Comptes ou autres organismes administratifs, ne sont pas le fait de hauts fonctionnaires déconnectés de la réalité du terrain mais d'un jeune médecin (secondé d'une interne de santé publique), qui a fait son internat de Médecine Générale au début des années 2010, qui s'était investi auparavant dans l'ANEMF et qui a fait ensuite une spécialisation en médecine d'urgence. Au regard du SNJMG, c'est presque "l'un des nôtres" qui est responsable de tout ceci (4) !
 
Qui plus est, dans une actualité marquée par la récente médiatisation des conditions dramatiques du décès de Mme Naomi Musenga en décembre 2017 à Strasbourg...
 
Il y a deux raisons principales (et opposées) qui motivent la commande d'un rapport : la diversion voire l'enterrement d'un problème (à l'instar du mot de Clémenceau sur les commissions) ou la préparation d'une réforme.
 
Le fait que ce rapport soit signé d'un jeune médecin par ailleurs député du parti politique actuellement au pouvoir et qu'il soit cité en référence par la ministre de la Santé ce matin sur France Inter donne du poids à la seconde hypothèse. 
Dans ce cas, le rapport peut être vu comme l'ébauche d'un projet dual d'accès aux soins combinant dirigisme étatique et dérégulation libérale, obligeant les médecins généralistes à choisir entre un assujettissement aux ARS, dans un schema hospitalo centré (5), et une participation à des structures de soins non programmés portées par le secteur privé à but lucratif (6). 
Le SNJMG, défenseur de la Médecine Générale et de ses jeunes professionnels dans un système de santé solidaire garantissant un égal accès à des soins de qualité, se mobilisera pour éviter toute évolution dérogeant à ces principes.
 
 
Contact presse : Sayaka Oguchi
president@snjmg.org - 07 61 99 39 22
 
 
2 : Fil twitter de Christian Lehmann (MG et écrivain)
4 : Mr Thomas Mesnier a auditionné les structures de futurs et jeunes médecins (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNI et SNJMG) le 28 février 2018
5 : Réaction de Mr Valletoux (président de la Fédération Hospitalière de France)
 
 

Réforme des études médicales : une occasion d'améliorer la formation en Médecine Générale

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) s'est créé en 1991 avec notamment comme objectif la mise en place d'un internat de Médecine Générale, à l'égal des autres internats de spécialités. Dans cet objectif, le SNJMG a été le représentant des étudiants en 3e cycle de Médecine Générale dans le groupe de travail (*) qui a créé les stages ambulatoires de 2e et 3e cycle d'études médicales. A l'époque, le syndicat avait milité pour que le premier stage ambulatoire de 3e cycle de Médecine Générale remplace l'un des 4 stages hospitaliers du 3e cycle mais le lobby hospitalier avait réussi en 1997 (lors de la mise en place du stage ambulatoire suite aux "Ordonnances Juppé" de 1995) à conserver ses 4 stages obligatoires, dont un en CHU (le stage ambulatoire venant se rajouter à ceux ci).
Au début des années 2010, les équipes dirigeantes du SNJMG, issues des Epreuves Classantes Nationales (ECN) et de l'Internat de Médecine Générale mis en place en 2004, ont défini les nouvelles propositions du syndicat en matière de formation initiale.
Le SNJMG a été ainsi le premier syndicat d'internes à se positionner en faveur d'un allongement à 4 ans du DES de Médecine Générale. Mais le SNJMG a immédiatement précisé que cet allongement de durée de l'internat devait avoir pour seul but l’optimisation de la formation et non l'augmentation à bon marché de la main d’œuvre disponible pour les terrains de stages (notamment hospitaliers).
Pour le SNJMG, ces 8 semestres d’internat devaient permettre:
-   De bénéficier de deux semestres minimum pour tous en Médecine générale ambulatoire,
-   D’approfondir des compétences selon le projet professionnel de l’interne, 
-   De faciliter l’accès pour les internes en médecine générale à l’inter-CHU, à l’année-recherche et aux formations transversales à venir (FST),
-   De prolonger de deux ans le délai pour réaliser des remplacements non-thésés (double de la durée du DES),
-   De lever les dernières discriminations injustifiées entre la Médecine Générale et les autres spécialités.
Le SNJMG a ensuite développé ces propositions en précisant le contenu de cet allongement à 4 ans de l'internat de MG et en l'intégrant dans le cadre d'une réforme globale des études de médecine :
- Réduction d'une année des deux premiers cycles des études médicales (de 6 à 5 ans)
- Développement de la présence en consultations (par rapport à la présence en service) des internes de Médecine Générale effectuant un stage hospitalier 
- Définition d'une nouvelle maquette du DES de MG, débarrassée de l'obligation d'un stage en CHU, avec 2 stages de Médecine Générale en ambulatoire, 1 stage d'Urgences et/ou SAMU et 3 stages - de préférence en ambulatoire - à choisir entre gynécologie et/ou pédiatrie, gériatrie et psychiatrie (offrant donc la possibilité de deux stages libres selon le projet professionnel de l'interne : FST, année recherche...)
Ces propositions venaient completer les actions entreprises par le syndicat depuis les années 1990 pour promouvoir l'indépendance dans la formation médicale et pour améliorer la qualité des stages (hospitaliers et ambulatoires) proposés aux internes de Médecine Générale.
Le SNJMG constate qu'à la faveur des différentes consultations lancées par le gouvernement, les positions des autres syndicats d'internes évoluent et que se dessine enfin la perspective d'une position commune entre organisations d'internes et de médecins généralistes (notamment d'enseignants).
Le SNJMG s'engage donc dans une période de concertation en vue de trouver une proposition consensuelle en conformité avec l'esprit des propositions qui sont sa raison d'être.
 
Contact presse : Sayaka Oguchi
president@snjmg.org - 07 61 99 39 22
 
(*) : Le groupe de travail de 1994 à 1995 réunissait : ANEMF, CNGE, SFMG et SNJMG