Pétition pour la dissolution de l'ordre des médecins

Suite à la tribune du 9 mars, nous lançons, avec un collectif de 24 associations et syndicats, une pétition en ligne pour demander la dissolution de l’Ordre des médecins: http://change.org/dissolutionordremedecins

Je signe la pétition pour la dissolution
de l'Ordre des médecins !

 

L'Ordre des médecins a été créé sous Pétain en 1940, pour interdire aux médecins juifs d'exercer leur profession. Depuis plusieurs années, associations d'usager.es et médecins dénoncent la nocivité de cette institution. Récemment, dans son rapport, la Cour des Comptes a mis en évidence les multiples défaillances de l'Ordre des Médecins.
 

Qui l'ordre sert-il vraiment ? 

 

L'Ordre des médecins se présente comme étant "au service des médecins dans l'intérêt des patients".


Mais où est l'intérêt des patient·es lorsque l'Ordre des médecins conteste le droit à l'IVG pour toutes les femmes ?


Ou bien lorsqu'il condamne des médecins accompagnant des femmes et hommes trans pour faire valoir leurs droits ? 


Ou encore quand l'Ordre des médecins couvre des soignants violeurs et pédo-criminels, pourtant dénoncés par les patient·es victimes ou leurs proches ? 


Ou encore quand il condamne des médecins pour avoir signalé des sévices à enfants en arguant d'une atteinte au secret familial? 


Quelle vision du soin défend-il lorsqu'il s'oppose au tiers-payant, outil pourtant indispensable à un accès aux soins pour toutes et tous ? Ou lorsque que son président défend l'existence des dépassements d'honoraires, alors que cette pratique remet explicitement en cause l'égalité d'accès à des soins de qualité pour tou·te·s ? 


Ou qu'il menace des collectifs antiracistes défendant l'accès au soin des personnes qui en sont exclues? 

 

L'Ordre des médecins se dit garant de la probité et de l'indépendance des médecins.
 

Mais comment peut-il s'estimer garant de la probité quand les aides financières pour les médecins en difficulté sont encaissées en premier par les conseillers ordinaux eux-mêmes, avec des indemnités pouvant aller jusqu'à 10 000€ par mois ?

Comment peut-il défendre l'indépendance alors qu'il se montre complaisant vis-à-vis des pratiques corruptives exercées par l'industrie pharmaceutique au profit des médecins ?
 

L’Ordre déclare également assurer un rôle d’instance disciplinaire pour les médecins qui ne respecteraient pas les principes de la déontologie.

En réalité, on constate d'un côté une "tolérance" vis-à-vis de médecins ayant commis des actes violents envers des patient·es et de l'autre côté la condamnation des médecins qui ont établi un lien entre des pathologies observées et des conditions de travail.
Par ailleurs, les condamnations ordinales pour non confraternité ou atteinte à l’image de la profession sont des instruments pour maintenir une omerta sur les abus commis dans la profession. Nous demandons l’annulation immédiate des sanctions pour motif de non confraternité. 
 

Cette justice d'exception se fait au détriment des intérêts publics et des patient·es : elle n'a donc aucune raison d'être. Les personnes qui ont à se plaindre de médecins ont tout intérêt à se tourner vers la justice de droit commun et non vers cet apparat de justice qu'agite l'ordre des médecins. Le droit commun (pénal et/ou civil) est parfaitement capable de remplir ces fonctions juridiques à condition qu'on lui donne les moyens associés, notamment la possibilité de prononcer des sanctions limitant l'exercice médical. 

 

L'Ordre des médecins protège des professionnel·les de santé corrompu·es et maltraitant·es, tout en maltraitant des usager·es et des professionnel·les qui tentent de respecter leur éthique professionnelle. De plus, il échoue à assurer les missions qui lui sont dédiées.
 

Nous ne réclamons pas une dérégulation complète de l'exercice médical, ce qui serait préjudiciable à la santé publique. Nous demandons en revanche un contrôle plus démocratique et plus juste du pouvoir médical. Il existe déjà des institutions (ou des organismes publics) pouvant assurer ces missions, sous réserve de leur donner les moyens humains et financiers à la hauteur.
 

Comme l'Ordre des médecins est irréformable, je signe cette pétition demandant sa dissolution immédiate

 

Syndicat de la Médecine Générale - Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes - Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels - Association Santé et Médecine du Travail - Pour Une Meuf - Méchandicapé  - Stop Violences Obstétricales et Gynécologiques - Touche Pas à Mon Intermittente - Collectif National des Droits Des Femmes - Marche Mondiale des Femmes de France - Association La Santé Un Droit Pour Tous – Coopération Patients - Les Dévalideuses -  CLE Autisme - Héro-ïnes 95 - Compagnie Les Attentives -  A Nos Corps Résistants - Le Village 2 Santé- Sud Santé Sociaux - Toutes des Femmes - Féministes révolutionnaires - Association RITA - Obésité mode d'emploi - C'est pas mon genre

Passeport vaccinal please!

Un projet de "certificat vert numérique" a été présenté le 17 mars 2021 par la Commission européenne pour une mise en place prévue en juin. De son côté, E. Macron a évoqué un "pass sanitaire" conditionnant l'entrée dans certains lieux. Ces projets posent de nombreux problèmes.

En premier lieu, l’accès à la vaccination demeure inégalitaire et partiel (certains pays n’y entreront pas avant 2022). Si ce certificat revêtait un caractère obligatoire, cela reviendrait à entraver les déplacements de population entières n’ayant pas eu le choix de pouvoir être vaccinées.

Le fait de conditionner l’entrée dans un lieu public à un certificat numérique pouvant comporter des résultats sérologiques ouvrirait une brèche dangereuse.

On peut s’interroger sur la sécurité des données de santé partagées par QR code. Comment garantir que l’on n’y ajoutera pas d’autres résultats sérologiques à l’avenir, ou d'autres données de santé en général?

Cette idée normalise une surveillance numérique et une séparation basée sur l’état de santé dans les lieux publics qui doit nous questionner. Le passeport vaccinal est souvent comparé à l’obligation vaccinale à l’entrée dans l’école publique. Mais les maladies concernées et le recul sur les vaccins obligatoires ne sont pas comparables avec le COVID-19. Cette mesure, à l’école, vient pousser un dépistage de santé publique bien plus large.

Nous devons aussi être lucides sur les motivations politiques (électoralistes par exemple, comme en Israël) et économiques (industrie du tourisme) qu’il peut y avoir derrière cette mesure. Si nous sommes favorables à la vaccination, nous pensons que les efforts doivent aujourd’hui se porter sur un élargissement de l’accès au vaccin pour les populations, qui demeure très inégalitaire, et non sur des certificats qui visent à exclure.

Enfin, le vaccin seul ne sera pas la solution de cette pandémie et davantage d'efforts doivent être mis dans la lutte contre les inégalités sociales de santé qui démultiplient la gravité de ce virus comme nous le savons aujourd'hui.

"[...] quels que soient l'efficaité des traitements ou le caractère protecteur des vaccins, la quête d'une solution purement médicale de la Covid-19 est condamnée à l'échec. [...] Aborder la Covid-19 comme une syndémie invite à une vision plus générale qui prenne en compte l’éducation, l’emploi, le logement, l’alimentation et l’environnement. » Richard Horton, The Lancet, 2020

 

Vacciner contre la CoViD-19 avec Janssen COVID-19 Vaccine

Mis à jour le Mardi, 23 mars 2021

 

Infos générales à connaître 

- Caractéristiques

Vaccin à vecteur viral non réplicatif (adénovirus humain de type 26 recombinant​ - Ad26.COV2-S) et exprimant la glycoprotéine Spike (encore appelée protéine S ou protéine de spicule) du coronavirus SARS-CoV-2. 

Ne contient pas d'adjuvant

Excipients :

acide citrique monohydraté, 
citrate trisodique dihydraté, 
éthanol (environ 2 mg, soit une quantité faible sans effets notables), 
2-hydroxypropyl-β-cyclodextrine (HBCD), 
polysorbate 80, 
chlorure de sodium (moins de 1 mmol de sodium par dose de 0,5 mL, soit 23 mg, c'est-à-dire qu'il peut être considéré comme étant "sans sodium"), 
hydroxyde de sodium,
acide chlorhydrique.

NB : Le vecteur viral Ad26 est déjà utilisé dans un vaccin contre la fièvre Ebola, autorisé dans l'Union européenne depuis 2020, le vaccin Ebola Ad26.Zebov-GP (Zabdeno°). 

- Efficacité :

Après une seule dose, ce vaccin est efficace à 85 % contre les formes graves et 66 % contre les formes modérées de covid 19.

NB : La protection commence environ 14 jours après la vaccination. 

Comme pour les autres vaccins anti CoViD-19, la durée de protection apportée n’est pas établie à ce jour. 

- Modalités :

Selon RCP : 1 injection IM de 0,5 ml 

La vaccination IM n’est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants ou ayant un trouble de l’hémostase en prenant les précautions nécessaires. La HAS souligne que la vaccination par voie IM est possible chez les patients sous anticoagulants avec une INR dans la cible thérapeutique, à conditions de respecter certaines précautions (injecter dans le muscle deltoïde, recourir à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d’injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d’hématome).
Pour les personnes présentant un trouble de l’hémostase, la vaccination par voie IM pourra être réalisée dans les mêmes conditions si l’intérêt de la vaccination l’emporte sur le risque.

- Effets indésirables :

Très fréquents (≥ 1/10) : fatigue, céphalées, nausées,  myalgies, douleur au point d'injection.

Fréquents (≥ 1/100 à < 1/10) : gonflement au point d'injection, érythème au point d'injection, fièvre, frissonsarthralgies, toux.

Peu fréquents (≥ 1/1 000 à < 1/100) : hyperhidrose, éruptions cutanées, éternuement, douleur oropharyngée, tremblements, faiblesse musculaire, douleur dans les extrémités, douleur dorsale, asthénie, malaise.

Rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000) : hypersensibilité, urticaire.

Non connu (ne peut être estimé à partir des données disponibles) : anaphylaxie (cas reçus d'une étude ouverte en cours en Afrique du Sud).

- Contre-indications 

Patient de moins de 18 ans ;

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients ;

Episodes infectieux en cours (Toutefois, la présence d'une infection mineure ou d'une fièvre modérée ne doit pas retarder la vaccination) ;

Infection par la COVID-19 < 3 mois (décompte à partir du début des symptômes) ;

Autre vaccination (contre la grippe, le pneumocoque, etc...)  < 2 semaines.

- Cas particuliers

Conduite à tenir en cas d’anaphylaxie après injection vaccinale :
• Reconnaître rapidement l’anaphylaxie, en particulier prendre la pression artérielle et le pouls.
• Appeler le 15.
• Conduite à tenir en attendant le SMUR ou le réanimateur :
Position adaptée à l’état du patient, rassurer la victime et l'entourage ;
Si dyspnée prépondérante : position demi-assise ;
Si malaise mais conscient : décubitus dorsal avec jambes surélevées ;
Si trouble de conscience : position latérale de sécurité ;
Injecter IM de l’adrénaline pour un adulte : 0,01 mg/kg de poids, avec un maximum de 0,5 mg d’adrénaline, à injecter dans le tiers supérieur de la cuisse, au niveau de la face antérolatérale.

L'efficacité, la sécurité et l'immunogénicité du vaccin n'ont pas été évaluées chez les personnes immunodéprimées, y compris celles recevant un traitement immunosuppresseur. L'efficacité de ce vaccin peut être plus faible chez les personnes immunodéprimées.

Rappel : Les vaccins à vecteur viral exposent à des risques infectieux, notamment chez les personnes immunodéprimées.

L'expérience de l'utilisation de ce vaccin chez la femme enceinte est limitée. Les études menées chez l'animal n'indiquent pas d'effets nocifs directs ou indirects en ce qui concerne la grossesse, le développement embryonnaire / fœtal, l'accouchement ou le développement postnatal.
L'administration de ce vaccin pendant la grossesse ne doit être envisagée que lorsque les bénéfices potentiels l'emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus.
Les études sur les animaux n'indiquent pas d'effets nocifs directs ou indirects en ce qui concerne la toxicité de ce vaccin pour la reproduction.

Allaitement : On ignore si ce vaccin est excrété dans le lait maternel.

 

 

Conservation et Préparation du vaccin + geste vaccinal

Ses conditions de conservation sont moins contraignantes que celles des vaccins à ARNm : Non ouvert, il peut être conservé au réfrigérateur entre 2 °C et 8 °C, à l'abri de la lumière, pour une période unique de 3 mois maximum, sans dépasser la date de péremption imprimée. 

Il se présente en flacon multidose de 2,5 mL contenant 5 doses de 0,5 mL.

- Durées de conservation du flacon :

Flacon non ouvert :

Les flacons multidoses non ouverts se conservent entre -25 °C et -15 °C au réfrigérateur (2 °C à 8 °C). 
Attention : Ne pas re congeler les flacon décongelés et Conserver les flacons dans leur emballage en carton afin de les protéger de la lumière.

NB : Le vaccin COVID-19 Janssen non ouvert est stable pendant un total de 12 heures entre 9 °C et 25 °C. Il ne s'agit pas d'une condition de stockage ou d'expédition recommandée mais elle peut guider les décisions d'utilisation en cas d'écarts de température temporaires pendant les 3 mois de stockage à 2 °C -8 °C.

Flacon ouvert (perforé) :

La stabilité chimique et physique du vaccin en cours d'utilisation a été démontrée pendant 6 heures entre 2 °C et 25 °C. D'un point de vue microbiologique, il est préférable d'utiliser le produit immédiatement après la première perforation du flacon ; toutefois, le produit peut être conservé entre 2 °C et 8 °C pendant un maximum de 6 heures ou rester à température ambiante (25 °C maximum) jusqu'à 3 heures après la première ponction du flacon. Au-delà de ces délais, le stockage en cours d'utilisation relève de la responsabilité de l'utilisateur.

- Décongélation

Lorsqu'il est conservé congelé entre -25 °C et -15 °C, le vaccin peut être décongelé entre 2 °C et 8 °C ou à température ambiante :
* entre 2 °C et 8 °C : la décongélation d'un carton de 10 flacons prendra environ 12 heures, et celle d'un seul flacon environ 2 heures ;
* à température ambiante (25 °C au maximum) : la décongélation d'une boîte de 10 flacons prendra environ 2 heures et celle d'un seul flacon environ une heure.
Lorsque le produit est stocké à une température comprise entre 2 °C et 8 °C, la nouvelle date de péremption doit être inscrite sur l'emballage extérieur et le vaccin doit être utilisé ou jeté avant la date limite de consommation. La date de péremption originale doit être rendue illisible.

- Préparation des doses de 0.5ml :

Remarque préalable : si le vaccin est reçu réfrigéré entre 2 °C et 8 °C, vérifiez que la date de péremption a été mise à jour par le fournisseur local lors de la réception. Si vous ne trouvez pas la nouvelle date EXP, contactez le fournisseur local pour confirmer la date EXP réfrigérée. Inscrivez la nouvelle date de péremption sur le carton extérieur avant que le vaccin ne soit stocké au réfrigérateur. La date de péremption originale doit être rendue illisible.

Avant d'être administré, le vaccin doit être inspecté visuellement pour détecter la présence de particules et la décoloration. Le vaccin Janssen COVID-19 Vaccine est une suspension incolore à légèrement jaune, claire à très opalescente . Jeter le flacon si la suspension est décolorée ou si des particules visibles sont observées. 

Avant d'administrer une dose de vaccin, il faut agiter doucement (sans secouer) le flacon en position verticale pendant 10 secondes. Il faut ensuite utiliser une aiguille stérile et une seringue stérile pour extraire une dose unique de 0,5 mL du flacon multidose

- Injection de la dose vaccinale :

L'injection se fait en IM dans le muscle deltoide.
Tendre fermement la peau entre l’index et le pouce sans faire de pli cutané.
Piquer perpendiculairement au plan cutané
Tirer légèrement sur le piston pour vérifier que l’aiguille n’est pas dans un vaisseau sanguin (facultatif)
Pousser lentement sur le piston pour délivrer la dose entière de vaccin 

- Stockage après la première ponction

Après la première ponction du flacon, il faut enregistrer la date et l'heure auxquelles le flacon doit être jeté sur l'étiquette.
Le vaccin peut être conservé :
* entre 2 °C et 8 °C pendant 6 heures maximum.
* à température ambiante (25 °C maximum) pendant une seule période pouvant aller jusqu'à 3 heures.
Jeter le vaccin s'il n'est pas utilisé à l'issue de ces périodes !

 

 

Références :

Vaccination contre CoVID-19 (Fiche pratique du SNJMG)

Dossier EMA sur vaccin Janssen COVID-19 (avec RCP en anglais)

 

 

Tribune : "Il faut dissoudre l'Ordre des médecins !"

Après le rapport accablant de la Cour des Comptes paru en décembre 2019, l’ordre des médecins tente de se justifier et réaffirme « être au service des médecins dans l'intérêt des patient·e·s ». Comme pour l'ensemble des ordres des professions de santé, l'ordre des médecins se présente comme indispensable. Qui l'ordre sert-il vraiment ? Dans l'intérêt de qui ?


1- L’Ordre Médecins affirme représenter l’ensemble des médecins et se targue de pouvoir ainsi conseiller les pouvoirs publics. Mais l'unité professionnelle qu'il affiche est factice. L'obligation faite à chaque médecin de s'y inscrire pour pouvoir travailler conduit l'ordre à être de fait un syndicat obligatoire. Les médecins ne choisissent donc pas d'être représenté.e.s par l'ordre, ils et elles y sont contraint.e.s. Et encore représentés est un grand mot, puisque la participation aux élections départementales est à moins de 30%. Les autres élections sont pyramidales. La démocratie à l'ordre n'est donc ni directe ni représentative. Le rapport de la Cour des Comptes montre bien que sa gouvernance est sociologiquement peu représentative de l'ensemble des médecins en exercice et surtout qu'elle est fermée avec des cumuls de mandats très fréquents. Nous sommes donc en droit de nous demander à qui bénéficient les "conseils" de l'ordre des médecins, a fortiori face à la désorganisation territoriale des soins de premiers recours mais aussi de second recours, sans parler de la crise majeure que traverse l’hôpital public. L'ordre a longtemps pris position contre l'exercice collectif de la médecine, il fait aujourd'hui preuve d'un silence assourdissant face à la privatisation à peine masquée de l'hôpital. Les institutions publiques n'ont visiblement pas besoin de l'ordre pour les "conseiller" et s'intéressent plus aux notes de think-tanks libéraux qu'aux commissions obscures de l'ordre. Les médecins ont toute liberté pour adhérer à des syndicats qui se chargent déjà de les représenter et de défendre leurs intérêts.

2 - L’Ordre des médecins se présente comme le garant de la déontologie dans le double but de veiller à la qualité des soins et de défendre l'indépendance et l'honneur des professionnel-le-s. De quelle qualité des soins parle-t-on lorsque l'ordre des médecins conteste le droit à l'IVG pour toutes les femmes ? ou bien lorsqu'il s'oppose au tiers-payant, outil pourtant indispensable à un accès aux soins pour toutes et tous ? Le président actuel de l'ordre des médecins défend ainsi l'existence des dépassements d'honoraires (dont il a bénéficié lui-même dans son exercice professionnel en Seine St Denis) alors que cete pratique remet explicitement en cause l'égalité d'accès à des soins de qualité pour tou·te·s. De quelle indépendance parle-t-on lorsque l'ordre se montre complaisant vis-à-vis des pratiques corruptives exercées par l'industrie pharmaceutique au profit des médecins ? De quel honneur
parle-t-on lorsque l'ordre des médecins couvre des soignants violeurs et pédo-criminels, pourtant dénoncés par les patient·e·s victimes ou leurs proches ? Le code de déontologie étant inscrit dans le code de santé publique, le droit commun peut tout à fait en être le garant. Les évolutions pourraient se faire dans un processus concerté entre professionnel·le·s et usager·e·s du système de santé avec le concours du Comité National d'Éthique, comme ce fut le cas pour les dernières lois de bioéthique.

3 - L'Ordre des médecins met en avant sa capacité de conseil juridique lors des démarches d'installation, sur les différents statuts et contrats, alors que d’autres structures telles les Unions Régionales des Professionnel·le·s de Santé, les syndicats ou les plateformes d'installation des ARS sont parfaitement aptes à renseigner les médecins.

4 -  L’Ordre des médecins souligne sa capacité d'entraide pour les professionnel·le·s en difficulté et /ou leurs familles grâce à des fonds dédiés. Le rapport de la Cour des Comptes montre explicitement que les premiers bénéficiaires de cette "entraide" sont les conseillers ordinaux eux mêmes avec des indemnités pouvant aller jusqu'à près de 10 000€ /mois bruts pour le président national qui exerce cette fonction "bénévolement" ! L'ordre semble être aujourd'hui dans l'incapacité de rendre des comptes clairs et exhaustifs sur son patrimoine, initié par la confiscation des biens des syndicats médicaux en 1940 puis développé par les cotisations obligatoires
des médecins. Quelle drôle de solidarité !

5 - L’Ordre des médecins dit veiller au maintien de la compétence et de la probité des médecins. En réalité il se montre incapable d'identifier les situations problématiques liées à des praticien·ne·s dont l’insuffisance professionnelle ou l’état de santé rendent dangereux l’exercice de la médecine. Malgré sa volonté affichée d'assurer la gestion de la formation continue (DPC), il ne porte à ce jour aucun regard sur les obligations légales de formation qui incombent à chaque médecin. Les inscriptions au tableau valant droit d'exercer pourraient être gérées par le Ministère de la santé (via les Agences Régionales de Santé ? ou tout autre organisme public ?) sous forme d'un registre. Ce dernier
vérifierait alors la validation de la formation initiale puis le contrôle de l'obligation de la formation continue (possiblement en lien avec l'ANDPC qui agrée déjà la plupart des organismes de formation). Les médecins sont des humain·e·s comme les autres, c'est pourquoi ils/elles ont besoin, non pas d’un ordre professionnel, mais d'un véritable service de santé au travail pour les accompagner en cas de diminution de leurs facultés physiques et/ou psychiques.

6 - L’Ordre des médecins déclare également assurer un rôle d’instance disciplinaire pour les médecins qui ne respecteraient pas les principes de la déontologie. Mais il s'agit d'une justice d'apparat
sans compétence juridique réelle. Les jugements sont rendus sans possibilité d'enquête, donc sans contrôler si les faits sont établis ! Les chambres de conciliation appliquent un pseudo respect du
contradictoire en contrevenant ouvertement au respect du secret médical. Ce qui aboutit d'un côté à une "tolérance" vis-à-vis de médecins ayant commis des actes violents envers des patient·e·s et de
l'autre côté à la condamnation des médecins qui ont établi un lien entre des pathologies et des conditions de travail, c'est-à-dire pour avoir utilisé leurs compétences médicales et fait leur travail.
Cette justice d'exception se fait au détriment des intérêts publics et des patient·e·s; elle n'a donc aucune raison d'être. Le droit commun (pénal et/ou civil) est parfaitement capable de remplir ces fonctions juridiques à condition qu'on lui donne les moyens associés, notamment la possibilité de prononcer des sanctions limitant l'exercice médical. Ces différents éléments prouvent l'inutilité de l'ordre puisqu'il se montre incapable de réaliser les missions qui lui sont confiées (voire qu'il s'est arrogées lui-même), et qu'il existe déjà des institutions (ou des organismes publics) pouvant les assurer, sous réserve de leur donner les moyens humains et financiers à la hauteur. Nous insistons sur le fait que cette institution protège des professionnel·le·s de santé corrompu·e·s et maltraitant·e·s, tout en maltraitant des usager·e·s du système de soin et des professionnel·le·s qui tentent de respecter leur éthique professionnelle. Les personnes qui ont à se plaindre de médecins ont donc tout intérêt à se tourner vers la justice de droit commun et non vers cet apparat de justice qu'agite l'ordre des médecins.
Nous demandons donc sa dissolution immédiate et appelons l'ensemble des professionnel·le·s concerné·e·s et plus largement la société tout entière à s'emparer de ce sujet, car la santé est une question bien trop sérieuse pour la confier aux seul·e·s médecins.

Contacts presse :

MIOP = 0614555478 mmiop2016@gmail.com
SNJMG = 0771051381 infos@snjmg.org
SMG = 0622613512 syndmedgen@free.fr

Organisations signataires :

Syndicat de la Médecine Générale - Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes - Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels - Union Fédérale des Médecins, Ingénieurs, Cadres et Techniciens--CGT
- Association Santé et Médecine du Travail - Pour Une Meuf – Méchandicapés - Stop Violences Obstétricales et Gynécologiques - Touche Pas à Mon Intermittente - Collectif National des Droits Des Femmes - Marche Mondiale des Femmes de France - Association LaSantéUnDroitPourTous – Coopération Patients - Les Dévalideuses - CLE Autisme - Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail - UGICT CGT - Héro-ïnes 95 - Compagnie Les Attentives - Globule Noir - Parents et Féministes - A Nos Corps Résistants - Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception – Coordination Action Autonome Noire – Le Village2 Santé- Sud SantéSociaux.

 

Ramadan et santé

 

Ramadan et pandémie :

 

 

Informations médicales sur le ramadan et le jeune :

 

En France, le ramadan 2021 commence ce mardi 13 avril. Les organisations réunies à la Grande Mosquée de Paris dimanche soir lors de la "Nuit du doute" (FFAIACA, GMP, MF et RMF) ont acté la même date que celle déterminée par le Conseil français du culte musulman (CFCM).

NB : La date de la "fête de la rupture du jeûne", l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du "mois sacré" sera dévoilée par le CFCM à la fin du ramadan. Elle n'est pas encore connu car elle dépend (comme pour le début du ramadan) de l'observation de la lune. 

 

 

A cette occasion, nous reprenons les recommandations de lecture de Jean-Marie Vailloud en 2015 : 

 

Signalons aussi :

- "Diabetes and Ramadan: Practical Guidelines (update 2016)" (hélas, entaché d'un "support" SANOFI, ndlr)

Levothyroxine replacement and Ramadan fasting (IJEM - 2013)

Ramadan : comment prendre son Levothyrox ? (Forum Vivre sans thyroide - 2015) 

 

Pour rappel à propos de levothyroxine :

 

Signalons également l'impact sur l'estomac et la fonction rénale :

 

Et, pour terminer, une petite mise en garde pour la rupture du jeune :

 

Post scriptum :

 

Pollens, allergies et urticaires

 

Les pollens peuvent être responsables de réactions allergiques au niveau des zones de contact : muqueuses respiratoires et/ou oculaires. Plus rarement ils peuvent être responsables de réactions cutanées, telles que l’eczéma ou l’urticaire.

Environ 20 % des enfants à partir de 9 ans et 30 % des adultes sont concernés par des allergies en France (Source : Santé Publique France).

Environ 20 % des patients qui ont une rhinite allergique ont un asthme associé. Inversement, environ 80 % des patients asthmatiques ont une pathologie allergique associée.

Principaux pollens allergisants en France métropolitaine :

- Pollens à risque très élevé
les graminées ;
le bouleau (principalement dans la partie nord de la France) ;
le cyprès, le thuya, le genévrier et d’autres cupressacées (principalement dans la partie sud de la France) ;
l’ambroisie à feuilles d’armoise dans les secteurs infestés (voir paragraphe spécifique ci après)
- Pollens à risque élevé
la pariétaire (principalement dans la partie sud de la France) ;
l’olivier (principalement dans la partie sud de la France) ;
l’armoise ;
l’aulne ;
le noisetier ;
le charme ;
le platane 
le chénopode, l’amarante et d’autres espèces de la famille des Amaranthaceae
le plantain.

Suivant la production des pollens, il y a une saisonnalité des pathologies allergiques : au printemps, les pollens de bouleau, noisetier, chêne ; au début de l'été, les pollens de graminées et de pariétaire ; à la fin de l'été, les pollens d'ambroisie et de plantain.

Suivez "la météo" des pollens dans votre département :

Carte de vigilance des pollens (France entiere)

Pollinariums sentinelles (Régions de l'ouest et du centre de la France)

Traitements :

Selon la revue Prescrire, les MG ne disposent pour les rhino conjonctivites allergiques saisonnières que de traitements d'efficacité modeste : Cromoglicate de sodium (Lomusol° ou autre) et corticoïdes par voie nasale ou oculaire, antihistaminiques H1 per os pour soulager les symptômes.

Toujours selon la revue Prescrire :

- l'azélastine (Allergodil°) en pulvérisations nasales a une efficacité similaire au cromoglicate de sodium (Lomusol° ou autre) et corticoïdes par voie nasale, mais expose à plus d'effets indésirables.

- la cétirizine (Zyrtec° ou autre) est le médicament pas voie orale de premier choix.

La revue Prescrire rappelle aussi que les antihistaminiques H1 dits non sédatifs n'ont pas été évalués dans l'urticaire aigu, et que leur utilisation repose sur l'espoir d'une efficacité similaire à celle (limitée) qu'ils ont dans l'urticaire chronique.

NB pour les anti H1 : Attention aux précautions d'emploi et aux contre indications chez les femmes enceintes et les nourrissons !

NB bis : Attention également aux spécialités utilisées dans des manifestations allergiques qui contiennent des produits potentiellement allergisants :

Desensibilisations :

Toujours selon la revue Prescrire, il existe une amélioration modeste des manifestations allergiques sous désensibilisation spécifique injectable, au risque, rarement, de réactions anaphylactiques potentiellement graves. Ainsi, pour la revue Prescrire, il n'est pas justifié de prendre de tels risques pour des affections bénignes comme les rhinites allergiques saisonnières sans asthme associé.

NB pour la désensibilisation par voie sub linguale :

La revue Prescrire estimait son efficacité au mieux modeste, avec peut-être moins de réactions anaphylactiques graves qu'avec la voie sous-cutanée, mais sans preuve d'un effet sur l'évolution naturelle. En 2019, la revue Prescrire signale que des réactions allergiques systémiques graves ont été rapportées sous désensibilisation par voie sub linguale et en conclue que "la prise de ces allergènes sans surveillance médicale rend ces effets indésirables particulièrement risqués".

Documentation sur les allergies au pollen :

 

Cas particulier d'allergie : l'ambroisie

 

Cas particulier d'urticaire et de reactions urticantes : les chenilles processionnaires du pin

Nouveau suicide d'un interne de Médecine Générale

 

 

Epidémie de bronchiolites

Reprise annuelle et actualisée d'une fiche d'information publiée initialement en 2012.

NB : Cette année est une année particulière car en raison des mesures de prévention, l'épidémie a longtemps tardé à se manifester et elle ne le fait qu'en ce début de Février 2021, en commençant par Ile de France, avant de se répendre sur tout le territoire national entre fin Mars et début Avril 2021.

 

Présentation 

(Sources : Ministere de la Santé, Haute Autorité de Santé, INPES, Revue Prescrire, RSVnet, BMJ, Société canadienne de Pédiatrie, Cochrane Collaboration)

 

  • Epidémiologie :

La bronchiolite est une maladie virale des voies respiratoires supérieures et inférieures qui touche principalement les enfants avant l’âge de 2 ans. Jusqu'en 2020, chaque hiver, près de 30 % des enfants de moins de 2 ans sont affectés par la bronchiolite, soit environ 480 000 cas par an. 2 à 3% des nourrissons de moins de 1 an seraient hospitalisés pour une bronchiolite plus sévère chaque année. Les décès imputables à la bronchiolite aiguë sont très rares (inférieurs à 1 %).

Le virus respiratoire syncytial (VRS) responsable de la bronchiolite est un virus très commun : 99% des enfants ont déjà contracté au moins une infection causée par ce virus à l’âge de deux ans, généralement sans trop de gravité puisque le plus souvent ce sont uniquement les voies respiratoires supérieures qui sont touchées.

La bronchiolite se manifeste le plus fréquemment sous forme d’épidémie saisonnière. L’épidémie débute généralement à la mi-octobre, pour atteindre un pic en décembre et se termine à la fin de l’hiver.

 

  • Diagnostic :

Après une période d'incubation (entre l'infection et l’apparition des symptômes) de 4 à 5 jours, la bronchiolite débute par une rhinite ou rhinopharyngite banale qui précède de 2 à 3 jours l’apparition d’une toux sèche, quinteuse, avec polypnée, signes de lutte et wheezing (sifflement). L’importance des signes de lutte et de la polypnée, ainsi que la tolérance des symptômes (sur le plan digestif et respiratoire) sont des indices de gravité.

Dans la très grande majorité des cas, la bronchiolite évolue spontanément vers la guérison en quelques jours. Toutefois, les parents doivent être informés que la toux peut se maintenir au delà de 6 semaines après l'épisode aigu.

Le diagnostic de bronchiolite repose d’abord sur l’anamnèse de la maladie et sur les résultats de l’examen physique. En général, les examens de laboratoire sont inutiles.

 

NB : Bronchiolite ou asthme du nourrisson ?

Une dyspnée sifflante chez un nourrisson de plus de 12 mois est un asthme du nourrisson

Un premier épisode de dyspnée sifflante chez un nourrisson de moins de 12 mois est une bronchiolite

Un deuxième épisode de dyspnée sifflante chez un nourrisson de moins de 12 mois sans atopie personnelle ou familiale est une bronchiolite

Un deuxième épisode de dyspnée sifflante chez un nourrisson de moins de 12 mois avec atopie personnelle ou familiale est un asthme du nourrisson

Un troisième épisode de dyspnée sifflante chez un nourrisson de moins de 12 mois est un asthme du nourrisson

 

  • Traitement :

En curatif, il est très important d’assurer une bonne hydratation des nourrissons pour faciliter la fluidité des sécrétions. 

Par ailleurs, il est recommandé de dispenser aux parents ces conseils simples :
• Lorsque votre enfant est réveillé, gardez-le assis pour quʼil respire mieux,
• Lorsque vous le couchez, gardez la tête de lit surélevée de 30°,
• Ne chauffez pas trop votre intérieur (température idéale 19°C). 
• Lavez son nez au sérum physiologique avant chaque biberon et avant chaque coucher,
• Fractionnez les prises alimentaires,
• Traitez la fièvre par du paracétamol.

Le traitement médicamenteux a peu de place dans la prise en charge de la bronchiolite aiguë :

- Les bronchodilatateurs, l’adrénaline ou le sérum salé hypertonique n’ont pas d’indication dans cette maladie. 

- Les traitements anti-reflux, les immunoglobulines ou le surfactant ne sont pas recommandés.

- Les fluidifiants bronchiques et médicaments antitussifs sont contre indiqués.

- Les antibiotiques ne sont pas indiqués dans un premier temps (Rappel : la bronchiolite est d’origine virale) ; L’antibiothérapie n'est envisagée que secondairement en cas de surinfection.

Dans une petite minorité de cas (au maximum 1 cas sur 10), la bronchiolite impose l’hospitalisation, afin de pouvoir surveiller la fonction respiratoire et, éventuellement, de mettre en œuvre des soins de soutien incluant une alimentation assistée, une manipulation minimale, l’aspiration nasale et l’oxygénothérapie.

Signes suspects :

• enfant de plus en plus fatigué et/ou beaucoup moins tonique,
• aggravation de la gêne respiratoire ou apparition d'apnées ou de cyanose,
• refus de prendre plusieurs biberons à la suite, 
• absence d'urine pendant plus de 12 heures, 
• perte de poids si les signes durent plusieurs jours.

NB sur les facteurs associés à un risque d'épisode sévère élevé : 

• prématurité inférieure à 32SA, 
• age inférieur à 3 mois, 
• cardiopathie congénitale ou affection pulmonaire chronique
• les troubles neuromusculaires, et l'immunodépression.

Pour en savoir plus : Prise en charge et évaluation - Fiche outil (HAS, Novembre 2019)

 

NB : Très longtemps, la France a fait exception dans la prise en charge de la bronchiolite avec le recours quasi systématique à la kinésithérapie (Références indépendantes internationales : Cochrane review de 2005, mise à jour en 2007, 2012 et 2015, puis en 2016 et en 2018). Une recommandation de la HAS publiée le 14 novembre 2019 devrait faire rentrer la France dans le rang des autres pays européens et anglo saxons :

 

La prévention repose sur les mesures d’hygiène :

- lavage des mains à l’eau et au savon pendant 30 secondes de toute personne qui approche le nourrisson,

- aération de la chambre tous les jours au moins dix minutes,

- nettoyage régulier des objets avec lesquels le nourrisson est en contact (jeux, tétines..),

- éviter d’embrasser les enfants sur le visage (et en dissuader les frères et soeurs fréquentant une collectivité),

- éviter impérativement le contact avec les personnes enrhumées (port de masque chirurgical voire éviction) et les lieux enfumés, 

éviter autant que possible les lieux publics très fréquentés (centres commerciaux, transports en commun, hôpitaux..).

 

Documentation 

  • A l'usage des familles :

La bronchiolite : comment limiter les risques de transmission ? que faire si mon enfant est malade ? mon enfant doit il aller à l'hôpital (Santé Publique France, Novembre 2017)

Premier épisode de bronchiolite aigue : Conseils aux parents - Fiche outil (HAS, Novembre 2019)

 

  • A destination des professionnels de santé :

La bronchiolite : recommandations pour le diagnostic, la surveillance et la prise en charge des enfants de un à 24 mois (Source : SCP 2014)

Bronchiolitis in children: summary of NICE guidance (Source : BMJ, Mai 2015)

Inutilité des Bêta2-agonistes à courte durée d'action pour le traitement de la respiration sifflante récurrente chez l'enfant de moins de deux ans (Source : Résumé Cochrane 2009)

 

Liens utiles 

Vaccination anti CoViD-19 des professionnels de santé et des patients

Mis à jour le Samedi, 24 avril 2021.

 

Avec les premières livraisons de doses du vaccin Astra Zeneca, une nouvelle page s'ouvre le 06 février 2021 concernant la vaccination des (futurs) médecins puis le 25 février 2021 concernant celle des patients.

 

- Conditions d'éligibilité vaccinale pour les professionnels du secteur de la santé et du médico social + pompiers

Voici, tenant compte du cadre réglementaire actuel, un tableau concernant les (futurs) médecins (transposable aux autres professions du secteur de la santé ou du medico social) :

externes, internes, médecins en activité et retraités (par classes d'ages)

Vaccins à ARNm

(Pfizer/BioNtech ou Moderna)

Vaccins à adenovirus

(Astra Zeneca / University of Oxford ou Johnson and Johnson)

60 ans et plus OUI OUI 
Entre 55 et 59 ans  OUI OUI 
Entre 50 et 54 ans OUI NON

Entre 18 et 49 ans

OUI (dans toutes les circonstances, à titre provisoire depuis le 19.03.21) NON

Attention, la vulnérabilité prise en compte pour le vaccin anti Covid (voir ci dessous) n'est pas la vulnérabilité vis à vis du risque Covid ! Incongruité bureaucratique...

Rappel des comobidités (selon avis HAS du 27 novembre 2020 et du 2 mars 2021) pet pour lesquelles la vaccination ne nécessite pas de prescription médicale :

* L’obésité (IMC>30),
* La BPCO et l’insuffisance respiratoire,
* L’hypertension artérielle compliquée,
* L’insuffisance cardiaque,
* Le diabète (de type 1 et de type 2)
* L’insuffisance rénale chronique,
* Les cancers et maladies hématologiques malignes actifs et de moins de 3 ans
* Le fait d’avoir une transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques,
* La trisomie 21.
* Les maladies hépatiques chroniques et en particulier la cirrhose ;
* Les troubles psychiatriques ;
* La démence ;
* Les personnes présentant un antécédent d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Rappel des vulnérabilités (selon décision gouvernementale du 14 janvier 2021) et pour lesquelles la vaccination nécessite une prescription médicale :

* patients atteints de cancers et de maladies hématologiques malignes en cours de traitement par chimiothérapie
* patients atteints de maladies rénales chroniques sévères, dont les patients dialysés
* transplantés d’organes solides
* transplantés par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
* patients atteints de poly-pathologies chroniques, selon le critère suivant : au moins deux insuffisances d’organes
* patients atteints de certaines maladies rares (cf : liste sur le site du ministère de la santé)
* patients atteints de trisomie 21.

A cette dernière liste, il faut ajouter la Mucoviscidose depuis le 31.03.21 (cf : courrier ministériel) et les 2e et 3e trimestres de grossesse depuis le 06.04.21.

 

- Conditions d'éligibilité vaccinale pour les autres patients

Voici le tableau conforme à la réglementation :

Patients (par classes d'ages)

Vaccins à ARNm

(Pfizer/BioNtech ou Moderna)

 

Vaccins à adenovirus

(Astra Zeneca / University of Oxford ou Johnson and Johnson)

 

60 ans et plus

OUI

OUI
Entre 55 et 59 ans OUI si patient en établissement ou si vulnérabilité  OUI 
Entre 50 et 55 ans

OUI si patient en établissement ou si vulnérabilité ou si patient avec comorbidité (à titre provisoire depuis le 19.03.21)

NON
Entre 18 et 49 ans

OUI si patient en établissement ou si vulnérabilité

NON

Attention, la vulnérabilité prise en compte pour le vaccin anti Covid (voir ci dessous) n'est pas la vulnérabilité vis à vis du risque Covid ! Incongruité bureaucratique...

Rappel des comobidités (selon avis HAS du 27 novembre 2020 et du 2 mars 2021) et pour lesquelles la vaccination ne nécessite pas de prescription médicale :

* L’obésité (IMC>30),
* La BPCO et l’insuffisance respiratoire,
* L’hypertension artérielle compliquée,
* L’insuffisance cardiaque,
* Le diabète (de type 1 et de type 2)
* L’insuffisance rénale chronique,
* Les cancers et maladies hématologiques malignes actifs et de moins de 3 ans
* Le fait d’avoir une transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques,
* La trisomie 21.
* Les maladies hépatiques chroniques et en particulier la cirrhose ;
* Les troubles psychiatriques ;
* La démence ;
* Les personnes présentant un antécédent d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Rappel des vulnérabilités (selon décision gouvernementale du 14 janvier 2021) et pour lesquelles la vaccination nécessite une prescription médicale :

* patients atteints de cancers et de maladies hématologiques malignes en cours de traitement par chimiothérapie
* patients atteints de maladies rénales chroniques sévères, dont les patients dialysés
* transplantés d’organes solides
* transplantés par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
* patients atteints de poly-pathologies chroniques, selon le critère suivant : au moins deux insuffisances d’organes
* patients atteints de certaines maladies rares (cf : liste sur le site du ministère de la santé)
* patients atteints de trisomie 21.

A cette dernière liste, il faut ajouter la Mucoviscidose depuis le 31.03.21 (cf : courrier ministériel) et le 2e et 3e trimestre de grossesse depuis le 06.04.21.

 

- Lieux de vaccination

Jusqu'au 24 février 2021, la vaccination se déroule uniquement dans les établissements de santé et les centres de vaccinations consacrés à l'ambulatoire (cf : plateforme nationale des centres de vaccination).

Dans le tableau ci-dessous figurent les liens directs pour localiser, par région, les centres de vaccination permettant aux professionnels de santé de se faire vacciner avec le vaccin Astra Zeneca :.

Région

Liens vers les sites internet des ARS (mis à jour : 16/02/21)

Auvergne-Rhône-Alpes www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/la-strategie-vaccinale-contre-la-covid-19    
Bourgogne-Franche-Comté www.bourgogne-franche-comte.ars.sante.fr/covid19-la-vaccination
Bretagne www.ars.sante.fr/
Centre-Val de Loire www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr/ou-se-faire-vacciner-en-region-centre-val-de-loire
Corse www.corse.ars.sante.fr/centres-de-vaccination-contre-la-covid-19-0
Guadeloupe www.ars.sante.fr/
Grand Est www.grand-est.ars.sante.fr/vaccination-covid-19-professionnels-de-sante
Hauts-de-France www.ars.sante.fr/
Ile-de-France www.iledefrance.ars.sante.fr/vaccination-contre-la-covid-19-des-professionnels-des-secteurs-de-la-sante-et-du-medico-social-de
Normandie www.normandie.ars.sante.fr/vaccination-des-professionnels-de-sante-du-medico-social-aides-domicile-et-sapeurs-pompiers
Nouvelle-Aquitaine www.ars.sante.fr/
Martinique www.ars.sante.fr/
Occitanie www.occitanie.ars.sante.fr/covid19-centres-de-vaccination-pour-les-professionnels-de-sante
Pays de la Loire www.pays-de-la-loire.ars.sante.fr/covid-19-ou-se-faire-vacciner
Provence-Alpes-Côte d’Azur www.ars.sante.fr/
La Réunion www.ars.sante.fr/

 

A compter du 25 février 2021, la vaccination avec le vaccin Astra Zeneca peut s'effectuer en cabinet de Médecine Générale. 

A compter du 15 mars 2021, la vaccination avec le vaccin Astra Zeneca peut s'effectuer en pharmacie ou en cabinet de sage femme.

A compter du 12 avril 2021, la vaccination avec le vaccin Johnson and Johnson peut s'effectuer en pharmacie ou en cabinet de sage femme ou de Médecine Générale

 

- Tableau récapitulatif selon les situations (si respect des contre indications relatives pour chaque vaccin) :

 

Entre 18 et 49 ans

Entre 50 et 54 ans

Entre 55 et 59 ans

60 ans et plus

Aucune des situations ci-dessous

Pas de vaccin pour l'instant

sauf si grossesse (2e ou 3e trimestre) : Vaccin à ARN messager

Vaccin à adenovirus

Vaccin ARN m

ou Vaccin à adenovirus

Conducteurs de véhicule ainsi que Chauffeurs Taxi et  VTC 

+ Contrôleurs des transports publics

+ Agents d’entretien

+ Agents de gardiennage et de sécurité

+ professionnels des commerces d’alimentation

+ Professionnels des pompes funèbres

+ Ouvriers non qualifiés de l’industrie agroalimentaire

Pas de vaccin pour l'instant

sauf si grossesse (2e ou 3e trimestre) : Vaccin à ARN messager

Vaccin ARN m (possibilité ouverte pour les professionnels de 55 à 59 ans de la ligne 4)

ou

Vaccin à adenovirus (seule possibilité pour les professionnels de 55 à 59 ans des lignes 2 et 3) 

Professeurs et agents au contact des élèves dans les écoles, collèges et lycées ainsi que ATSEM et AESH

+ professionnels de la petite enfance

+ professionnels de l’hébergement d’urgence

+ policiers et gendarmes

+ surveillants pénitentiaires

+ douaniers de la branche surveillance

Professionnels de santé ou du médico social

+ salarié-es de particulier employeur intervenant auprès de personnes agées et handicapées vulnérables 

+ sapeurs pompiers

Vaccin ARN m 

(dans toutes les circonstances, à titre provisoire depuis le 19.03.21)

Vaccin ARN m

Patients en établissements (ES/ESMS, FAM/MAS, FTM)

Vaccin ARN m

Polypathologie chronique avec au moins 2 insuffisances d’organes

Certaines maladies rares

Mucoviscidose

Transplantés (organe solide ou allogreffe de cellules souches hématopoïétiques)

Trisomie 21

Maladies rénales chroniques sévères

Cancers et maladies hématologiques malignes

Vaccin ARN m si chimio 

Vaccin ARN m si chimio

sinon Vaccin à adenovirus

Vaccin ARN m

ou

Vaccin à adenovirus

Obésité (IMC >30)

Pas de vaccin pour l'instant

sauf si grossesse (2e ou 3e trimestre) : Vaccin à ARN messager

Vaccin ARN m 

(à titre provisoire depuis le 19.03.21)

Vaccin à adenovirus

Vaccin ARN m

ou

Vaccin à adenovirus

BPCO ou insuffisance respiratoire

HTA compliquée

Insuffisance cardiaque

Diabète

(de type 1 et de type 2)

Maladies hépatiques chroniques et en particulier la cirrhose

Troubles psychiatriques

Démence

Antécédent d’accident vasculaire cérébral (AVC)

 

Lieux de vaccination :

Les vaccins à ARN m se font essentiellement en établissements ou en centres de vaccination.
Les vaccins à adénovirus se font essentiellement en cabinet de médecine générale ou de sages-femmes ou en pharmacie.

NB : Certains professionnels, de 55 ans et plus, considérés comme plus exposés au virus (lignes 2 et 3 de notre tableau récapitulatif), peuvent se faire vacciner en centre de vaccination, avec le vaccin AstraZeneca, grâce à des créneaux dédiés.

Situations particulières :

* Grossesse/Allaitement

La vaccination est possible pour les femmes enceintes. Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour les vaccins à adénovirus, il est recommandé de privilégier les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquelles les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus. 
Si une femme enceinte a mal toléré sa première dose de vaccin, quel que soit le vaccin, il est conseillé de différer la deuxième dose après la fin de la grossesse, en concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue.
Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant à ce jour pour la mère et pour l’enfant à naitre, quel que soit le vaccin. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement, poursuivi.

Dans un avis publié le 13 janvier 2021, le CRAT estime qu'une vaccination par vaccin à ARNm est envisageable chez une femme qui allaite.

* Patients HIV + et patients sous traitement immunomodulateur/immunosuppresseur.

La vaccination est possible pour ces patients. Toutefois, l'efficacité, la sécurité et l'immunogénicité des vaccins à adénovirus n'ont pas été évaluées chez les personnes immunodéprimées, y compris celles qui reçoivent un traitement immunosuppresseur. Les vaccins à vecteur viral exposent à des risques infectieux, notamment chez les personnes immunodéprimées.

Rappels :

Immunomodulateurs : les corticostéroïdes et les biothérapies ciblées comme les anti-Tumor Necrosis Factor (TNF) ou les anti-interleukines ou l’anti-CTLA4-Ig (Orencia®).

Immunosuppresseurs : Le methotrexate (Methotrexate®), l’azathioprine (Imurel®), le cyclophosphamide (Endoxan®), l’acide mycophénolique (Cellcept® ou Myfortic®).

 

Pour en savoir plus : Fiche pratique SNJMG sur la vaccination anti CoViD-19

 

Découpler l’allocation aux adultes handicapés (AHH) des revenus du conjoint

 

Une pétition (1)  mise en ligne en Septembre 2020 sur le site du Sénat a mis en lumière une revendication que les associations de personnes malades/handicapées portent depuis de nombreuses années : la désolidarisation des revenus du·de la conjoint·e dans le calcul de l'Allocation Adulte Handicapé (AAH).

 

Pour rappel : en 2017, 1.13 millions de personnes percevaient l'AAH (2), ce qui fait d'elle le deuxième minima social en France. On notera également qu'a été supprimé en 2019 par le gouvernement le Complément de Ressources, qui était d'un montant de 179 euros et pouvait s'ajouter à l'AAH (3) ce qui n'a fait que précariser davantage les personnes malades/handicapées. En outre, l'AAH n'est plus indexée sur l'inflation depuis 2019. Son montant est actuellement de 902,70 euros, soit en dessous du seuil de pauvreté.

De plus, comme indiqué dans la pétition, celle-ci est calculée en fonction des revenus du·de la conjoint·e (3). Si ces revenus dépassent un certain plafond, l'AAH de la personne malade/handicapée lui est retirée et elle se retrouve totalement dépendante de son·sa conjoint·e sur le plan financier. On notera de plus que ceci est calculé par la CAF deux ans en arrière par rapport à la date de mise en couple (4).

 

Cela soulève un certain nombre de problématiques qui nous semblent fondamentales au regard des enjeux sociétaux actuels :

 

Peut-on accepter que les personnes malades/handicapées voient leurs ressources supprimées car elles souhaitent vivre avec un·e conjoint·e?

 

Bien sûr que non ! Le fait de corréler les revenus d'une personne handicapée à sa situation conjugale suggère que handicap et conjugalité seraient incompatibles et mutuellement exclusifs. Cela revient, pour les personnes qui vivent de l’AAH, à choisir entre ne jamais vivre en couple ou à perdre leur autonomie financière. Alors que le handicap occasionne parfois une perte d’autonomie et/ou des soins nécessitant l’assistance du·de la conjoint·e, une double dépendance vis-à-vis du·de la conjoint·e va alors s’installer. Certaines décisions vont alors se trouver empêchées : comment quitter quelqu’un·e quand on en dépend à ce point ?  

On rappellera à toute fin utile que les femmes en situation de handicap sont encore plus victimes que les femmes valides de violences conjugales : « L’Agence des droits fondamentaux de l’Union Européenne estimait en 2014 que 34 % des femmes handicapées avaient subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19 % des valides » (5).

La société patriarcale dans laquelle nous vivons normalise la dépendance de la femme aux revenus de son·sa conjoint·e et le silence quant aux violences qu'elle subirait de la part de celui·celle-ci. Nous ne pouvons et ne devons plus laisser passer cela. Les femmes en situation de handicap sont encore plus dépendantes de leurs conjoint·e·s, entre autres à cause de mesures comme la suppression de leurs ressources du fait des revenus du·de la conjoint·e, mesures qui ne sont pas acceptables et que nous combattons.

Outre ces violences conjugales intolérables, une personne malade/handicapée qui voit ses ressources financières essentielles supprimées en raison d’un choix de vie, se trouve placée de fait dans une situation de dépendance qui accroît les risques de violence et l’impossibilité de se mettre en sécurité le cas échéant.  

 

• Peut-on accepter que les personnes malades/handicapées soient condamnées à vivre avec des ressources en dessous du seuil de pauvreté? Que celles-ci soient obligées de passer leur vie dans la précarité, du fait qu'elles sont malades/handicapées ?

 

La réponse à ces questions peut paraître évidente, et pourtant rien de concret n’est mis en œuvre en ce sens. Cette situation est d’autant plus scandaleuse que l’on sait que les personnes handicapées ont un moindre accès aux soins médicaux, comme l’a montré un rapport remis au Parlement en 2018 sur cette question alarmante (6). Combien de temps encore allons-nous détourner le regard face à ces injustices ?

 

D’autre part, de fortes inégalités existent entre les prestations sociales perçues par les personnes qui ne peuvent pas travailler du fait de leur maladie ou leur handicap, et celles qui ont été contraintes d'arrêter de travailler pour cette même raison. En effet, dans cette dernière situation, c’est la Pension d'Invalidité qui s’applique (7), et éventuellement l'Allocation Supplémentaire d'Invalidité (ASI) si la pension est en dessous d'un certain seuil. On notera que là encore l'ASI dépend des revenus du couple et non de la personne malade/handicapée seule (8), la pension en elle-même n’en dépendant heureusement pas.

Si celles-ci ont eu "la chance" d'avoir pu souscrire à une prévoyance avant leurs arrêts de travail (ce qui concerne davantage les catégories de travailleur·euse·s les plus aisé·e·s), elles bénéficient de compléments de revenus versés par ces prévoyances, organismes privés d'assurance. Quant aux autres qui n'ont pas eu cette "chance" et si travailler leur est impossible, iels doivent se contenter, pour le reste de leur vie, de leurs maigres pensions.

Enfin, les travailleur·euse·s en ESAT, qui ne sont pas justiciables du droit du travail et perçoivent une rémunération extrêmement faible, se retrouvent pour beaucoup avec le minimum vieillesse une fois à la retraite, alors même qu’ils ont parfois travaillé durant toute leur vie active.

 

La diversité de ces situations et des modes de calculs de ces pensions induisent de fortes inégalités entre les personnes malades/handicapées. Le recours aux assurances privées pour pallier les défaillances de l'Etat montre là encore la privatisation de notre modèle social.

 

Ces types de revenus, même s’ils sont à priori « garantis à vie » sont discriminants, ils constituent un autre facteur de précarité : un frein à l’accession au logement ; les propriétaires demandant un travail salarié pour les candidats à la location. Et les logements sociaux accessibles aux personnes handicapées sont rares, d’autant plus que la loi ELAN a fait passer de 100% à 20% la part de logements accessibles dans les constructions neuves.

 

Un argument avancé contre la réduction ou suppression de l’AAH lorsque les revenus du couple dépassent un certain plafond est que l’argent économisé servirait à financer des adaptations pour rendre le monde du travail plus accessible. Or l’AAH s’adresse par définition à des personnes qui ne peuvent pas travailler. Nous ne tolérons pas que l’Etat organise une rivalité entre les" bonnes " personnes handicapées qui accèdent au travail, et celles qui ne le peuvent pas.

 

Notre société est capitaliste et validiste : après tout "ces personnes ne travaillent pas". La "valeur travail", portée fortement par les politiques de droite rend les personnes sans travail "inutiles".

Nous nous opposons à cette vision "utilitariste" des personnes handicapées.

 

Notre société capitaliste et validiste ne semble disposée à accorder rien d’autre que l’aumône : un revenu dit minimal, souvent en-deçà du seuil de pauvreté, qui ne permet pas de vivre décemment mais de survivre. Nous nous élevons contre cette vision sociétale. Nous nous opposons également fortement au lien entre revenus du·de la conjoint·e et ressources de la personne malade/handicapée. Nous soutenons donc pleinement cette pétition et souhaitons que le Sénat entérine enfin ce changement dans le calcul de l'AAH.

Nous demandons donc :

- La désolidarisation des revenus du·delaconjoint·e dans le calcul des ressources des personnes malades/handicapées,

- La revalorisation de ces ressources au-dessus du seuil de pauvreté, à un niveau permettant de vivre dignement, et non de survivre.

 

 

Signataires :

Syndicat National de Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG),

Les Dévalideuses,

Collectif Luttes et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation (CLHEE),

Les méchandicapés.

 

 

1. https://petitions.senat.fr/initiatives/i-416

2. https://informations.handicap.fr/a-AAH-minima-sociaux-10987.php

3.https://www.caf.fr/allocataires/droits-et-prestations/s-informer-sur-les-aides/solidarite-et-insertion/l-allocation-aux-adultes-handicapes-aah

4. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12242

5.https://www.liberation.fr/france/2020/11/24/femmes-handicapees-plus-concernees-et-moins-protegees_1806604

6. Marianne Cornu-Pauchet, Philippe Denormandie, L’accès aux droits et aux soins des personnes en situation de handicap et des personnes en situation de précarité, Rapport remis en juillet 2018 : https://www.complementaire-sante-solidaire.gouv.fr/fichier-utilisateur/fichiers/Rapport2018-acc%C3%A8s%20aux%20soins%20PP%20et%20PH.pdf

7. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F672

8. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F16940