Vaccination anti CoViD-19 : Participation des internes et des remplaçant-es

 

10 Décembre 2020 : Le SNJMG met en garde les parlementaires sur les problemes techniques qui pourraitent empecher de (jeunes) médecins (à commencer par les médecins remplaçants et les internes) de participer pleinement à la campagne de vaccination contre la pandémie CoViD-19.

21 Décembre 2020 : Le SNJMG rappelle cette mise en garde dans un communiqué de presse à l'occasion du début de la campagne vaccinale.

10 Janvier 2021 : A l'instar de la demande explicite du SNJMG, la FMF publie un communiqué pour demander l'accès direct des remplaçants au téléservice « Vaccin Covid ».

11 Janvier 2021 : A l'occasion de l'ouverture des premiers centres de vaccination consacrés à l'ambulatoire, le Conseil de l'Ordre fait savoir que le médecins remplaçants non thésés ne sont pas autorisés à intervenir s'ils ne sont pas sous la supervision d'un-e médecin thésé-e !

14 janvier 2021 : L'Assurance Maladie ouvre (enfin !) aux remplaçant-es au téléservice « Vaccin Covid » via Pro Santé Connect avec leur CPS ou leur e-CPS... mais cet accès reste manifestement impossible aux non thésés. Devant ces multiples problèmes, le SNJMG propose aux médecins remplaçants (thésés ou non) et internes un service spécifique d'infos et d'échanges directs par messagerie (les personnes intéressées sont invitées à se signaler auprès du secrétariat du syndicat)

En attendant la résolution des problèmes de connexion, le SNJMG conseille aux remplaçants qui ne peuvent pas se connecter au téléservice « Vaccin Covid » de conserver temporairement l'identification des patients vaccinés et du médecin remplacé (numéro RPPS et numéro AM/FINESS) pour pouvoir les enregistrer ultérieurement (une fois la connexion possible) et de fournir une attestation papier.

25 janvier 2021 : A la satisfaction des syndicats FMF, MG-France et SNJMG (et, 2 jours plus tard, de ReAGJIR), l'Assurance Maladie confirme que les remplaçants sont bien rémunérés comme des titulaires pour les vacations de centre de vaccination... Malheureusement, la facturation des vacations des remplaçants et de leurs forfaits de saisie de vaccination achoppe sur leur non reconnaissance par l'Assurance Maladie car ils ne disposent pas de numéro Assurance Maladie. Pour résoudre ces problèmes, le SNJMG rappelle la solution qui fait consensus : 

Le mieux pour les remplaçants est d'intervenir en centres de vaccination en tant que médecin assistant (remplaçant thésé) ou médecin adjoint (remplaçant non thésé).
Une fois le contrat correspondant transmis au CDOM, l’assistant ou l’adjoint peut intervenir en centres de vaccination où il utilise sa e-CPS (ou e-CPF) personnelle pour faire les déclarations SI-VAC.
La facturation se fait avec le numéro d’Assurance Maladie du médecin installé qui lui fait une rétrocession d’honoraires de 100%.

03 février 2021 : L'Assurance Maladie admet que les professionnels de santé non installés participant aux opérations de vaccination anti-Covid-19 dans un centre de vaccination, peuvent rencontrer des problèmes de rémunération car ils ne sont pas connus dans ses systèmes d’information (SI). Elle leur propose la solution suivante :

Pour la rémunération des professionnels de santé non installés dans le cadre de la vaccination, un barème dérogatoire national s’applique par heure de vacation réalisée (Voir la fiche pratique SNJMG sur la vaccination).
La structure qui organise le centre de vaccination (maison de santé pluridisciplinaire, CPTS,…) contractualise avec le professionnel de santé, assure sa rémunération puis se fait rembourser par l’Assurance Maladie des sommes versées à ce titre. La structure ne facture pas les actes. La demande de remboursement se fait en envoyant chaque semaine un bordereau spécifique (XLSX) retraçant les vacations réalisées par ces professionnels, à la caisse d’assurance maladie  où se situe la structure.
Dans le bordereau, il faut remplir l’onglet correspondant au statut de chaque professionnel intervenant : retraité, étudiant ou remplaçant.

10 février 2021 : Le SNJMG signale aux médecins remplaçants la mauvaise volonté de l'Assurance Maladie pour leur régler les forfaits de saisie de vaccination : la solution consensuelle rappelée le 25 janvier est donc préférable à la solution préconisée par l'Assurance Maladie le 3 février 2021.

 

Vacciner contre la CoViD-19 avec le vaccin Moderna

Mis à jour le Dimanche, 11 avril 2021
 

 

Infos générales à connaître 

- Caractéristiques

Vaccin à ARN messager
Sans adjuvant
Ne contient pas de coronavirus vivant ou atténué

Autres composants :
lipides (lipide SM-102, cholestérol, 1,2-distéaroyl-sn-glycéro-3-phosphocholine - DSPC, 1,2-dimyristoyl-rac-glycéro-3-méthoxypolyéthylène glycol-2000 - PEG 2000 DMG) :  1,93 mg
trométhamine : 0,31 mg
chlorhydrate de trométhamine : 1,18 mg
acide acétique : 0,043 mg
acétate de sodium trihydraté : 0,12 mg
saccharose : 43,5 mg
eau pour préparation injectables

- Efficacité :

Après deux doses, ce vaccin est efficace à plus de 90 % sur la réduction du nombre de cas de Covid-19 symptomatiques.

La durée de protection apportée n’est pas établie à ce jour. 

- Modalités :

Selon RCP : 2 injections IM (0,5 ml chacune) à 4 semaines d'intervalle

Communiqué de HAS du 23.01.21 :  Afin de protéger plus vite un plus grand nombre de personnes à risque d’hospitalisation ou de décès, la HAS préconise d’élargir à 6 semaines le délai entre 2 doses de vaccin à ARN messager (vaccins de Pfizer et de Moderna).

Après avoir initialement repoussé cette option, le ministre de la Santé, Mr Olivier Véran, annonce le 11 avril 2021 qu'à compter du 14 avril, les 2 doses de vaccin à ARN messager sont espacées de 42 jours (soit 6 semaines).

La vaccination IM n’est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants ou ayant un trouble de l’hémostase en prenant les précautions nécessaires. La HAS souligne que la vaccination par voie IM est possible chez les patients sous anticoagulants avec une INR dans la cible thérapeutique, à conditions de respecter certaines précautions (injecter dans le muscle deltoïde, recourir à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d’injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d’hématome).
Pour les personnes présentant un trouble de l’hémostase, la vaccination par voie IM pourra être réalisée dans les mêmes conditions si l’intérêt de la vaccination l’emporte sur le risque.

- Effets indésirables :

Très fréquent (≥ 1/10) : douleur au site d'injection, fatigue, frissons, fièvre, gonflement au site d'injection, céphalées, arthralgies, myalgies, lymphadénopathie axillaire du même côté que le site d'injection.

Fréquents (≥ 1/100 à < 1/10) : érythème, urticaire ou éruption au site d'injection, autres éruptions, nausées ou vomissement, 

Peu fréquents (≥ 1/1 000 à < 1/100) : prurit au site d'injection

Rares (entre 1/1000 et 1/10.000) : gonflement du visage, paralysie faciale périphérique aiguë

Indéterminés (la fréquence ne peut être estimée à partir des données disponibles) : Anaphylaxie, hypersensibilité

CAT si anaphylaxie :

Appeler le 15
Positionner le patient: demi-assis si dyspnée prépondérante, décubitus dorsal jambes surélevées si malaise conscient, PLS si troubles de conscience
Si adulte: injecter Adrénaline 0,01 mg/kg sans dépasser 0,5 mg, en IM sur face antérolatérale de la cuisse (Renouvelable après 5-10min).

Prévention : Une trousse d’urgence avec 2 ampoules d’adrénaline doit être à disposition sur le lieu de vaccination.

- Contre-indications 

Patient de moins de 18 ans ;

Antécédents d’allergie ;

Episodes infectieux en cours ;

Infection par la COVID-19 < 3 mois (décompte à partir du début des symptômes) ;

Autre vaccination (contre la grippe, le pneumocoque, etc...)  < 2 semaines (NB : Il est conseillé de ne pas faire un autre vaccin dans l’intervalle entre les deux doses de vaccin Moderna).

Remarques :

La vaccination est possible pour les patients HIV + et pour les patients sous traitement immunomodulateur/immunosuppresseur.

Ce vaccin n’est pas recommandé chez des personnes ayant présenté des manifestations allergiques graves telles que des réactions anaphylactiques.

L'anaphylaxie pourrait être liée à une hypersensibilité contre les composants des nanoparticules lipidiques, notamment les molécules de polyéthylène glycol (PEG). Les molécules de PEG sont en effet présentes dans de nombreux produits cosmétiques et médicaments.

Les femmes enceintes qui présentent des comorbidités  (surpoids, hypertension, diabète,…) semblent présenter un risque accru  de développer une forme sévère de la COVID-19. Ceci justifie de s’interroger sur la vaccination chez ces femmes.
En pratique, l'ANSM recommande, chez une femme enceinte, de discuter cette décision en étroite concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue afin d’évaluer individuellement le bénéfice de la vaccination. Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour le vaccin Astrazeneca, il est recommandé de privilégier les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquelles les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus. 
Si une femme enceinte a mal toléré sa première dose de vaccin, quel que soit le vaccin, il est conseillé de différer la deuxième dose après la fin de la grossesse, en concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue.
Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant à ce jour pour la mère et pour l’enfant à naitre , quel que soit le vaccin. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement, poursuivi.

Dans un avis publié le 13 janvier 2021, le CRAT estime qu'une vaccination par vaccin à ARNm contre la Covid 19 est envisageable chez une femme qui allaite.

 

 

Conservation et Préparation du vaccin + geste vaccinal

Ses conditions de conservation sont moins contraignantes que celles du vaccin Comirnaty® :  il peut être stocké dans des congélateurs classiques et non dans des super congélateurs et être utilisé pendant 30 jours après décongélation s’il est conservé entre 2° et 8°C quand cette durée est de 5 jours pour Comirnaty®.

Il se présente en flacon multidoses prêt à l’emploi et ne nécessite pas de dilution : 

Dix (10) doses (de 0,5 ml chacune) peuvent être retirées de chaque flacon.
Un surremplissage supplémentaire est inclus dans chaque flacon pour garantir que 10 doses de 0,5 ml puissent être délivrées.

- Durées de conservation du flacon :

Flacon non ouvert :

Durée de conservation : 7 mois de -25 °C à -15 °C.
Le flacon non ouvert peut être conservé au réfrigérateur entre 2 et 8 °C, à l'abri de la lumière, pendant 30 jours au maximum.
Attention : Ne pas stocker sur de la glace sèche ou à une température inférieure à -40 °C.
Une fois décongelé, le vaccin ne doit pas être recongelé.
Le flacon non ouvert peut être conservé à une température comprise entre 8 et 25 °C pendant 12 heures au maximum après l'avoir sorti du réfrigérateur.

Flacon ouvert (perforé) :

La stabilité chimique et physique en cours d'utilisation a été démontrée pendant 6 heures à une température de 2 °C à 25 °C après la ponction initiale du flacon
D'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement.
Si le vaccin n'est pas utilisé immédiatement, la durée et les conditions de stockage en cours d'utilisation relèvent de la responsabilité de l'utilisateur.

- Préparation des doses de 0.5ml :

Décongeler dans des conditions réfrigérées entre 2° et 8°C (36° à 46°F) pendant 2 heures et 30 minutes. 
Après décongélation, laisser reposer le flacon à température ambiante pendant 15 minutes avant l'administration.
On peut également le décongeler à température ambiante entre 15° et 25°C pendant 1 heure.
Après la décongélation, ne jamais recongeler.

Faites tourner doucement le flacon après la décongélation et entre chaque retrait. Ne pas agiter. Ne pas diluer le vaccin.

Le vaccin "COVID-19 Vaccine Moderna" est une suspension blanche à blanc cassé. Il peut contenir les particules blanches ou translucides liées au produit. Avant d'administrer le vaccin Moderna COVID19, inspectez visuellement les flacons de vaccin pour détecter d'autres particules ou une décoloration. Si l'une de ces conditions existe, le vaccin ne doit pas être administré.

Après le retrait de la première dose de 0,5ml, le flacon doit être maintenu entre 2 °C et 25 °C. 

Noter la date et l'heure de la première utilisation sur le flacon de vaccin.

Jeter le flacon après 6 heures. 

Ne jamais recongeler.

Important :
Une fois prélevée dans le flacon, la dose contenue dans la seringue doit être utilisée immédiatement.
Une fois que le flacon a été perforé pour prélever la première dose, le vaccin doit être utilisé immédiatement et le flacon entamé doit être jeté au plus tard 6 heures après son ouverture.

- Injection de la dose vaccinale :

L'injection se fait en IM dans le muscle deltoide.
Tendre fermement la peau entre l’index et le pouce sans faire de pli cutané.
Piquer perpendiculairement au plan cutané
Tirer légèrement sur le piston pour vérifier que l’aiguille n’est pas dans un vaisseau sanguin 
Pousser lentement sur le piston pour délivrer la dose entière de vaccin 

 

Références :

Fil d'infos SNJMG sur les vaccins

Réponses rapides dans le cadre de la Covid-19 - Démarche médicale pour la vaccination contre la Covid-19 – Premières phases (HAS - 07.01.21)

- Vaccination anti Covid19 (CMG - 15.01.21)

- Modalités de préparation et d'injection du vaccin Moderna (ministère de la Santé - 15.01.21)

Dossier EMA sur vaccin Moderna (avec RCP en anglais)

- RCP du vaccin Moderna en français

 

CoViD-19 : confusion vaccinale et coopération entre professionnels de santé

 

Ces derniers jours ont été le théâtre d’une grande confusion concernant l’organisation de la campagne vaccinale en France. Il s’agissait d’abord d’organiser des consultations pré-vaccinales par des médecins qui mèneraient à des consultations de vaccination, toujours par des médecins (note 1). Devant la lenteur du processus, le Ministre de la santé Olivier Véran est finalement revenu sur ce dispositif le 5 janvier (note 2) en donnant la possibilité d’enchainer les deux consultations, et en permettant aux infirmier.es de vacciner dans les Ehpad.

Au-delà de l’organisation de la stratégie vaccinale, cette confusion met en lumière un problème récurrent dans l’organisation des soins entre les professionnels de santé en France. L’acte de vaccination en régulièrement l’objet d’un débat sur quel professionnel de santé est habilité à le faire. Les pharmaciens ont par exemple été autorisés à pratiquer la vaccination anti-grippale en 2019 (note 3) dans une atmosphère hostile de la part des autres professionnels de santé libéraux habilités à le pratiquer jusqu’alors : infirmier.es (note 5) et médecins en particulier (note 4). Les choses paraissent moins complexes au Royaume-Uni où de larges campagnes de recrutement sont facilement lancées par le NHS (note 6) pour rechercher des personnels pour effectuer la vaccination, avec une simple formation. L’acte de vaccination en lui-même est en effet très simple et les personnels peuvent être formés rapidement. S’il est nécessaire d’avoir des médecins ou infirmiers à proximité en cas de réaction grave, il n’est pas nécessaire qu’eux-mêmes effectuent le vaccin, comme l’ont admis d’autres pays bénéficiant d’un système de santé public organisé.

La différence clé réside dans le fait qu’en France, les professionnels de santé libéraux payés à l’acte peuvent vouloir préserver le monopole d’un acte pour des raisons de maintien de revenu. Une des premières choses mises en place par le gouvernement a été de décider de la facturation de la consultation pré-vaccinale, et de la facturation de l’injection du vaccin lui-même (note 7). Ce détail met en valeur l’absurdité d’une telle organisation dans le contexte d’une pandémie où il s’agirait de mobiliser tous les professionnels de santé collectivement, et non individuellement, à l’acte. Un médecin doit-il se motiver à pratiquer la vaccination en comparant ce que vacciner va lui rapporter par rapport à d’autres consultations ?

Notre système de soins désorganisé, où chaque soin doit être motivé par un acte à facturer qui doit être rentable, montre ses limites. La France bénéficie d’un grand nombre de professionnels de santé compétents, mais le paiement à l’acte et le fonctionnement libéral individuel vient bloquer la coopération entre ces professionnels de façon récurrente. On peut aussi citer l’exemple des sages-femmes qui doivent se battre pour demander le droit à pratique des IVG — qui relève entièrement de leurs compétences — confrontées à des médecins opposés à partager ce monopole (note 8), sans que l’on ne trouve d’autre justification que pécuniaire, puisque que ce serait un véritable service rendu à la santé des femmes, surtout dans un contexte de difficultés d’accès à un médecin le pratiquant.

Pour conclure, la confusion dans la gestion de cette pandémie doit être l’occasion de remettre en question des mécanismes organisationnels de notre système de soins qui viennent entraver la santé publique et l’accès au soin de tous. Nous avons besoin d’une réelle coopération entre professionnels de santé, où les compétences de chacun sont mises au service de la santé de tous, et non limitées dans des cadres obtus pour des raisons de concurrences financières dues au paiement à l’acte et à l’activité libérale individuelle.

Contact presse : presidence@snjmg.org

1 https://www.occitanie.ars.sante.fr/system/files/2021-01/1bis1.FicheSynth%C3%A8sePr%C3%A9parationVaccination_ARSOC_COVID.pdf

2 https://twitter.com/olivierveran/status/1346371103229403136

3 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000038409863/

4 https://www.lequotidiendumedecin.fr/liberal/exercice/conflit-dinterets-melange-des-genres-honteux-des-medecins-braques-contre-la-vaccination-en-pharmacie

5 https://www.ordre-infirmiers.fr/actu/vaccination-par-les-pharmaciens-une-tr%C3%A8s-mauvaise-id%C3%A9e.html

6 https://www.england.nhs.uk/coronavirus/join-the-nhs-covid-19-vaccine-team/#i-dont-currently-work-in-the-nhs-but-would-be-interested-in-a-paid-role

7 https://www.ameli.fr/herault/medecin/actualites/lancement-de-la-vaccination-contre-la-covid-19-cotation-et-remuneration-des-medecins

8 https://www.onssf.org/actualites-professionnelles/communique-de-presse/la-reponse-de-lonssf-au-syngof/

Revue JeuneMG #28

 

Voici le sommaire de ce numero Hiver 2020-2021 de la revue Jeune MG :

ACTUALITÉS : ECN ET INTERNAT 
Internat de médecine 2020 : Les spécialités et les villes préférées des jeunes
médecins (et celles qui sont boudées)
Infos pratiques de rentrée pour les internes de Médecine Générale
Masques de protection pour les internes de Médecine Générale en stages
ambulatoires

DOSSIER : PANDÉMIE COVID 19 (2ème PARTIE)
2e partie de notre dossier COVID-19 : Présentation
Le virus du racisme est bien plus répandu que le nouveau coronavirus
Confusion et rattrapages de début d’épidémie
Mars/Avril 2020, le moment de vérité !
Informer et accompagner plutôt que surveiller et punir

INFORMATIONS MÉDICALES
Le counselling interpersonnel en médecine générale « Exemple du deuil »
Le choix citoyen pour une mort choisie
L’alcool au féminin
Prise en charge des douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire
L'échographie pour tous

ANNONCES PROFESSIONNELLES

 
Pour lire la revue en ligne : cliquer ici.
 

 

RAPPEL : La revue "Jeune-MG" est envoyée gratuitement à tous les inscrits sur le site internet du SNJMG qui ont manifesté leur volonté de s'y abonner.

Pour le recevoir chez vous sans frais, il suffit donc de s'incrire à notre site en signalant que vous souhaitez recevoir la revue Jeune-MG...

 

Vaccination anti CoViD-19 : Cotations et rémunérations pour (futurs) médecins généralistes

Mis à jour le 23 février 2021

Cotations pour la vaccination (en établissement ou en cabinet) si rémunération à l'acte :

Depuis le lancement de la campagne de vaccination, le 4 janvier 2021, le code unique VAC servait à rémunérer aussi bien la consultation médicale (incluant le cas échéant la première injection vaccinale) que l’acte d’injection seul.

Depuis le 23 février 2021, avec le logiciel métier mis à jour, le médecin doit facturer :

- le code VAC d'une valeur unique de 25 euros en métropole (29,60 euros dans les Drom) en cas de consultation ou de visite médicale préalable à la vaccination (tarif comportant la première injection si elle est réalisée dans le même temps) ;

- le code INJ d’une valeur de 9,60 euros (en métropole et dans les Drom) lorsque l’injection vaccinale est réalisée.

Ces codes doivent impérativement être utilisés pour des raisons de traçabilité de l’activité vaccinale anti-Covid-19.

Ces codes VAC et INJ sont :

  • exclus du parcours de soins ;
  • remboursés à 100 % ;
  • exonérés des franchises et des participations forfaitaires ;
  • obligatoirement en tiers payant ;
  • sans dépassement autorisé.

À noter également :

  • les majorations de déplacement (et indemnités kilométriques IK, le cas échéant) et dimanche/jours fériés (majoration F) sont facturables en sus des codes VAC et INJ ;
  • les majorations de nuit et dérogatoires de renfort en Ehpad (MU) ne sont pas cumulables avec la vaccination.
  • En cas de majoration ou complément associé à ces codes VAC et INJ (et uniquement dans ce cas), il est impératif d’indiquer l’EXO DIV 3 afin de garantir la prise en charge à 100 % de la vaccination pour le patient.
  • En cas de facturation en mode dégradé, il est dérogé à l’envoi des pièces justificatives papier.

Une rémunération de la saisie dans « Vaccin Covid » est mise en place avec un forfait de 5,40 € payé a posteriori pour chaque saisie effectuée à l'issue du geste vaccinal. Cette rémunération sera effectuée une fois par mois aux alentours du 15 du mois pour les saisies relatives au mois précédent.

Exemples de cotations/rémunérations à l'acte donnés par l'Assurance Maladie :

- Vaccination au cabinet ou au domicile :

Consultation prévaccinale (y compris, le cas échéant, 1re injection) ou injection au cours d’une consultation : 25 € code « VAC » (et le cas échéant : MD (10 €) +/- IK et/ou les majorations dimanches/jours fériés) et, si injection, forfait de saisie dans « Vaccin Covid » (5,40 €) ;

Injections seules (sans consultation associée) : 9,60 € code « INJ » pour l’injection + forfait de 5,40 € pour chaque injection saisie dans le téléservice « Vaccin Covid ».

- Rémunération à l'acte pour vaccination en Ehpad ou autres structures d’accueil de personnes âgées :

Consultation prévaccinale (y compris, le cas échéant, 1re injection) ou injection au cours d’une consultation : 25 € code « VAC » + MD (10 €) + IK (NB : la majoration de déplacement (MD) est limitée à 3 par déplacement en Ehpad)

Injections seules (sans consultation associée) : 9,60 € code « INJ » pour l’injection + MD (10 €) + IK et forfait de 5,40 € pour chaque injection saisie dans le téléservice « Vaccin Covid ».

Rémunération forfaitaire pour les interventions en établissements ou en centre de vaccination :

Pour plus de simplicité et au-regard d'actes pas toujours traduits en NGAP (aide au remplissage du questionnaire vaccinal, coordination avec les infirmiers présents sur site...), une rémunération forfaitaire est possible, sur la base de mesures mises en place au printemps 2020 afin de faciliter et d’accompagner le renfort apporté par les médecins libéraux et les médecins salariés exerçant en centre de santé auprès du personnel des Ehpad pour la prise en charge des résidents. 

Indépendamment du lieu de vaccination (ESMS ou centres de vaccination), les médecins généralistes peuvent ainsi opter pour une rémunération forfaitaire à la vacation. Il ne faut plus facturer les actes mais renseigner les dates et heures des vacations sur des bordereaux.

Attention, les bordereaux diffèrent en fonction du lieu d'intervention :

Tableaux de rémunération des vacations (ministère de la Santé et Assurance Maladie) :

Attention : La rémunération "internes" se réfère à l'intervention "hors stage" d'interne ne disposant pas de licence de remplacement. L'interne en stage ambulatoire qui intervient en centre de vaccination sous la supervision de son MSU ne perçoit pas de rémunération supplémentaire.

A noter par ailleurs :

  • la rémunération à la vacation est possible quel que soit le nombre de personnes prises en charge (la règle d'au moins 15 personnes prises en charge pour permettre la rémunération à la vacation initialement prévue pour les EHPAD est supprimée) ;
  • aucune facturation à l'acte ni majoration (déplacement, nuit, dimanche, majorations dérogatoires de renfort Covid en EHPAD...) ne peut être réalisée en sus de la vacation forfaitaire qui est « tout compris » ;
  • le forfait de 5,40 € pour la saisie dans « Vaccin Covid » sera versé au médecin pour chaque injection saisie ;

 

 

Création et activation de la carte e-CPS

 

La e-CPS permet au médecin de s’authentifier directement auprès d’un service en ligne avec son mobile ou sa tablette, sans passer par un poste configuré et équipé d’un lecteur de carte.

 

Création de la carte e-CPS

Tutoriel de création de la e-CPS

Activation de la carte e-CPS

- Activation de la e-CPS AVEC une carte CPS :

- Activation SANS carte CPS :

 
  • vérifier et au besoin mettre à jour ses coordonnées auprès de l’Ordre des médecins (délai 72h pour la mise à jour) ;
  • activer sa e-CPS sur le site officiel dédié (la vérification d’identité se fait à partir des coordonnées connues de l’Ordre, d’où la nécessité de les mettre à jour si besoin) ;

NB : pendant le processus d’activation, un QR code est transmis par mail et devra être « flashé » par votre smartphone puis un code SMS sur votre téléphone à saisir.

Test de la carte e-CPS

Une fois la e-CPS activée, il est recommandé de la tester sur le site officiel dédié.

Quelle assistance en cas de besoin ?

- Si l'activation de la e-CPS avec coordonnées (mail et téléphone) de correspondance a échoué :

Il faut mettre à jour les coordonnées de correspondance.

- Si l'activation de la e-CPS avec la carte CPS a échoué :

3 solutions possibles :

  • Utiliser un autre matériel (ordinateur et lecteur de cartes) ou emprunter celui d’un confrère qui a réussi l’opération. Il est en effet possible qu’une contrainte technique liée spécifiquement à votre installation informatique vous empêche de réaliser ces différentes étapes ;
  • Contacter votre éditeur de logiciel de gestion. Votre éditeur est informé de cette démarche et pourra vous aider à dépanner votre installation pour rendre l’usage de votre carte CPS compatible avec d’autres systèmes que le sien.
  • Contacter le support au : 0 809 40 00 82 (service gratuit + prix de l'appel). Pour vous aider à réaliser ces étapes de connexion et vous orienter vers les interlocuteurs spécialisés en fonction du problème que vous rencontrez.

Pour toutes autres questions, une FAQ dédiée à la e-CPS est en ligne pour répondre au mieux à vos besoins.

Les médecins généralistes peuvent aussi contacter le support téléphonique des cartes CPS : 0 825 852 000 (0,06 euros / min).

 

Vaccination contre le coronavirus : rassurer sans mépriser, impossible pour les médecins ?

 

Suite au lancement de la campagne vaccinale, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) tient à préciser son positionnement sur le vaccin et ses enjeux : les médecins généralistes sont en effet en première ligne face au Covid-19 (1).

Nous rappelons à toutes fins utiles que depuis toujours, notre syndicat est indépendant de l’industrie pharmaceutique.

Les études actuellement disponibles concernant le vaccin semblent rassurantes. La balance bénéfice-risque paraît favorable selon l'HAS (2), même si des incertitudes demeurent selon la revue Prescrire (3).

Nous pensons que se faire vacciner, en plus des autres mesures barrières, constitue un moyen de lutter contre l'épidémie de coronavirus. Nous incitons donc les personnes à se faire vacciner, selon la priorisation prévue (personnes âgées, travailleur.ses en santé, etc...). Nous regrettons toutefois que la vaccination des personnes vulnérables et précaires, vivant en collectivité (prisons, établissements psychiatriques, foyers…) ne soit pas plus précoce. (4)

Nous rappelons aussi notre opposition formelle à toute mesure coercitive concernant la vaccination. Il s’agirait d’une entorse grave au code de santé publique. Le consentement éclairé doit être recherché. Nous devons fournir "une information claire, loyale et adaptée" et respecter la décision finale qui appartient aux usager.e.s. (5)

Nous nous désolidarisons de nos confrères et consoeurs s’improvisant « gardiens de la raison » (6), répondant par le mépris, l’insulte et l’agressivité à toute question légitime sur la vaccination (concernant les conflits d’intérêts, les effets secondaires, le manque de recul sur le vaccin ou bien encore sur la mise en scène médiatique douteuse de la première vaccination). Il est possible de conseiller un vaccin, tout en faisant preuve d’humilité, sans étiqueter « antivax », « complotiste » ou « covidiot » toute personne ayant des interrogations de bonne foi. Nous pensons d’ailleurs que l’apport des sciences humaines et sociales est indispensable pour mieux comprendre les enjeux d'acceptation ou de méfiance envers les vaccins dans la population, sans omettre la responsabilité du corps médical lui-même.

En conclusion : la vaccination Covid-19 est utile, avec une balance bénéfice risque favorable.

Mépriser la population est délétère, avec des effets secondaires graves. A quand un vaccin contre la suffisance des médecins ?

 

Sources:

(1) : Coronavirus en France : les défis de la campagne de vaccination

(2) : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3227179/fr/vaccination-contre-la-covid-19-la-has-definit-la-strategie-d-utilisation-du-vaccin-comirnaty 

(3) "Vaccin Covid-19 à ARN messager tozinaméran (Comirnaty) des firmes Pfizer et BioNTech) et personnes âgées: quelques donné,es beaucoup d'incertitudes", Prescrire, 23/12/20

(4) https://www.has-sante.fr/jcms/p_3221237/fr/vaccins-covid-19-quelle-strategie-de-priorisation-a-l-initiation-de-la-campagne

(5) https://www.france-assos-sante.org/communique_presse/la-vaccination-anti-covid-un-acte-medical-qui-doit-sinscrire-dans-le-cadre-habituel-de-la-relation-patient-medecin/

(6) https://www.editionsladecouverte.fr/les_gardiens_de_la_raison-9782348046155

 

Vaccination anti CoViD-19 et Médecine Générale

 

Pour connaître la documentation scientifique, le cadre réglementaire et les modalités pratiques concernant la vaccination (cliquer sur la vignette pour accéder aux informations) :

Vaccination anti CoViD-19

 

NB :  le SNJMG met à jour régulièrement à compter du 06 février 2021 des tableaux récapitulatifs sur les critères d'éligibilité aux différents vaccins et les lieux de vaccination correspondants.

 

Vacciner contre la CoViD-19 avec Comirnaty

Mis à jour le Dimanche, 11 avril 2021

 

Infos générales à connaître 

- Caractéristiques

Vaccin à ARN messager
Sans adjuvant
Ne contient pas de coronavirus vivant ou atténué

Autres composants :
Lipides (ALC-0315, ALC-0159, 1,2- distéaroyl-sn-glycéro-3-phosphocholine (DSPC), Cholestérol)
Chlorure de sodium
Chlorure de potassium
Phosphate monopotassique
Phosphate disodique dihydraté
Saccharose
Eau pour préparation injectables

- Efficacité :

Après deux doses, ce vaccin est efficace à plus de 90 % sur la réduction du nombre de cas de Covid-19 symptomatiques.

La durée de protection apportée n’est pas établie à ce jour. 

- Modalités :

Selon RCP : 2 injections IM (0,3 ml chacune) à 3 semaines d'intervalle (+/- 2 jours)

Avis de l'ANSM du 07.01.21 : Une flexibilité d’administration de la seconde dose entre 21 et 42 jours (soit de 3 à 6 semaines) est possible au vu des circonstances actuelles, afin d’élargir la couverture vaccinale des personnes prioritaires et pour faire face aux fluctuations d’approvisionnements. Toutefois,  il est recommandé de ne pas dépasser un intervalle de 42 jours entre la première et la seconde dose car "rien ne prouve qu’une seconde dose administrée au-delà de 42 jours conserve l’efficacité à moyen et long termes du vaccin".

Communiqué de HAS du 23.01.21 :  Afin de protéger plus vite un plus grand nombre de personnes à risque d’hospitalisation ou de décès, la HAS préconise d’élargir à 6 semaines le délai entre 2 doses de vaccin à ARN messager (vaccins de Pfizer et de Moderna).

Après avoir initialement repoussé cette option, le ministre de la Santé, Mr Olivier Véran, annonce le 11 avril 2021 qu'à compter du 14 avril, les 2 doses de vaccin à ARN messager sont espacées de 42 jours (soit 6 semaines).

La vaccination IM n’est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants ou ayant un trouble de l’hémostase en prenant les précautions nécessaires.

La HAS souligne que la vaccination par voie IM est possible chez les patients sous anticoagulants avec une INR dans la cible thérapeutique, à conditions de respecter certaines précautions (injecter dans le muscle deltoïde, recourir à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d’injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d’hématome).

Pour les personnes présentant un trouble de l’hémostase, la vaccination par voie IM pourra être réalisée dans les mêmes conditions si l’intérêt de la vaccination l’emporte sur le risque.

- Effets indésirables :

Fréquents / très fréquents : céphalées, arthralgies, myalgies, asthénie, fièvre, nausées, douleur/rougeur au site d’injection

Rare (entre 1/1000 et 1/10.000) : Paralysie faciale périphérique aigue

Très rare (entre 1/500.000 et 1/1.000.000) : Anaphylaxie

CAT si anaphylaxie :

Appeler le 15
Positionner le patient: demi-assis si dyspnée prépondérante, décubitus dorsal jambes surélevées si malaise conscient, PLS si troubles de conscience
Si adulte: injecter Adrénaline 0,01 mg/kg sans dépasser 0,5 mg, en IM sur face antérolatérale de la cuisse (Renouvelable après 5-10min).

Prévention : Une trousse d’urgence avec 2 ampoules d’adrénaline doit être à disposition sur le lieu de vaccination.

- Retours de pharmacovigilance

- Contre-indications 

Patient de moins de 16 ans ;

Antécédents d’allergie à un ou plusieurs des composants ;

Episodes infectieux en cours ;

Infection par la COVID-19 < 3 mois (décompte à partir du début des symptômes) ;

Autre vaccination (contre la grippe, le pneumocoque, etc...) < 2 semaines (NB : Il est conseillé de ne pas faire un autre vaccin dans l’intervalle entre les deux doses).

Remarques :

La vaccination est possible pour les patients HIV + et pour les patients sous traitement immunomodulateur/immunosuppresseur.

Ce vaccin n’est pas recommandé chez des personnes ayant présenté des manifestations allergiques graves telles que des réactions anaphylactiques.

L'anaphylaxie pourrait être liée à une hypersensibilité contre les composants des nanoparticules lipidiques, notamment les molécules de polyéthylène glycol (PEG). Les molécules de PEG sont en effet présentes dans de nombreux produits cosmétiques et médicaments. Sa fréquence est de l'ordre de un cas pour 100 000 vaccinations. 

Les femmes enceintes qui présentent des comorbidités  (surpoids, hypertension, diabète,…) semblent présenter un risque accru  de développer une forme sévère de la COVID-19 . Ceci justifie de s’interroger sur la vaccination chez ces femmes.
En pratique, l'ANSM recommande, chez une femme enceinte, de discuter cette décision en étroite concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue afin d’évaluer individuellement le bénéfice de la vaccination. Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour le vaccin Astrazeneca, il est recommandé de privilégier les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquelles les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus. 
Si une femme enceinte a mal toléré sa première dose de vaccin, quel que soit le vaccin, il est conseillé de différer la deuxième dose après la fin de la grossesse, en concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue.
Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant à ce jour pour la mère et pour l’enfant à naitre , quel que soit le vaccin. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement, poursuivi.

Dans un avis publié le 13 janvier 2021, le CRAT estime qu'une vaccination par vaccin à ARNm contre la Covid 19 est envisageable chez une femme qui allaite.

 

Conservation et Préparation du vaccin + geste vaccinal

- Durées de conservation du flacon non ouvert (A abriter de la lumière solaire) :

6 mois entre -90 et -60°
5 jours entre 2 et 8°
2h00 si températures habituelles (inférieures à 30°)

- Durée de conservation du vaccin dilué :

Stabilité physico-chimique de 6h00 entre 2 et 30°C

- Décongélation du vaccin :

Le flacon multidose doit être conservé congelé et être décongelé avant dilution.

Pour la décongélation, les flacons congelés doivent être placés à une température de 2 °C à 8 °C ; pour une boîte de 195 flacons, la décongélation pourra prendre 3 heures. Les flacons congelés peuvent également être décongelés à une température allant jusqu’à 30 °C pendant 30 minutes pour une utilisation immédiate.

Après décongélation, le flacon non dilué peut être conservé deux heures à température ambiante (<30°) et 5 jours au réfrigérateur entre 2 et 8 degrés.

- Dilution du vaccin :

Avant utilisation inspectez l’aspect du vaccin décongelé : si l’aspect est conforme (aspect d’une dispersion de couleur blanche ou blanc cassé, exempte de particules visibles), retournez délicatement le flacon non dilué à 10 reprises une première fois, sinon, il faut l'éliminer.

Le vaccin décongelé doit être dilué dans son flacon d’origine à l’aide de 1,8 ml de solution injectable de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %), en utilisant une aiguille de calibre 21 G (gauge) ou moins et en respectant les règles d’asepsie.

Avant de retirer l’aiguille du bouchon du flacon, il est important d'équilibrer la pression du flacon en aspirant 1,8 ml d’air dans la seringue de diluant vide ; cette étape facilitera le remplissage de la seringue de 1ml permettant d’assurer l’injection IM ensuite, réduisant le risque d’aspiration de bulles d’air toujours difficiles à éliminer.

Retourner délicatement la solution diluée à 10 reprises, une seconde fois.
Attention à ne pas secouer le flacon ! (risque de rupture des nano-particules de lipide rendant le vaccin inopérant)

Le vaccin dilué doit avoir l’aspect d’une dispersion de couleur blanche ou blanc cassé, exempte de particules visibles.
Important : il faut éliminer le vaccin dilué si la présence de particules ou une coloration anormale sont observées.

La date et l’heure de l’expiration de la solution diluée doivent être inscrites sur les flacons dilués. 
Attention à ne pas congeler ni secouer le vaccin dilué !

S'il est conservé au réfrigérateur, laisser le vaccin dilué atteindre la température ambiante avant de l’utiliser.

- Préparation des doses individuelles de 0,3ml :

Après dilution, le flacon doit contenir 2,25 ml, ce qui garanti, selon la RCP, 5 doses vaccinales mais l'EMA autorise depuis le 8 janvier 2021 à se servir de 6 doses. 

Prélever la dose requise de 0,3 ml de vaccin dilué à l’aide d’une aiguille stérile 25 G de 25 mm de longueur et d'une seringue de 1ml dite à tuberculine, permettant une mesure la plus précise de la dose à prélever.
NB : Il n’est pas recommandé de tapoter sur la seringue.

Éliminer tout vaccin non utilisé dans les 6 heures suivant la dilution.

- Injection de la dose vaccinale :

Une fois la dose individuelle préparée, il ne faut pas changer l'aiguille (sauf si elle s'est cassée) !

Rappel pour le choix d'aiguille : diamètre (25 à 22 G) / longueur (>=25 mm, sauf cas particulier 16 mm) 

• Tissu adipeux normal ou épais: aiguille 25G (0,5 mm) (orange) de longueur 25 mm, aiguille 23G (0,6mm) (bleue) de longueur 30 mm, ou aiguille 22G (0,7 mm) (noire) de longueur 30 mm
• Tissu adipeux peu important en particulier chez les personnes âgées: aiguille 25G 0,5 mm (oranges) de longueur 16 mm utilisables, à condition d'être bien perpendiculaire à la peau et d'enfoncer l'aiguille jusqu'à la garde

L'injection se fait en IM dans le muscle deltoide :

Tendre fermement la peau entre l’index et le pouce sans faire de pli cutané.

Piquer perpendiculairement au plan cutané.

Tirer légèrement sur le piston pour vérifier que l’aiguille n’est pas dans un vaisseau sanguin (Facultatif).

Pousser lentement sur le piston pour délivrer la dose entière de vaccin.

Remarques :

Aiguilles et seringues sont fournis avec le vaccin mais ces aiguilles livrées peuvent être "trop courtes" : "On a reçu des seringues équipées d’aiguilles 0,5mm sur 16mm, qui ne sont pas adaptées a une injection intramusculaire stricte" (Dr. Laurent Fignon, gériatre à l’hôpital de Cannes - France Info) -> Il faut alors penser à la changer AVANT de remplir la seringue individuelle de solution vaccinale.
"Le vaccin doit être fait strictement en intramusculaire. Le faire en sous-cutané augmente le risque d'inefficacité : les nanoparticules lipidiques pourraient libérer leur contenu (l’ARN messager) dans la graisse de l’hypoderme plutôt que dans le muscle." (Pr. Frédéric Lagarce, professeur de biopharmacie, chercheur spécialisé en nano médecines et vice-doyen de la faculté de santé d’Angers - Le Figaro)

 

Schéma récapitulatif (Source : Omedit - Ile de France) :

Videos de démonstration  (attention : elles ne tiennent pas compte des infos complémentaires publiées à compter du 7 janvier 2021) :

Vidéo plus récente :

 

 

Références :

- Fil d'infos SNJMG sur les vaccins

- Régles d'administration du vaccin Comirnaty

Notice RCP (Résumé des caractéristiques du produit) du vaccin Comirnaty

Stratégie d’utilisation du vaccin Comirnaty ® (HAS - 24.12.21)

- Recommandations Seringues et Aiguilles (08.01.21)

Réponses rapides dans le cadre de la Covid-19 - Démarche médicale pour la vaccination contre la Covid-19 – Premières phases (HAS - 07.01.21)

Vaccination anti Covid19 (CMG - 15.01.21)

 

 

Coronavirus en France : les défis de la campagne de vaccination

 

Jean Castex, Premier Ministre, a présenté la semaine dernière au Parlement la stratégie vaccinale contre la maladie CoViD-19.

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) plaide inlassablement pour l'organisation en France d'une véritable démocratie sanitaire. Si depuis les années 1990, dans le sillage de la mobilisation citoyenne contre le SIDA, le SNJMG a constaté des avancées dans ce sens, il espérait de nouveaux progrès à l'occasion de la réponse à la pandémie CoViD-19. Hélas, il a constaté une gestion très verticale de la crise et l'a régulièrement regretté depuis Mars 2020.

C’est pourquoi le SNJMG espère que le moment vaccinal pourra marquer un changement positif. Déjà, le SNJMG apprécie d’avoir participé aux auditions de l’OPECST, présidé par Mr. le député Cédric Villani, dans le cadre de la préparation au débat parlementaire (1).

Concernant la vaccination, le SNJMG la voit non comme un remède miracle à la crise (qui pour rappel n’est pas que purement sanitaire) mais comme un outil, nous l’espérons important, à intégrer dans une stratégie mobilisant plusieurs ressources sanitaires (à commencer par les gestes barrières) et non sanitaires.

Dans le cadre d’un accès plein et entier à des soins de qualité, le SNJMG souscrit à la triple priorité affichée par le gouvernement : libre choix, gratuité et sécurité.

Le libre choix de la vaccination écarte l’obligation vaccinale ; c’était un souhait d’une large majorité de la communauté médicale. Ce libre choix impose pour le SNJMG la recherche d’un consentement libre et éclairé de tous les patients : le SNJMG veillera à ce que l’organisation de la campagne vaccinale respecte cet objectif.

Pour la gratuité, le SNJMG veut s’assurer qu’elle se fera sans avance de frais et qu’elle concernera tant le vaccin que les actes (para) médicaux induits. Ceci sera particulièrement important pour les publics précaires (Bénéficiaires AME et CSS) et éloignés du système de soins (personnes en lieu de privation de liberté, migrants et sans domicile fixe) pour les quels le SNJMG demande une vaccination prioritaire (comme les personnes agées en EHPAD et leur personnel).

Concernant la sécurité de la campagne, le SNJMG demande une médiatisation de l’information scientifique concernant les vaccins proposés et une pharmacovigilance dédiée, simple, efficiente, avec des outils informatiques de gestion décentralisée, sans communication au Health Data Hub tant que celui-ci est supporté par la plateforme Azure de la société Microsoft. Il va de soi soit pour le SNJMG que ce système de pharmacovigilance devra médiatiser régulièrement les informations collectées et analysées.

Concernant les professionnels de santé, nous plaidons pour une campagne interprofessionnelle (ouverte aux médecins, pharmaciens, sage-femmes et IDE) et ne se limitant ni à la médecine libérale (mais ouverte aussi aux organisations humanitaires) ni aux seuls médecins généralistes installés (mais aussi ouverte aux collaborateurs, aux remplaçants et aux internes en stages ambulatoires).

Enfin, en matière de transparence, le SNJMG sera attentif à l’action auprès du ministre des solidarités et de la santé, du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale présidé par Mr le Pr Fischer. Si le SNJMG apprécie que le gouvernement ait renoncé à nommer à sa présidence Mr Viossat, en raison de ses précédentes fonctions à des postes de responsabilités d’entreprises internationales du médicament, il regrette que celui-ci ait été vite « recasé » à la tête du conseil suivant la logistique de la vaccination. De même, le choix du Pr Fischer n’est pas sans poser questions au vu de son expérience à la présidence de la concertation citoyenne sur les vaccinations des enfants, qui s’est conclue, selon l’association Formidep, par un triple fiasco : déontologique, scientifique et démocratique (2).

 

  1. http://www.snjmg.org/blog/post/vaccination-anti-covid-19-le-snjmg-participe-a-la-preparation-du-debat-parlementaire/1842
  2. https://formindep.fr/lobligation-cest-la-decision-eclairee/