Plan de prévention national en matière de santé : un assemblage de mesures d'ambition variable

 
Depuis de bien longues années, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) déplore la part congrue accordée à la prévention dans le système de santé en France. Et depuis ce temps, le SNJMG renouvelle ses propositions afin de changer la donne (dernier exemple en date : l'avis du SNJMG sur la Stratégie Nationale de Santé).
 
Aussi, c’est avec grand interet que le SNJMG a pris connaissance des 25 mesures phares du plan national de prévention en matière de santé, présentées le lundi 26 mars 2018 par le premier ministre et la ministre de la santé dans les locaux de l’agence France Santé Publique.
Selon le gouvernement, ce plan représente un investissement de 400 millions d'euros pour cinq ans, soit près de 0.2% du montant annuel de la consommation de soins et de biens médicaux
 
En matière de consommation de produits néfastes pour la santé, le SNJMG a apprécié la hausse du prix du tabac (même si le saussinonage en plusieurs étapes fait craindre une limitation de la portée de cette mesure) et apprend avec satisfaction que l’aide au sevrage, qui se limite aujourd’hui à un forfait de 150 euros par assuré et par an, sera progressivement assurée par un remboursement de l’assurance-maladie, comme pour tous les médicaments remboursables. Mais, le SNJMG déplore que pour l’instant le plan du gouvernement ne propose aucune mesure concrete supplémentaire.
 
Concernant l’alcool, deuxième cause de mortalité évitable en France, avec 49 000 morts par an, dont 15 000 par cancer, les annonces semblent bien modestes : seules sont annoncées une augmentation de la taille du pictogramme « interdit aux femmes enceintes » sur les bouteilles d’alcool et une « amélioration » de la démarche de prévention auprès des femmes enceintes et des jeunes pris en charge aux urgences après une « alcoolisation aigüe ».
 
Plus globalement sur l’ensemble des consommations (tabac, d’alcool ou de cannabis) et pratiques (écrans, jeux…) à risques, le plan n’annonce qu’un renforcement - non précisé - des consultations jeunes consommateurs et des structures destinées à venir en aide aux jeunes de 11 à 25 ans et à leurs familles, grâce aux « recettes de l’amende forfaitaire pour usage simple de stupéfiants »…
 
Concernant la nutrition, le plan annonce l’extension à partir de 2020 et sur la base du volontariat du logo « Nutri-Score » à la restauration collective et aux produits non emballés (céréales, gâteaux, bonbons, pain) mais ne reprend aucune des mesures proposées en novembre 2017 par le Haut Conseil à la Santé Publique
Avant même de connaître les résultats définitifs d’une évaluation de l’expérimentation cet hiver dans deux régions pilotes (Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine), le gouvernement annonce - sans surprise - la généralisation de la vaccination contre la grippe par des pharmaciens formés volontaires dès 2019.
 
Parmi les autres mesures phares, le SNJMG apprécie la prise en charge à 100% avec possibilité de tiers payant intégral du dépistage du cancer du col utérin (seul dépistage aux résultats suffisamment robustes en terme de santé publique).
 
Enfin, le gouvernement a joint à la présentation de ce plan un rappel sur le nouveau service sanitaire obligatoire pour lequel 48.000 futurs médecins, sages-femmes ou infirmiers participeront au soutien de ces missions de prévention dès la rentrée 2018. A ce sujet, le SNJMG regrette que le gouvernement ait raté l'occasion de reconstruire un service public efficient de santé scolaire au sein duquel des étudiants en santé correctement formés, encadrés mais aussi indemnisés auraient pu intervenir dans des conditions optimales pour eux mêmes et les enfants concernés. 
 
Globalement, le SNJMG apprécie un pas dans la bonne direction (notamment en ce qui concerne le dépistage du cancer de col de l'uterus dont le SNJMG demande que le remboursement à 100% concerne aussi bien la consultation médicale que l'examen anatomopathologique) mais déplore la timidité de ce pas (du moins dans sa présentation actuelle).
 
 
Contact presse : Sayaka Oguchi
president@snjmg.org - 07 61 99 39 22
 

Médecins privés de thèse : la sortie de l'impasse administrative se précise !

 

Le décret du 28 Mars 2018 concernant la régularisation administrative des anciens résidents en médecine générale est paru aujourd'hui au Journal Officiel.

 

C'est un décret d'application de la loi "Montagne" de décembre 2016 qui permet d'organiser en pratique la sortie de l'impasse administrative dans la quelle se trouvent une centaine de médecins généralistes ayant validés la quasi totalité de leur cursus universitaire à l'exception de la soutenance de thèse, soutenance qui leur était refusé depuis 2013.

 

Ce texte est en cohérence avec les conclusions de la réunion de concertation qui s'est tenu le 25 septembre 2017 à la DGOS en présence de représentants du Conseil de l'Ordre, du CNGE et de syndicats médicaux s'étant impliqués dans le dossier à titre divers  : FMF, MGFrance, SML et SNJMG (1). 

Il permet aux personnes ayant validé leur résidanat en médecine générale mais n'ayant pas soutenu leur thèse :

- Soit de s'inscrire à l'université en vue de soutenir leur thèse ;
- Soit de s'inscrire à l'université afin de valider, dans un délai maximum de six années, un complément de formation en stage et hors stage dispensé dans le cadre du troisième cycle des études de médecine, puis de soutenir leur thèse.

Une commission émet un avis sur le complément de formation nécessaire et le soumet cet avis aux tutelles qui notifient leur décision aux facultés qui statuent sur les modalités de remises à niveau.

Une dérogation fixe la prise d'inscription en faculté possible dès le 31 mai 2018. La date limite de dépôt du dossier est fixée au 28 février 2021.

Comme prévu par la loi "Montagne" de décembre 2016, ces dispositions sont soumises à une close conditionnelle d'exercice en zone sous dotée pendant 2 ans minimum. Il est donc question d'exercice et non d'installation et, en l'absence de précision dans le texte du décret, les remplacements devraient pouvoir remplir cette condition d'exercice.

 

Le Syndicat National des jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) s'est mobilisé depuis 2013 dans la représentation et la défense des médecins "privés de thèse" (jusqu'à un recours en Conseil d'Etat) et il s'est naturellement entretenu avec eux ce jour suite à la publication du décret. Pour le SNJMG comme pour les médecins privés de thèse, cette publication au Journal Officiel constitue une bonne nouvelle car ce décret donne enfin, même si elle n'est pas parfaite, une perspective professionnelle concrète à cette centaine d'étudiants contraints depuis 2013 à abandonner leur vocation médicale.

 

 

Contact presse :

Arnaud Deloire (chargé de mission SNJMG - privés de thèse)

06 33 88 29 06

 

 

(1) : Le SNJMG remercie le Conseil de l'Ordre, le CNGE et les syndicats FMF, MGFrance et SML pour leur implication dans la résolution de ce dossier

 

Choix de stages hospitaliers des IMG de Paris Ile de France

Infos pour IMG de Paris - Ile de France

Cher(e) collègue,
 
La semaine prochaine, nous avons notre rendez vous adoré avec l'ARS ( je plaisante, bien sûr !) : il s'agit des choix de stages hospitaliers.
Ce RDV qui n'est jamais une partie de plaisir sera facilité grâce à deux outils (même si cela reste stressant) :
 
Une plateforme officieuse de pré choix a été mis en place par le syndicat SRP-IMG (en partenariat avec l'URPS et le Conseil de l'Ordre). Sur la même base de collaboration ouverte qui prévaut pour la plateforme officieuse d'évaluation des stages hospitaliers hébergée sur le site du SNJMG, cette plateforme est ouverte à l'ensemble des internes du DES de Médecine Générale d'Ile de France, membres ou non d'un des deux syndicats d'IMG. Cette plateforme permettra de faire des simulations de choix (je rappelle que le vrai choix reste celui organisé par l'ARS) mais aussi de préparer au mieux les commissions de répartition "en sachant exactement qui a fait quoi et qui veut faire quoi".
Le SNJMG conseille donc à tou(te)s les IMG d'utiliser cette plateforme !
 
- Avant d'utiliser cette plateforme de pré choix, nous vous conseillons vivement de faire l'évaluation de votre actuel stage hospitalier (si c'est le cas) et de consulter celles des autres internes (dans tous les cas de figure) sur la plateforme officieuse d'évaluation des stages hospitaliers. Nous vous rappelons qu'à la différence du site officiel d'évaluation des stages (qu'il est obligatoire de renseigner, je le rappelle), cette plateforme créée par des IMG pour des IMG (et commun aux différents syndicats d'IMG sur Paris) est facultative, veillant à protéger l'anonymat des internes procédant à l'évaluation et non accessible en direct aux chefs de services ni à l'ARS. Vous êtes donc dans de bonnes conditions de tranquillité d'esprit pour donner votre sentiment sur votre stage et découvrir l'avis tout aussi libre de vos collègues sur leur stage.
A utiliser sans modération (dans les limites légales, bien sûr : pas de diffamation ni de discours haineux) !
 
Je conclue ce message en signalant que le SNJMG, conformement à la réunion post choix du 21 octobre 2017, a déposé un préavis de grève pour les IMG à l'occasion des choix de stages hospitaliers de Paris. Il ne s'agit pas d'appeler les internes à faire la grève des choix mais de donner aux internes la possibilité légale de se mettre en grève et de refuser de choisir s'ils estiment comme en Octobre 2017 que la liste des postes ne leur convient pas.
 
Le SNJMG sera présent aux choix, à la disposition de chacun(e) d'entre vous pour tout renseignement complémentaire. 
 
Bonne fin de semaine
Au plaisir de se rencontrer 
 
Sayaka Oguchi
Présidente du SNJMG
 

Revue Jeune-MG #20

En cette fin de mois de Mars, les abonnés à la revue Jeune-MG recoivent le numero du printemps 2018 dont le thème est : "Les Jeunes Médecins Généralistes et la réforme du systeme de santé"

PS : il y a aussi deux mini dossiers sur l'extension d'obligation vaccinale et l'endométriose

RAPPEL : La revue "Jeune-MG" est envoyée gratuitement à tous les inscrits sur le site internet du SNJMG qui ont manifesté leur volonté de s'y abonner. Pour le recevoir chez vous sans frais, il suffit donc de s'incrire à notre site en signalant que vous souhaitez recevoir la revue Jeune-MG...

Assises Nationales des Jeunes Médecins Généralistes #5

Ce jour, ont lieu les rencontres nationales à Paris dans le cadre de la 5e édition des Assises Nationales des Jeunes Médecins Généralistes.

A la différence des précédentes éditions, il n’y aura pas de plénieres ni de tables rondes : que des ateliers de formation pratique dont certaines spécifiquement dédiées aux internes !

Thème de cette 5e édition : Intimité des corps et Respect des personnes en Médecine Générale.

Pour plus d'infos : Site Internet des Assises Nationales des Jeunes Médecins Généralistes

Déclaration fiscale des gains divers

Voici quelques jours, un débat a été lancé sur Twitter sur ce qu'il fallait mettre en "Gains divers" dans la déclaration d'impots du médecin généraliste.


Devant les avis divergents exprimés, le SNJMG a ré interrogé son AGA partenaire, ABC PL (mais aussi, dans une volonté d'impartialité, d'autres AGA).
Il en ressort une confirmation (même si ça peut être étonnant ou injuste) de l'information que nous donnons sur notre site : la ROSP doit être déclarée en "Gains divers".


Pour être plus précis, voici la liste des recettes à déclarer en "Gains divers" selon les différentes AGA interrogées :
- expertises
- redevances percues de collaborateur/collaboratrice
- indemnités journalières "Loi Madelin"
- indemnités "perte d'exploitation"
- indemnités et allocation CARMF
- allocations et indemnité maternité/paternité/adoption CPAM
- "bonus" véhicule si celui ci est inscrit à l'actif professionnel
- rémunération des médecins maitres de stages universitaires (MSU)
- indemnisations formation continue (FIFPL et DPC)
- indemnisations syndicales et indemnisation de participation aux Commissions paritaires locales ou nationale
- ROSP, forfait structure et différents forfaits versés par CPAM au titre de la convention médicale

 

Avenant conventionnel #5 compensant l'augmentation de CSG

Ce 15 mars 2018, l’Uncam (l’Union nationale des caisses d’assurance maladie), MG France, la Fédération des médecins de France (FMF), Le Bloc et le Syndicat des médecins libéraux (SML) ont signé l’avenant 5 (à la convention médicale du 25 août 2016) visant à compenser au plus juste la hausse de la cotisation sociale généralisée (CSG) instaurée par la loi de financement de la Sécurité sociale de 2018 pour tous les médecins de secteur 1, exerçant dans le respect des tarifs opposables (Précision du SNJMG : cet avenant a été publié au Journal Officiel le 15 juin 2018).

Cet avenant prévoit un mecanisme en 2 temps :

- une solution transitoire est mise en place pour pouvoir être déployée dès cette année 2018 : "Elle prend la forme à la fois d’une augmentation de la prise en charge des cotisations famille et de la mise en place d’une nouvelle prise en charge sur les cotisations de la retraite de base de ces médecins, calculée selon les tranches de revenu actuellement utilisées".

- une solution pérenne sera mise en place à partir de 2019 : "Elle prévoit la prise en charge par l’Assurance Maladie d’une partie des cotisations de la retraite de base calculée pour chaque médecin, en fonction de 3 tranches de revenus et le retour à la prise en charge actuelle des cotisations famille. L’adoption de cette solution, qui permet d’atteindre assurer une quasi-neutralité pour les médecins libéraux concernés, demande cependant des modifications du système d’information de la caisse de retraite des médecins (CARMF) qui doivent intervenir d’ici la fin de cette année". 

Pour en savoir plus : Communiqué de l'Assurance Maladie