La médecine générale ambulatoire traverse une crise démographique sans précédent, comme l'a confirmé une nouvelle fois, l'étude récente du Conseil de l'Ordre des médecins. De plus, la grande majorité des nouveaux médecins inscrits à l'Ordre (2/3), préférent l'exercice salarié, apportant le plus souvent des biens meilleures conditions d'exercice, et une rémunération horaire plus intéressante. Cette crise démographique risque de mettre en péril le principe d'accès aux soins pour tous sur notre territoire.
Cependant, les jeunes médecins généralistes, ne sont pas fatalistes et ont montré une nouvelle fois suite au mouvement de l'automne dernier contre la remise en cause de la liberté d'installation, qu'ils étaient une force de proposition et qu'ils étaient prêts à prendre leurs responsabilités si on leur en donne les moyens.
Si certains points posent questions, il n'en reste pas moins que la loi "Hopital, santé, patient, territoire" pose des principes intéressants quant à l'organisation du système de santé autour de la médecine générale.
Aussi, le SNJMG attend des négociations conventionnelles à venir des signes forts pour enfin revaloriser la médecine générale, inciter les jeunes médecins généralistes à s'installer et éliminer les contraintes que subissent les nouveaux installés.
Ces attentes, ils les exprimeront au directeur de l'Assurance maladie, qui doit désormais leur donner des garanties sur un certain nombre de points :
- la mise en place pleine et effective du moratoire pour les jeunes installés dont le retard d'application est préjudiciable à la démographie
médicale.
- l'information claire et précise auprès des assurés de l'existence de ce moratoire promise à plusieurs reprises et inexistante à ce jour
- l' accès au CS et à la nomenclature spécialiste pour l'ensemble des spécialistes en Médecine Générale, qui ne peuvent avoir les mêmes devoirs que leurs confrères spécialistes sans les mêmes droits.
- un calendrier précis sur le développement d'autres modes de rémunérations que le paiement à l'acte, notamment pour les actes de prévention, de dépistage et de coordinations des soins
- des mesures pour favoriser le regroupement des professionnels autour de projet de santé, notamment dans des structures pluridisciplinaires et en priorité dans les zones fragiles.
C'est par la mise en place de ces premières véritables mesures incitatives, qui ont fait consensus lors des États Généraux de l'Organisation de la Santé, que les conditions d'exercice des médecins généralistes et notamment des plus jeunes pourront s'améliorer, les incitant ainsi à s'installer et permettant un maillage du territoire en offre de premier recours, seul garant d'un accès aux soins pour tous.
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