Jeudi dernier, à l'occasion de son passage à Grenoble, Mme Martine Aubry candidate aux primaires du parti socialiste et des radicaux de gauche, a présenté ses propositions pour la Santé.
Parmi celles ci, la maire de Lille veut "demander aux jeunes médecins de s'installer, pendant 5 ans après la fin de leur formation, dans des zones de pénurie". Elle a ajouté : "les médecins ont la chance que les citoyens financent 11 ou 12 ans de leur études", tout en faisant la comparaison avec les énarques ou les normaliens.
Il est manifestement plus facile pour Mme Aubry de stigmatiser gratuitement les jeunes médecins, que de présenter aux Français un projet répondant aux réelles difficultés de la médecine ambulatoire et de l’accès aux soins.
Les jeunes médecins sont des citoyens comme les autres. Ils n’accepteront pas la remise en question du financement de leurs études par l’Etat (en partie). Il va sans dire qu’au décours du troisième cycle des études médicales, les jeunes médecins “remboursent” largement l’Etat en travaillant dans les hôpitaux publics pendant 2 à 5 ans, sur une base horaire inférieure au SMIC pour 11 demi journées hebdomadaires de temps de travail hors gardes, elles mêmes rémunérées moins de 8.5 euro brut de l’heure (1).
De plus, à la sortie de leurs études, les médecins ne bénéficient pas d'un statut de fonctionnaire ni d'aide à la mobilité accordée au conjoint qui abandonne son activité pour suivre un agent déplacé comme les énarques ou les normaliens,...
Les élections présidentielles représentent un temps fort de notre démocratie et, à l'heure de l'accroissement des difficultés financières à l'accès aux soins, le SNJMG (qui regroupe internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale) milite pour que la santé soit l'un des thèmes principaux du débat national. Ce n'est pas une raison de verser dans la démagogie avec des formules à l'emporte pièce, en décalage avec la réalité de terrain.
Références :
(1) Arrêté du 12 juillet 2010 relatif à l'indemnisation des gardes effectuées par les internes , annexe VIII, rémunération des internes et des résidents en médecin, des internes en pharmacie et des internes en odontologie
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=8CFE70447D39A9D99061B434CC286EE6.tpdjo10v_1?cidTexte=JORFTEXT000022502911&dateTexte=20110929
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