Dans le cadre d'une procédure d'urgence, le projet de loi sur le médicament va etre définitivement adopté le 04 octobre 2011 par l'Assemblée nationale.
Si la discussion en commission avait singulièrement limité la portée de ce projet de loi, la débat en séance publique a permis d'apporter plusieurs corrections positives.
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a notamment apprécié la démarche d'ouverture du ministre de la Santé pour parvenir au plus large consensus.
Mais cet esprit d'ouverture a montré ses limites sur quelques points sensible (ex : abandon de l'obligation, pour les laboratoires, de mener des essais comparatifs pour prouver le bénéfice apporté par un nouveau médicament mis sur le marché par rapport à un médicament existant). Il a même totalement disparu quand il s'est agi de l'intrusion de l'industrie pharmaceutique dans la formation médicale initiale.
Mme Lemorton et Mr G.Bapt (députés PS de la Haute Garonne) ont évoqué en séance publique le cas dénoncé par le SNJMG d'une formation pour internes de médecine générale "sous traitée" par la faculté de Médecine de Bordeaux au laboratoire Sanofi.
Au nom de l'autonomie des universités et des partenariats publlics-privé, le rapporteur du projet de loi et le ministre de la Santé ont donné un avis défavorable au projet d'amendement visant à interdire de telles pratiques.
Le SNJMG, seule organisation médicale "junior" indépendante, qui s'est exprimé depuis toujours contre la présence commerciale de l'industrie pharmaceutique tant à l'Université qu'à l'hôpital public, ne peut pas se satisfaire de la réponse du ministre de la Santé.
D'une part, l'investissement de l'industrie pharmaceutique dans la formation initiale est son investissement sur les médecins le plus rentable à long terme.
D'autre part, dans le cas de la faculté de Bordeaux (mais le cas s'est aussi présenté dans d'autres facultés), le blanc seing du gouvernement crée une rupture d'égalité entre les internes qui acceptent une formation organisée par l'industrie pharmaceutique et les internes qui refusent un telle formation sponsorisée (puisqu'elles sont validantes pour le diplôme de fin d'études)...
Pour le SNJMG, la persistance, pire l'officialisation, de telles pratiques ne peut être que dommageable pour la santé publique.
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