Alors que se tient aujourd’hui une nouvelle réunion technique du groupe de travail sur la mise en place du tiers-payant, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) tient à répondre aux velléités des complémentaires et à rappeler la philosophie de ses positions.
Les présidents des trois fédérations de complémentaires santé ont fait savoir la semaine dernière leur accord sur un dispositif commun visant à organiser l’implication des complémentaires dans le tiers payant pour les actes médicaux.
Ce projet consisterait à mettre en place "un serveur en ligne commun aux complémentaires de santé que le médecin pourra utiliser en introduisant la carte Vitale du patient dans son serveur informatique". Ce dispositif serait testé dès la fin de l’année 2015 pour s’assurer qu’il réponde aux exigences en termes de "simplicité, rapidité, garantie de paiement et qualité de service". Suite à ce test, un dispositif "performant et opérationnel" serait déployé au 1er janvier 2017.
Pour avoir participé le 29 janvier à la réunion du groupe de concertation sur « la dispense d’avance de frais », le SNJMG comprend les précautions prises quant aux délais... En effet, alors que le ministère envisage de présenter sous peu sa loi au vote du parlement, nous avons découvert avec stupéfaction que le travail sur la faisabilité technique était au point mort !
Plus grave encore, le SNJMG voit dans l'annonce des assurances complémentaires une concrétisation de ses craintes en matière d'extension du domaine d'intervention de celles-ci dans le système de santé aux dépens de l'Assurance Maladie.
Favorable à une Assurance Maladie solidaire, publique et universelle, cogérée par les patients et les professionnels de santé, le SNJMG s’oppose à cette institutionnalisation des assurances complémentaires dans notre système de soins.
Sans aucun bénéfice prouvé pour les patients, cette dérive n’aboutirait qu’à multiplier les frais de gestion et à complexifier encore le fonctionnement de notre système de santé. Comme l’a très bien montré Didier TABUTEAU dans son ouvrage Démocratie Sanitaire, le temps du choix est arrivé entre une dérégulation commerciale ou un système sanitaire organisé, car rien n’est moins efficient qu’une « voiture avec deux volants, deux accélérateurs et deux pédales freins »…
Un élément de rationalisation serait la reprise en charge par l’Assurance Maladie des 30 % qu’elle ne rembourse pas actuellement. Ce « ticket modérateur » ne modère en effet plus rien depuis longtemps, si ce n’est l’accès aux soins des personnes ayant des difficultés à se payer une mutuelle. Cette mesure serait à appliquer prioritairement aux soins primaires, permettant ainsi aux complémentaires de se désengager de ce champ où leur utilité ne saute pas aux yeux… Partageant une même analyse sur ce sujet, le SNJMG s’associe donc à la pétition mise en ligne par le SMG en espérant un geste politique fort de la part du gouvernement.
En attendant, le SNJMG rappelle son exigence d'un tiers payant non-obligatoire, simple et garanti, fonctionnant sur le principe d'un guichet unique au sein de l'Assurance Maladie.
En vue d’obtenir la modification indispensable du projet de loi « santé » en faveur d’un système de soins solidaire et organisé où la médecine générale aurait enfin toute sa place, le SNJMG maintient son appel à participer à la manifestation nationale des jeunes médecins le dimanche 15 mars 2015 à Paris.
Contacts Presse :
Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org
Emilie FRELAT - Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.com
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