Suite à la publication de l'atlas de la démographie médicale du Conseil de l'Ordre (1) et d'une étude sur les jeunes médecins d'Ile de France (2) où les jeunes médecins généralistes étaient sous représentés, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) rappelle les aspirations de la jeune génération de sa discipline.
En 2011, la thèse de Valériane Komly et Antoine Le Tourneur effectuée auprès de 4050 internes de médecine générale a montré que près de la moitié d'entre eux étaient en situation ou sous la menace de burn-out. Cette thèse a aussi révélé que 16,5 % des internes en médecine générale pensaient souvent à une réorientation et que 37 % admettaient que si c'était à refaire, ils ne repasseraient pas leur première année de médecine. L'Internat de Médecine Générale constitue donc une épreuve dont le traumatisme explique, au moins pour partie, le manque d'empressement des jeunes médecins à s'installer ; d'autant plus que l'exercice "libéral" actuel agit trop souvent comme un repoussoir pour des personnes plus ou moins avancées dans une vie familiale (3)...
En 2012, la thèse d'Alexandre Husson, alors président du SNJMG, effectuée auprès de 1 610 médecins généralistes remplaçants de moins de 40 ans, a montré que près de 80% étaient en couple (et plus de 42% avaient au moins un enfant) et que près de la moitié de ces jeunes médecins envisageait pour les 5 ans à venir, l'installation en exercice "libéral" exclusif, un quart l’exercice mixte, et pour le dernier quart l’installation était alors exclue. C’est essentiellement la charge du travail contraint associée à l’exercice libéra qui était évoquée pour motiver la non installation. Interrogés sur le temps de travail acceptable, ils étaient globalement partagés entre 39 (37,7%) et 45 heures (48,9%) hebdomadaires en moyenne.
C'est pleinement conscient de ces réalités que le SNJMG construit depuis toujours ses propositions pour la formation initiale et l'exercice professionnel des médecins généralistes.
Si certaines de ses revendications ont trouvé une traduction concrète (retour de l'internat de médecine générale et création de stages ambulatoires, repos de sécurité hospitalier, modernisation de la permanence des soins ambulatoires, couverture maternité des installées et des remplaçantes, diversification des modes de rémunération des médecins conventionnés, soutien de l'exercice en groupe...), il reste encore beaucoup de réformes à faire, concernant notamment :
- les conditions d'exercice des internes (que ce soit en stages ou à l'université)
- la création de postes salariés de la fonction publique en médecine ambulatoire
- les modalités d'installation en "libéral" et notamment dans les zones en difficultés démographiques de santé
- la convention médicale (couverture sociale, rémunération…)
Le SNJMG a ainsi rappelé ses revendications lors de l'élection présidentielle de 2012 (4) et à l'occasion de la présentation du pacte santé territoires de Mme Marisol Touraine (5) et il continuera à agir pour les faire appliquer.
Auteurs : Conseil National et Bureau du SNJMG
Contact Presse : Docteur Théo COMBES, Président du SNJMG
president@snjmg.org - 05 63 58 34 71
(1) : Atlas de la démographie médicale au 01.01.13 (CNOM)
(2) : Etude du SIHP réalisée par la Sofres sur Internet entre le 10 avril et le 5 mai, en partenariat avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, Générale de santé et l'Union régionale des professionnels de santé d'Ile-de-France
(3) : Billet "le marteau et l'enclume" du 22.06.13 sur le blog de Armance, jeune installée en Médecine Générale
(4) : Election présidentielle 2012 : Le syndicat des jeunes médecins généralistes interpelle les candidats du second tour
(5) : Démographie médicale : les 10 principales mesures défendues par le SNJMG
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