Le Syndicat National des Jeunes Méddecins Généralistes (SNJMG) a pris connaissance du bilan de la vaccination anti H1N1 2009/2010 tiré par la Cour des Comptes dans son rapport publié la semaine dernière.
Ce rapport n'apporte rien de fondamentalement nouveau ; les députés et les sénateurs ayant déjà acté l'echec de santé publique.
Cependant, il constitue un argumentaire détaillé et chiffré sur la responsabilité des pouvoirs publics dans cet echec.
Le SNJMG retient 3 élements :
- Opacité dans la prise de décisions des pouvoirs publics
A aucun moment les pouvoirs publics n'ont fait preuve de transparence dans la motivation de leurs décisions (notamment vis à vis des commandes de vaccins à l'industrie pharmaceutiques). Au point de réfuter tout conflit d'interet et d'alterer la confiance des patients dans les recommandations sanitaires officielles...
Et, toutes ces décisions ont été prises sans véritable concertation (notamment avec les médecins généralistes, interdits de vaccination en ambulatoire mais réquisitionnés pour vacciner en centres) !
- Mensonge et entetement des pouvoirs publics
La Cour des Comptes bat en breche le discours officiel selon lequel aucun élément ne permettait en septembre 2009 de relativiser la gravité de la grippe H1N1 et donc de remettre en cause l'organisation initialement retenue pour une épidemie très virulente.
A partir de là et jusqu'à janvier 2010, les pouvoirs n'ont accepté aucune remise en question de leur décisions.
- Lourdeurs, rigidité et ratés de la campagne de vaccination
Les pouvoirs publics ont mis en place une organisation complexe, disproportionnée, peu réactive et non évolutive.
La cour des comptes met ainsi en lumière les nombreux problemes de logistique (revoir à cette occasion les nombreux témoignages recueillis sur le blog du SNJMG : http://blog-snjmg.over-blog.com/categorie-542459.html), mais aussi les problemes de rémunération qui persistent encore en 2011 (NB : Le SNJMG est toujours contacté par des médecins remplaçants pour obtenir la totalité de leur rémunération) et les lacunes du système de pharmacovigilance.
Au final, le SNJMG, qui rassemble internes de Médecine Générale, remplaçants et jeunes installés et salariés en Médecine Générale, constate que malgré tous les rapports sur le sujet, aucun enseignement pratique n'a encore été tiré de cet echec et que tous les responsables publics en charge du dossier vaquent toujours à leurs occupations, parfois en affirmant que si c'était à refaire, "on ne ferait pas très différemment" (cf Libération : http://www.liberation.fr/societe/0101622116-h1n1-on-ne-referait-pas-tres-differemment)...
Tout ceci n'est pas de bonne augure pour les suites à donner à l'affaire du Mediator...
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