Demographie médicale : la sécurité sociale joue le pompier pyromane



Le conseil de l'UNCAM a adopté hier ses orientations pour les négociations conventionnelles avec les médecins.

Le SNJMG attendait du conseil qu'il donne mandat à son directeur, M.Frédéric Van Roekegem, de traduire sur le plan conventionnel les mesures incitatives consensuelles issues des États Généraux de l'Organisation de la Santé (EGéOS), afin de favoriser l'installation des jeunes médecins généralistes et d'organiser le système de santé autour des soins primaires et notamment du médecin généraliste/médecin traitant.

Helas, le conseil de l'UNCAM a fait quasiment table rase de ces mesures :
- aucune véritable implication pour le développement et la pérennité de structures pluridisciplinaires de premiers recours
- rien de concret sur le moratoire "jeunes installés" vis à vis du système Médecin traitant/Parcours de soins
- pas un mot sur l'application du CS par tous les spécialistes en Médecine Générale, nouveau et ancien régime, ainsi que leur accès à l'ensemble de la nomenclature spécialiste
- une évocation floue des expérimentations de diversification des modes de rémunération

Pire, le conseil de l'UNCAM axe son projet sur l'aggravation de mesures coercitives auxquelles l'avenant 20 ouvrait la porte. Ainsi, le conseil de l'UNCAM demande la création d'un nouveau «contrat santé solidarité» dans les zones dites surdotées pour chaque médecin généraliste de premier recours. Ce contrat «aura pour objectif de renforcer la participation des médecins au service public. Il prévoira notamment la participation du professionnel à la PDS, un engagement en termes de prévention et de qualité de la pratique». De plus, en fonction des besoins locaux, ce contrat santé solidarité pourra prévoir «la mise en place de cabinet secondaire en zone sous-dotée, l'accueil de médecin généraliste en stage…». Si le généraliste qui exerce dans une zone surdotée ne répond pas aux besoins de santé non couverts à proximité, il s'exposera à des mesures de régulation conventionnelle comme la baisse de la prise en charge des cotisations.

Alors que  les  Etats Généraux de l'Organisation de la Santé avaient conclu que la premiere spécialité médicale en crise était la Médecine Générale , le conseil de l'UNCAM, au mépris du protocole d'accord passé entre le gouvernement et les organisations de jeunes médecins au sortir du mouvement de protestation de l'automne dernier, va mettre en place des mesures coercitives ciblant uniquement les médecins généralistes et faisant l'objet d'un consensus sur leur inutilité et même leur contre productivité.
 
Le SNJMG ne peut accepter de telles mesures qui ne feront qu'aggraver l'accès aux soins de nos concitoyens.