Quelques jours après l’annulation d’un bus médicalisé transportant 8 patients covid-19 de Reims, interrogé par L'Est républicain (1) sur l'avenir du centre hospitalier régional de Nancy (CHRU), Christophe Lannelongue, Directeur Général de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Grand Est, a eu cette réponse particulièrement étonnante en pleine crise sanitaire à gérer « quoi qu’il en coute » selon les propos du Président de la République : « Il n'y a pas de raison de remettre en cause le Copermo pour le CHRU de Nancy. Le dossier devrait être examiné début juin. […] La trajectoire reste la même. » Or, le Copermo en question (comité interministériel de performance et de modernisation de l'offre de soins) prévoit, dans les six prochaines années, la suppression de 598 emplois et de 174 lits dans cet établissement lourdement endetté.
Ce n’est pas la première provocation venant de l’ARS Grand Est : en Octobre 2019, l’ARS avait accusé les internes des urgences de Mulhouse de « faiblesse psychologique » (2) et avait tenté un passage en force lors des choix de stages suivants (3). Si, à l’époque, sa gestion méprisante des internes n’avait ému personne au ministère de la Santé, cette fois ci, la réaction des responsables politiques locaux a obtenu le limogeage de Mr Lannelongue en conseil des ministres (4).
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) se félicite de cette décision qui s’imposait comme elle doit s’imposer aussi à d’autres grands agents de la fonction publique auteurs de propos scandaleux.
Rappelons que la semaine dernière un responsable de recherche de l’INSERM, le Dr Mira s’est fait remarqué par des propos inadmissibles concernant les africains et les travailleuses du sexe sur une chaine TV d’information continue (5). Ces propos ont été qualifiés de racistes par le président de l’OMS lors d’une déclaration publique lundi 6 avril 2020 (6).
Il y eu aussi le prefet de police de Paris, Mr Lallement, qui accusa les patients en réanimation d’être responsable de leur situation apres avoir enfreint les mesures de confinement (7).
Tous ces propos ne sont pas dignes des fonctions exercées par ces personnes. Au-delà des excuses publiques, qui ne sont que la moindre des choses, l’honneur de ces personnes devraient les pousser à démissionner de leurs fonctions.
Si elles ne le font pas, le SNJMG attend du gouvernement les décisions qui s’imposent, ne serait ce que pour ne pas perdre la face devant l’OMS ou la commission des droits de l’homme de l’ONU.
En attendant, le SNJMG tient une nouvelle fois à manifester son soutien à tous les personnels soignants pleinement engagés dans la crise sanitaire actuelle, comme à toutes les personnes en difficulté dans le contexte du confinement, que cela soit à domicile ou au travail.
Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22
(1) : L’avenir du CHRU de Nancy : « La même vision exigeante »
(2) : La vraie raison du «burn-out» des internes des urgences de Mulhouse
(3) : Internes aux urgences de l’hôpital de Mulhouse : Non au coup de force de l’ARS !
(4) : Le directeur de l'ARS du Grand-Est limogé : «Je ne suis pas en colère»
(5) : Coronavirus : l'échange télévisé entre deux médecins sur des tests en Afrique provoque l'indignation
(6) : Afrique et vaccin : l’OMS fustige des propos "racistes" et une "mentalité coloniale"
(7) : Le préfet Lallement provoque un tollé après ses propos sur les patients en réanimation
connexion
Commentaires