Burn out

Burn out :

Ces dernières années, on entend parler de plus en plus du burn out. Cependant, c'est souvent un fourre tout, où on met le "ras le bol" général.  Qu'en est-il donc réellement plus précisément ?

 

Qu’est ce que le burn out ?

Le burn out, aussi nommé syndrome de l’épuisement professionnel, résulte d’un stress chronique lié aux conditions de travail qu'elles soient factuelles ou perçues. Il comprend 3 dimensions :

- épuisement émotionnel qui correspond à une fatigue intarissable, un sentiment d’être vidé par le travail, être à bout, épuisé et incapacité de récupérer malgré un week-end de repos.

- dépersonnalisation qui correspond au fait de ne plus être soi-même, ne plus se reconnaître, avec un manque d’empathie, une irritabilité. 

- perte d'accomplissement personnel :  tendance à se dévaloriser (tout ce qu'on peut entreprendre ne pourra suffir à avoir une bonne image de soi), perte de sens à ce qu'on fait (conflits de valeurs, dévalorisation)

L’échelle MBI (Maslach Burnout Inventory) permet d’évaluer le burn out.

Plus il y a de dimensions atteintes, plus le burn out est sévère.

On en parle beaucoup mais est ce si fréquent ?

Les étudiant-es et soignant-es sont particulièrement touché-es par le burn out. En effet, de façon générale, tous stades de burn out confondus, on retrouve aux alentours de 67%

Selon une étude co-menée par l'ANEMF, l'ISNI et l'ISNAR-IMG sortie en octobre 2021, 2/3 des étudiant-es en santé parmi les participant-es seraient en burn out  en France avec une dégradation des résultats depuis la précédente enquête réalisée en 2017.

En population générale, on estime que ce risque est d'environ 7 % en France (2)

 

Comment peut-on le reconnaître ?

Les signes et symptômes qui doivent alerter :

– dimension émotionnelle : irritabilité, anxiété, perte d’émotion, tristesse

– dimension physique : troubles du sommeil, douleurs musculaires

– dimension cognitive : difficulté de concentration, trouble de mémoire, difficulté à prendre des décisions

– dimension comportementale : isolement social, émotionnel

– dimension motivationnelle : perte de confiance en soi, perte de motivation

Ce phénomène s’installe de façon insidieuse, raison pour laquelle il est difficile de le déceler à un stade précoce. Lorsque les collègues, patient-es le remarquent, c’est souvent que le burn out est déjà bien installé.

 

Pourquoi est ce si fréquent dans nos études/milieu professionnel ?

C'est un problème systémique, multifactoriel.

Quelles sont les conséquences du burn out ? 

Le burn out a des conséquences majeures sur le quotidien des personnes touchées. En effet, pour ne citer que quelques exemples, c’est source d’isolement social, de perte de confiance en soi, de perte d’efficacité au travail, et peut être associé à des diagnostics psychiatriques tels que la dépression, ou bien le trouble anxieux.

 

Quelles sont les aides possibles ?

- en parler à des personnes de « confiance » au sein du service ou de l’hôpital

- médecine en santé du travail

- psychologues/psychiatres de la fac, bureaux d’aide psychologique universitaires

- structures universitaires et/ou hospitalières de soutien aux étudiant-es/soignant-es

- syndicats locaux (par exemple en Ile-De-France, SIHP (syndicat des internes des hôpitaux de Paris) avec SOS internes)

- Numéro d’écoute du CNA 0800 724 900

- Numéros écoute du CNOM 0 800 288 038

- médecin traitant, psychologue/psychiatre de ville

 

Quelles sont les pistes à l’avenir ?

- La prévention est un point fondamental. Un bon accompagnement des étudiant-es dans leur parcours universitaire, dans leurs stages, un espace parole pour débriefer des situations difficiles vues à l’hôpital, les premiers décès, des limitations, des annonces de maladie ….

- La sensibilisation sur le burn out est également fondamentale pour mettre fin au tabou, ouvrir la parole, mettre fin à la dichotomie « faibles » / « forts » qui n’a pas de sens, inadapté

- Intégrer dans le cursus des cours sur l'apprentissage de la réflexivité.

- Apprentissage à désamorcer un conflit

- Réfléchir aux causes structurelles du milieu de soin et de formation en santé, afin de remédier à ces facteurs de risque

- Les temps de recherche documentaire et travaux de formation universitaire des étudiant-es doivent être intégrés dans la journée et non  être fait le soir ou le weekend.

Laisser une place aux loisirs, réduire le temps de travail…équilibre vie personnelle et professionnelle

- Développement de structures d’aide, d’écoute, gratuites.

- Lutte contre le harcèlement.

 

Sources :

  1. https://www.caducee.net/actualite-medicale/15406/burn-out-dans-la-sante-98-des-soignants-reconnaissent-avoir-deja-ressenti-les-symptomes-de-l-epuisement-professionnel.html
  2. https://www.observatoire-ocm.com/societe/chiffres-burn-out/

https://www.observatoire-ocm.com/management/burn-out-souffrance/

https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2018-1-page-13.htm

https://www.has-sante.fr/jcms/pprd_2974265/fr/burnout-reperage-et-prise-en-charge

 

Pour aller plus loin :

Quelques articles sur le burn out

- Ariel Frajerman et al, COVID-19 pandemic's impact on French Health Students: A cross-sectional study during the third wave, J Affect Disord. 2022 Aug 15;311:165-172.

- F Rolland et al, Impact of the first wave of the COVID-19 pandemic on French Health students, Encephale. 2022 Feb 4;S0013-7006(22)00035-5.

- Samuel B Harvey et al, Mental illness and suicide among physicians, Lancet. 2021 Sep 4;398(10303):920-930.

-https://theconversation.com/une-enquete-nationale-revele-letat-de-sante-mentale-preoccupant-des-etudiants-en-medecine-186007