Vaccin grippe A : non au gachis !

 
Une semaine après le début de la vaccination grand public contre la grippe A(H1,N1)v et un mois après son lancement dans les établissements hospitaliers, le Bureau National du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) dresse un premier bilan d'étape.
 
Malgré l'ampleur de sa médiatisation, il existe, au démarrage de cette vaccination, une trés faible mobilisation, tant des professionnels de santé que des patients : plus de 200.000 vaccinations sur plus de 7 millions de personnes concernées...

La faible mobilisation des professionnels de santé s'est déjà traduite par une carence de volontaires pour vacciner. Ainsi, en dépit des déclarations officielles affirmant que cette campagne de vaccination reposerait essentiellement sur le volontariat, de nombreux(ses) éléves infirmier(e) ont été rapidement réquisitionnés (dès la phase initiale de vaccination, en établissement hospitalier) et il en fut assez vite de même pour les externes et internes de médecine. En parallele, l'obligation pour les participants à la vaccination de se faire eux mêmes vacciner a vite été abandonnée.

Tout ceci n'a pas suffit et, dès le début novembre, les préfets et les DDASS ont fait pression sur des infirmieres et des médecins généralistes (soit en usant d'arguments d'autorité, soit en établissant directement des réquisitions). L'administration leur impose ainsi d'abandonner les patients, actuellement de plus en plus nombreux à les consulter, pour participer au fonctionnement de centres de vaccinations aux affluences minimes.

Or, ce faible nombre de candidats à la vaccination induit des refoulements de personnes quand le flux dans les centres ne leur permet pas de disposer de groupes de 10 candidats pour assurer l'utilisation d'un flacon de 10 doses. Pour des raisons de sécurité, les centres sont en effet contraints de jeter les flacons entamés qui ne sont pas utilisés sur un laps de temps de 24 heures (Cité dans "Le Monde", Jacques Coiplet, directeur départemental des affaires sanitaires et sociales à Marseille, chiffre à "10 % en moyenne" le nombre de vaccins non ainsi utilisés)

De plus, les centres refoulent aussi de nombreux candidats à la vaccination soit parce que ces candidats n'ont pas reçu le bon de la sécurité sociale (des médecins ont même été rembarrés !) soit parce qu'ils ne correspondent pas à des groupes prioritaires.

Enfin, malgré le manque de professionnels de santé, les centres de vaccinations rejettent les candidatures de médecins remplaçants volontaires au motif qu'ils ont dépassé le delai de validité de leur licence de remplacement...

Au vu de ce bilan, le Bureau du SNJMG demande une nouvelle fois l'ouverture d'une concertation avec le ministere de la Santé pour faire rapidement évoluer le plan de vaccination. Il devient de plus en plus nécessaire de mettre en place un plan B pour éviter le péril d'un gachis sanitaire.