Un décret relatif au temps de travail des internes a été publié hier au Journal Officiel.
Il s’agissait pour la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) de répondre à la mise en demeure de la France par la Commission Européenne datant du 20 juin 2013. Cette mise en demeure était motivée par le dépassement manifeste des 48 heures de travail hebdomadaire imposé aux internes actuellement en poste.
Inquiet des solutions artificielles et insuffisantes imaginées par la DGOS, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait appelé sur ce sujet à une journée de grève, conjointement à la FNSIP-BM, à l'ISNI et au SNIO, le 17 novembre 2014.
Les revendications exprimées par le SNJMG étaient :
- une semaine de 10 demi-journées allant du lundi matin au vendredi soir,
- le respect des 2 demi-journées dédiées aux tâches universitaires et leur comptabilisation pleine et entière dans le temps de travail,
- la rémunération comme garde de toute obligation de service au-delà de 8h30-18h30, bien sûr les dimanches et jours fériés, mais également les samedis matins.
Le texte établi par le gouvernement réduit les obligations de service de 11 à 10 demi-journées, ce qui est certes un progrès à saluer, mais cela sera insuffisant pour faire passer d’une moyenne de 60 heures à moins de 48 heures par semaine…
Pour faire croire au respect des directives de Bruxelles sans contrarier le lobbying exercé sans pudeur par les hôpitaux, il fallait une astuce supplémentaire : elle consiste à cesser de comptabiliser l’une des deux demi-journées de formation sous prétexte qu’elle sera utilisée « de manière autonome » par l’interne…
Le SNJMG déplore aussi une détérioration du statut de l’interne dans ces nouveaux textes par rapport aux précédents : là où on parlait de « poste » ou de « lieu d’affectation », le nouveau terme consacré est « stage »… De médecin en formation spécialisée, l’interne devient donc un stagiaire…
Une nouvelle fois, le SNJMG constate les effets du choix par la DGOS d’interlocuteurs privilégiés en écartant délibérément de la concertation les voix qui dérangent : des effets contraires aux intérêts des internes en médecine générale.
En effet, à l’heure où les cas de suicides se multiplient parmi les internes, où des stages sont invalidés (de manière illégale) parce que les internes n’ont pas eu le temps de répondre à l’exigence exponentielle de traces écrites d’apprentissage (cas d’AEP, RSCA et autres SCRE…), où de plus en plus d’internes n’arrivent pas à rédiger leur thèse dans les délais impartis, une vraie réduction du temps de travail des internes aurait été bien utile…
Après avoir œuvré à la création du repos de sécurité entre 1998 et 2001, le SNJMG continuera à travailler à l’humanisation de la formation et de l’exercice médical.
Contacts Presse :
Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org
Emilie FRELAT - Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.com
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