L'Assemblée Nationale va voter ce soir en derniere lecture le projet de loi réformant le médicament en France.
Cette loi devait être selon les annonces du ministre de la Santé la concrétisation d'un "après mediator", alors que la précédente crise du médicament (Vioxx, ndlr) n'avait donné lieu à aucune suite en France...
Hélas, le texte de loi que va voter l'Assemblée Nationale, se retrouve amputé de nombreuses améliorations apportées par l'Assemblée Nationale (en première lecture) et par le Sénat.
Ainsi disparaissent de la loi toutes les améliorations concernant la prévention des conflits d'intérêts et le renforcement des droits des victimes. De plus, le texte de loi :
- s'interdit toute avancée en matière d'actions de groupe,
- ne permet plus l'application directe des mesures portant sur l'obligation d'essais contre comparateurs actifs pour l'admission au remboursement des médicaments,
- ne prévoit aucun moyen public pour la mise en place d'un corps d'experts indépendants.
Si l'industrie pharmaceutique est exclue en tant que telle des instances de la nouvelle agence du médicament, elle pourra toutefois y siéger par l'intermédiaire d'associations de patients qu'elle finance.
Enfin, le texte fait quasiment l'impasse sur la question de la formation des médecins.
Comme pour illustrer ce dernier point, la faculté de médecine de Clermont Ferrand, désormais connue pour être l'une des plus "accueillantes" vis à vis de l'industrie pharmaceutique, a organisé le 03 décembre 2011 les journées universitaires de la médecine générale ambulatoire (JUMGA) dans lesquelles pas moins de 15 entreprises du médicaments et/ou de dispositifs médicaux étaient parties prenantes !
Il convient alors de rappeler que le ministre de la Santé s'était opposé devant l'Assemblée Nationale à tout amendement visant à interdire la présence de l'industrie pharmaceutique dans les facultés de médecine.
Il avait alors précisé que le président d'un syndicat d'étudiants et/ou d'internes de médecine (autre que le SNJMG,ndlr) lui avait demandé de ne pas interdire aux étudiants ce qui était autorisé aux médecins installés. Ce que n'avait pas précisé le ministre, c'est que le SNJMG est le seul syndicat d'étudiants et/ou d'internes de médecine à n'avoir jamais été lié (directement et/ou indirectement) aux entreprises du médicament et/ou de dispositifs médicaux...
Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralilstes (SNJMG) déplore donc le vote d'une réforme au rabais qui ne pourra qu'alimenter le discours : "on change tout... pour que rien ne change !".
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