Marisol Touraine ne répond pas aux aspirations des futurs et jeunes médecins généralistes

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a été attentif au contenu de la conférence de presse du 9 mars 2015 tenue par Madame Marisol Touraine au sujet du projet de loi de santé.

Le SNJMG constate que dans le conflit qui l'oppose à la quasi-totalité des organisations médicales la ministre de la Santé adopte la même tactique que celle dont elle use régulièrement dans ses conflits avec les jeunes médecins : elle ne répond pas aux questions principales qui lui sont posées, mais cède, à l’occasion d’une mobilisation, sur des points annexes.

Ainsi a-t-elle annoncé que le tiers payant serait généralisé par étapes, et que la première étape concernerait les bénéficiaires de l'ACS (aide à la complémentaire santé) et les patients en ALD (affection de longue durée). Le SNJMG se réjouit que la ministre envisage de supprimer les franchises médicales pour les bénéficiaires de l'ACS et que l'Assurance maladie se voie attribuer le rôle de guichet unique. En revanche, pour les personnes en ALD, l’annonce n’en est pas vraiment une. En effet, le tiers-payant à 100% par le régime obligatoire ne présentant pas de difficulté technique (il suffit juste d'adapter l'actuelle réglementation), de nombreux médecins généralistes le proposent déjà à leurs patients.

Le problème principal reste donc entier puisque la ministre n'a fourni aucun début de solution technique pour la généralisation du tiers-payant aux autres patients, ni aucun éclaircissement sur l'implication des organismes complémentaires.

En ce qui concerne l’organisation territoriale sanitaire, la ministre a annoncé une modification essentiellement sémantique et un report de la partie du texte de loi concernant les données de santé (sujet manifestement encore moins bien maîtrisé techniquement par le ministère que le tiers payant).

Enfin la ministre n'a pas compris l’urgence de prendre à bras le corps la crise profonde que traverse la médecine générale et les difficultés rencontrés par les jeunes médecins : aucune réponse à la crise des installations (1), question des moyens renvoyée au domaine conventionnel avec mise en avant des seuls forfaits actuels, malheureusement déficients et critiquables (2), résolution en trompe-l'œil du temps de travail des internes (3), pénalisation des internes en médecine générale pour les taux d'inadéquation aux choix de stages (4), mépris persistant face à la situation tragique des privés de thèse (5)...

En conséquence, le SNJMG confirme sa participation à la manifestation du dimanche 15 mars 2015 afin d’obtenir le report et la réécriture de la loi de santé.

Un préavis de grève a été déposé par le SNJMG pour couvrir les internes, les remplaçants et les jeunes installés ou salariés en Médecine Générale :

  • du samedi 14 mars à midi au lundi 16 mars au matin,
  • ainsi que pour le jeudi 19 mars, journée d’action qui sera spécialement consacrée à l’aggravation de la crise démographique en Médecine Générale.

 

Annexes :

(1) : Entre 2004 et 2010 : 19 600 postes de Médecine Générale ont été proposés à l'internat mais seuls 9 090 étudiants ont validé leur troisième cycle de Médecine Générale et 5 500 de ces nouveaux médecins généralistes exercent en libéral en 2014

(Source : Dr Boué, président du Conseil de l'Ordre des Médecins au colloque de MG-France le 05.03.15)

(2) : Le SNJMG demande des forfaits ad hoc pour les jeunes médecins

(3) : Temps de travail des internes : une occasion manquée

(4) : Choix des internes en médecine : deux poids, deux mesures ?

(5) : Un triste Noël de plus pour les « privés de thèse »

 

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