Hôpital de Mulhouse : la crise aux urgences met les internes et les patients en danger

 

Depuis lundi 30 septembre 2019, les 17 internes en médecine officiant au service des urgences de l’hôpital de Mulhouse sont tou-te-s en arrêt de travail (de une semaine à un mois) pour épuisement professionnel (1).

Cette situation exceptionnelle n’est pas étonnante, ce services souffre depuis de long mois de conditions de travail difficiles. Au point que, suite à des démissions en série, il ne reste plus que 7 médecins titulaires sur un effectif théorique de 34 praticiens (En une année, le service est passé de 26 postes de médecin équivalent temps plein, à 9).

Cette raréfaction de la présence de médecins titulaires entraine automatiquement une carence dans la réponse médicale aux patients se présentant aux urgences et laisse les internes trop souvent seuls, en première ligne.

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) pionnier de la revendication du repos de sécurité et de la diminution du temps de travail des internes (2) tient à exprimer son soutien à ses collègues en souffrance à Mulhouse.

Le SNJMG rappelle que selon la loi, les services hospitaliers qui accueillent des internes, praticiens en formation, doivent pouvoir fonctionner indépendamment de la présence des internes.

Le SNJMG qui a déjà obtenu par voie judiciaire le retrait d’agrément d’un service d’urgences hospitalières qui ne respectait pas le statut de l’interne (3) se tient à la disposition des internes de Mulhouse pour les aider à faire respecter la législation en vigueur.

Le SNJMG rappelle aux hôpitaux, aux facultés de médecine, aux Agences Régionales de Santé (ARS) et à l’Etat que les internes ne doivent pas constituer une variable d’ajustement, corvéable à merci, vis-à-vis des difficultés démographiques du système de santé.

 

  1. : Mulhouse : épuisés, tous les internes en médecine affectés aux urgences sont en arrêt de travail (FranceInfo)
  2.  : Dernier communiqué du SNJMG sur le temps de travail des internes
  3.  : Hôpital Libourne (fin des années 1990)