Avec l'approche de l'élection présidentielle, les propositions politiques se multiplient au sujet de la démographie médicale.
Malheureusement, elles relèvent trop souvent de la facilité et du manque d'imagination. Ainsi, sous des prétextes plus ou moins nobles, des politiques de la majorité (Philippe Vigier, Véronique Besse) comme de l'opposition (Martine Aubry, Chantal Rodrigo), entendent traiter les nouvelles générations de médecins comme les officiers de santé au XIXe siecle.
Or, comme le rappelle régulièrement le SNJMG, les mesures coercitives évitent d'aborder les vraies questions de fond (difficultés à l'nstallation, évolution des modes d'exercice,...) et ne présentent aucune garantie d'efficacité (cf : les différents rapports officiels produits ces dernières années en France et les exemples canadiens et allemands où les mesures coercitives ont plombé la démographie médicale de ces pays).
Il n'y a pas que des propositions de coercition qui sont formulées actuellement. Voici, 10 jours, le ministre de la Santé a annoncé, lors d'un congrès médical, un relèvement du numerus clausus pour 2012 (après quelques années de stabilité).
Le SNJMG (syndicat indépendant d'internes, de remplaçants et de jeunes installés en Médecine Générale) qui plaide contre tout "effet yoyo" concernant le numerus clausus, s'étonne de l'augmentation (même symbolique) de ce chiffre, décidée sans concertation préalable..
De plus, à l'instar des étudiants en médecine, des doyens des Facultés de médecine et des 2 autres syndicats d'internes, le SNJMG déplore que depuis le relèvement (nécessaire) du numerus clausus enclenché au début des années 2000, le gouvernement n'ait proposé que de rares et limitées mesures d'accompagnement concernant la formation des futurs médecins. Et ce déficit d'accompagnement est encore plus cruel pour la Médecine Générale qui reste le parent pauvre de l'université médicale française alors que la moitié des étudiants formés sont destinés à cette spécialité !
Le SNJMG n'acceptera pas que la qualité de formation des médecins soit sacrifiée en France et que le désengagement de l'Etat se poursuive au profit de l'industrie pharmaceutique.
De plus, il va sans dire que compte tenu de la durée des études médicales cette augmentation n’aura pas d’effet avant 2020/2025 alors que le nombre de médecins en exercice va baisser jusqu’en 202O.
En revanche, l’urgence en matière de démographie médicale est de mieux organiser l’exercice ambulatoire afin de dégager du “temps médical” pour permettre aux médecins en exercice de répondre aux besoins de la population.
Le SNJMG appelle les élus et les dirigeants politiques à plus de responsabilité en matière démographie médicale et d’accès aux soins. Loin des annonces démagogiques, le SNJMG renouvelle sa demande d’un vrai débat national sur l’organisation et le financement de notre système de santé.
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