Démographie médicale : les étudiants et jeunes médecins n'acceptent pas le comportement de l'Ordre

Le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) n'a pas tenu les engagements pris le mois dernier par son président vis à vis des organisations d'étudiants et de jeunes médecins. En lieu et place d'un abandon formel des mesures discriminatoires (et inefficaces) imposant une période de service public au sortir des études de médecine, le CNOM a décidé un "moratoire" de 4 mois pour cette recommandation ainsi que pour celle concernant les dépassements d'honoraires (liant sans explication les deux recommandations).

 
Le temps de ce "moratoire" (terme totalement inapproprié car relatif au droit, ndlr), le CNOM s'est érigé en organisateur de l'offre de soins en proposant des "discussions" avec "tous les acteurs".
 
Devant cette manoeuvre outrepassant les missions dévolues à l'Ordre, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a interrogé les autres structures "jeunes" sur l'opportunité de participer à de telles discussions : si chacune des structures est libre d'y participer ou non, le SNJMG a proposé un engagement commun à refuser toute discussion sur la base de la dernière recommandation de l'Ordre sur la démographie médicale. En effet, cette proposition n'a pas de base juridique et s'avère incompatible avec notre droit. Elle entrainera indirectement une discrimination liée à l'âge, ce type de discrimination est prévu et puni par le code pénal.
 
Par opposition aux derniers errements du CNOM (communication confuse sur la licence de remplacement, retournement inexpliqué sur la liberté d'installation, bavure sur les déclarations d'absence des médecins "de ville"), le SNJMG a décidé de faire preuve de transparence et de méthode en organisant une consultation directe de sa base.
Au terme d'une enquête sur Internet, à la quelle ont participé sur 48 heures, 717 étudiants et jeunes médecins, il apparaît que 59% d'entre eux se prononcent contre une participation aux discussions telles que proposées actuellement par le CNOM (seuls 11% sont d'accord pour une participation sans préalable ni condition).
 
Le SNJMG, syndicat indépendant rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, ne participe donc pas à la première réunion organisée ce jour, 11 juillet 2012, au siège du CNOM mais reste solidaire avec toutes les autres structures "jeunes".
 
Compte tenu des problèmes d'accès aux soins, une vraie concertation entre l'Etat, l'Assurance Maladie et les syndicats de médecins installés et de jeunes médecins, est toutefois plus que jamais nécessaire. La problématique de la démographie médicale n'est que la partie émergée de l'iceberg.

 

 

Résultats détaillés :

Boycott de toute discussion en l'absence d'abandon formel des recommandations discriminatoires 310 43%

Pas de participation si mesures coercitives au programme des discussions 114 16%

Participation aux discussions mais retrait lorsque des mesures coercitives sont abordées 214 30%

Participation aux discussions sans préalable ni condition 79 11%