Coronavirus en France : autoritarisme, opacité et incohérences, encore et toujours…

 

Cette semaine, le Président de la République puis le Premier Ministre ont respectivement annoncé puis détaillé le plan de sortie progressive (en 3 voire 4 étapes) à l’aune d’indicateurs sanitaires du confinement mis en place le 30 octobre 2020 (1).

Encore une fois, au travers de ces annonces, le pays ne parvient pas à se débarrasser de l’image d’absurdistan autoritaire dépeinte par différents correspondants de presse étrangers, à commencer par ceux de Die Zeit (2)

En France, à la différence de nombre de pays européens, les décisions pour répondre à la crise sanitaire sont prises par un seul homme, à l’issue d’une réunion administrative. Certes, ces décisions sont arrêtées après avis d’un conseil scientifique mais jamais le pouvoir ne se donne la peine d’expliquer pourquoi il retient ou écarte les propositions émises par le conseil ni pourquoi il prend des décisions non proposées par le conseil…

Mais comme si autoritarisme et opacité ne se suffisaient pas, le pouvoir persiste dans des décisions incohérentes (3).

Parmi celles ci, il y a en une qui retient particulièrement l’attention du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) car elle porte aussi le sceau de l’autoritarisme : le pouvoir entend renforcer sa lutte contre les chaines de contamination en lançant une discussion sur le recours à des mesures contraignantes pour l’isolement des personnes testées positives.

Comment ne pas s’étonner de cette proposition quand ce pouvoir ne s’est jamais investi dans la mise à disposition de solutions d’hébergement et d’aides pratiques pour les personnes affectées par le coronavirus, comme le SNJMG le propose depuis Mars 2020 (4).

Qui plus est, c’est ce même pouvoir qui a tenté la semaine dernière d’imposer aux internes de médecine testés positifs mais asymptomatiques de continuer à travailler à l’hôpital ou en ambulatoire auprès des patients et qui maintient cette disposition pour tous les élèves de formations para médicales (5).

Une fois de plus, le pouvoir cherche à suppléer ses carences dans la gestion de la crise sanitaire par un recours à la surveillance, au contrôle et à la contrainte. Une fois de plus, le pouvoir prend le risque d’écorner les libertés fondamentales pour un objectif qu’il risque de ne pas atteindre suite aux effets pervers de ces mesures (moindre participation de la population aux campagnes de dépistage et de traçage).

 

Contact presse SNJMG – presidence@snjmg.org - 07.61.99.39.22

 

  1.  : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/les-actions-du-gouvernement
  2.  : https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/france-bienvenu-en-absurdistan-11727403.html
  3.  : http://www.snjmg.org/blog/post/coronavirus-en-france-ou-en-sommes-nous-novembre-2020/1837
  4.  : http://www.snjmg.org/blog/post/restons-soignantes-l-epidemie-et-ses-mesures-de-controle-nous-impactent-inegalement/1738
  5.  : https://www.lequotidiendumedecin.fr/internes/des-internes-infectes-maintenus-en-poste-apres-le-tolle-le-gouvernement-corrige-le-tir